PARTIE 2 – Entre Histoire et Mémoire, come as you archives !

Passionné d’histoire et notamment celle de Rennes, on adore se perdre dans le labyrinthe virtuel d’Internet en surfant sur des sites tels que wiki-rennes, le portail documentaire du musée de Bretagne, et d’autres blogs plus confidentiels afin de découvrir d’anciennes photographies ou de vieilles anecdotes locales. Plus sérieusement, nous avons appris récemment l’existence d’un camp d’internement des populations tziganes à Rennes (lire Partie 1 – Un camp d’internement des nomades à Rennes, NDLR) durant la Seconde Guerre mondiale, créée à la demande de l’occupant allemand, et surveillée par la police française. Après un premier travail de recherche documentaire, nous avons eu envie de pousser nos investigations en allant aux archives départementales. Et pour nous, c’était une première. Il n’est jamais trop tard pour bien faire ! On vous raconte tout cela.


Entrée des archives départementales.

Même si cela peut sembler évident, il est bon de rappeler que les archives départementales sont accessibles à tout le monde, et pas uniquement aux seul·e·s Universitaires ou professionnel·le·s (notaires, géomètres, généalogistes… ). Bref, come as you are ! Le seul truc à savoir (et qui reste épineux pour celleux qui bossent en semaine, NDLR) est que l’établissement est ouvert uniquement du lundi au vendredi, avec une fermeture à 17 heures (16h30, le vendredi). Pour y aller, rien de plus simple. Personnellement, on a opté pour le métro. La station Pontchaillou nous laisse à moins de 10 minutes de marche. Sinon, il y a le combo « métro-bus-C4 » qui vous dépose presque devant. Et pas de panique, il est impossible de rater le bâtiment ! Réalisé par le cabinet d’architecture parisien Ibos et Vitart, il en impose, et se distingue dans le paysage du quartier de Beauregard. 

Parcours : de 1 à 6

[1] « Je » 2 cartes

Une fois franchie l’immense et lourde porte d’entrée, on arrive dans le hall longitudinal qui comprend un espace d’information, du mobilier coloré, et des œuvres d’une exposition temporaire « objets d’art et d’archives ». Mais pas le temps de jouer au touriste, la première chose est d’obtenir sa carte de lecteur/lectrice [1]. Elle est gratuite et valable un an. Pour cela, il suffit de se présenter à l’accueil avec un justificatif d’identité. Un sac nous est offert, avec tout plein de choses dedans : un crayon à papier, un bloc-notes, et quelques fiches pratiques. 


 


[2] Casiers judicieux

Après notre inscription, il nous est demandé de déposer dans un casier-vestiaire fermant à clé, manteau, sacs, etc. [2] Cela nous replonge immédiatement dans des souvenirs pas forcément heureux de nos examens universitaires, où l’on ne devait garder que le minimum. Bon, ici, c’est moins strict, hein ! On a quand même droit à son ordinateur portable, sa tablette, son téléphone, ses feuilles pour la prise de notes. Ah oui, obligation d’écrire avec un crayon à papier pour éviter de tacher quelque chose, et puisqu’on a failli être pris en faute, la gourde ou le petit paquet de biscuits restent bien planqués dans le casier aussi. D’ailleurs, les archives ont aménagé un coin détente-café, alors autant en profiter quand la fatigue se fait ressentir.



[3] « Silence, ça lit ! »

On pénètre ensuite dans la salle de lecture [3], baptisée salle Jeanne Laurent. C’est ici que tout se joue. Cette salle constitue l’unique point de jonction entre le circuit du public et celui des documents. Première impression, c’est grand ! Mais aussi très lumineux, beaucoup plus, étonnamment, que le hall d’accueil. On s’était imaginé une pièce sombre, éclairée par une lumière artificielle pensant que celle du soleil accélérait la dégradation des documents. Raté ! Une jolie verrière zénithale de 700 m2 équipée de stores de protection solaire orne le plafond. Enfin, d’immenses tables longilignes composées d’aluminium et de verre trempé nous font face. C’est un peu intimidant au début, il est à peine 9 heures, et déjà, ça s’active. 


