Franchement, certaines vieilles coutumes à Rennes sont vraiment bizarres, à ne rien y comprendre. Écoutez celle-ci, rapportée par Georges Nitsch (architecte rennais, et auteur de trois ouvrages sur les monuments de Rennes) au cours d’une conférence de la Société d’Instruction Populaire, en 1929.
Auparavant, en Bretagne et même ailleurs, le dimanche suivant Pâques était appelé « le jour de la Quasimodo ». Ce jour-là, selon le diction « pots cassés, pots fêlés », on organisait ici ou là des jeux après les vêpres. Mais à Rennes, les hommes mariés dans l’année à l’église Saint-Hélier devaient sauter du mur du cimetière situé dans le jardin voisin, d’une hauteur d’environ deux mètres (environ six pieds de l’époque). Les femmes mariées n’étaient pas en reste, et devaient également sauter par-dessus une pierre d’environ un pied de hauteur (33 cm) puis danser en chantant : « Je suis mariée, Vous le savez bien ! Si je suis heureuse, Vous n’en saurez rien ! »
Pour se dispenser de cette singulière corvée, et surtout pour ne pas s’exposer aux quolibets de la foule rigolarde, les intéressé·e·s pouvaient payer une redevance de 3 livres au profit de l’abbaye de Saint-Georges. Un impôt caché, en quelque sorte.