[Histoire] : Oscar Leroux, l’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux

Oscar Leroux est un nom familier pour les Rennaises et Rennais, notamment grâce au boulevard qui lui est dédié. Figure engagée sur le plan politique, ancien professeur aux Écoles Nationales d’Agriculture de Rennes et de Grignon, adjoint au maire, il s’est fait connaître par ses nombreuses prises de position républicaines. Mais son acte de courage, le 2 mai 1910 a aussi marqué les esprits : ce jour-là, il fit preuve d’un sang-froid remarquable en intervenant lors d’un accident qui aurait pu avoir de graves conséquences.

Ouest-Eclair - 1910
Ouest-Eclair – 1910

Ce lundi 2 mai 1910, le calme de la rue Saint-Hélier fut brusquement troublé par un incident inattendu. La voiture de M. Goualin, habitant de la Vallée à Vern, était stationnée là, sous la garde de sa fille et de son jeune fils, lorsqu’un tramway surgit. Effrayé par ce passage bruyant, le cheval, pris de panique, se cabra avec violence. La voiture bascula contre le tramway, la sous-ventrière se brisa, et l’animal s’élança dans une course folle à travers la rue. Accroché·es désespérément à leur siège, la jeune fille et son frère, terrifié·es, appelèrent alors désespérément à l’aide.

Coup de chance, et hasard du destin, Oscar Leroux, professeur à l’école d’agriculture rentrait alors chez lui à ce moment-là. Sans hésitation, il abandonna tout par terre, sa serviette et son parapluie, pour se précipiter vers le cheval déchaîné. Les rênes fermement en main, il fut traîné sur plus de cent mètres par l’animal effréné, luttant avec force et détermination. Oscar Leroux fut même entrainé dans une excavation sur la route alors en travaux. Dans sa chute, l’un des brancards de la voiture le heurta violemment dans le dos. Pourtant, malgré la douleur et le danger, le professeur ne céda pas. Il parvint, contre toute attente, à calmer l’animal et à stopper sa course effrénée à l’entrée de l’avenue de la Gare. Là, la foule, qui s’était amassée en nombre raison de la foire toute proche, retint son souffle. Si le cheval avait poursuivi sa course, la catastrophe aurait été inévitable !

Grâce à cette intervention, les deux jeunes passagers sortirent indemnes de cette épreuve, au contraire de la voiture et des harnais qui ont subi quelques dommages. Après avoir humblement récupéré ses affaires, Oscar Leroux reprit son chemin, comme si de rien n’était salué par les applaudissements d’une foule admirative, et par les félicitations appuyées de M. Moreau, doyen de la Faculté des Sciences.

La dépêche Bretonne - 1910
La dépêche Bretonne – 1910

 


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