Archives départementales
Place 46.

[4] « Une carte peut en cacher une autre »

Le but du jeu à partir de maintenant est de récupérer les archives que l’on souhaite consulter. À notre gauche, le long de ce qui ressemble à un zinc d’un bar à cocktails [4], il faut venir récupérer sa carte de séance en lieu et place de la carte de lecteur. Cette nouvelle carte vous attribue un emplacement de travail attitré. Nous, on a eu la place 58. 

[5] « Passer commande »

Pour récupérer les documents, cela reste relativement simple. Il faut utiliser un des nombreux ordinateurs mis à notre disposition [5]. Quinze sont dédiés à la consultation des documents numérisés, et à la recherche documentaire, et cinq à la commande directe des documents

Ordinateur en libre service
Connexion

On ouvre une session de travail en se loguant grâce à notre numéro de place (n’oublie pas d’appuyer sur la touche entrée, NDLR), puis en scannant notre carte de séance qui permet d’être authentifié automatiquement. Ensuite, on fait notre « petit marché » via le site internet dédié à cet effet. Bon, le moteur de recherche est pas ouf quand même. Il tient compte du pluriel, du singulier, et malheur si vous avez un espace en trop quelque part, il faut éviter une suite de mots… et ne pas hésiter à tenter plusieurs combinaisons.

Exemple de Recherche libre :

  • « accident » : résultat → 444 fiches correspondent à votre recherche
  • « accidents » : résultat → 559 fiches correspondent à votre recherche
  • « _accident » (espace devant) : résultat → 0.
  • « accident_ » (espace derrière) : résultat → 0
  • « accident travail » : résultat → 0

Une fois les documents trouvés, on les dépose dans notre panier ou bannette virtuelle, on valide, et le tour est joué ! Comme sur un célèbre site marchand qui ne paye pas ses impôts, finalement.  La seule différence reste qu’ici, on ne vous demande pas le numéro de votre carte bleue.

Recherche

[6] « Point Relais »

Ensuite, on patiente (un peu, NDLR). Pour un maximum d’efficacité, les demandes de l’ensemble des usagères et usagers sont regroupées, et les documents sont extraits de leur lieu d’hibernation toutes les demi-heures ( à 9 h 15, 9 h 45, 10 h 15, 10 h 45, 11 h 15, ←pause déj’→, 13 h 15, 13 h 45, 14 h 15, 14 h 45, 15 h 15, 15 h 45). Autrement dit, si vous confirmez votre panier à 09 h 30, il faudra attendre 15 minutes pour venir récupérer vos documents au fond de la salle [6]. Pour ce faire, annoncer le numéro de votre place, et la personne vous les transmettra. Bien sûr et cela s’entend, nous n’avons droit de consulter qu’un nombre limité de documents en même temps. Il suffit d’en redonner un pour en reprendre un nouveau. Et ainsi de suite.

Il est parfaitement possible de pour prendre en photographie les archives consultées. Le smartphone, ou le petit appareil photo est – juste – indispensable pour la réussite de la journée. On a été bien inspiré d’avoir troqué notre gros réflexe contre notre petit Nikon hybride.

Croquis 2 à l’arrache du « Comment ça marche »

[7] « Attention au départ »

Pour quitter la salle de lecture, veillez à ne rien laisser derrière vous, ni sur votre espace de travail, puis allez récupérer votre carte de lecteur en échange de votre carte de séance. N’oubliez pas non plus le contenu de votre casier, et de redonner la clef de celui-ci à l’accueil. En résumé : les archives départementales peuvent de prime abord sembler austère, mais c’est tout le contraire ! Profitez-en, et le personnel est toujours disponible pour vous aider(*) !

 

 

(*) Merci beaucoup à L.P. qui nous a accompagné à faire nos premiers pas.

 

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