Trans Musicales 2011

Le sentiment est habituel avec le festival rennais : « rhôô, moi qui me targuais de m’y connaître un peu en musique, je ne connais que 0, 3%, 1 %, 3 % des noms qui sont sur le programme » (rayez la mention inutile). Pourtant, c’est ce qu’on adore avec les Trans Musicales : le sentiment de découverte. Il y a eu les très bons crus et les un peu moins bons. La cuvée des Trans de cette année sera-t-elle un millésime dont on se souviendra ? Avant que chaque festivalier ne rende son verdict final le 4 décembre, petit tour d’horizon succinct de cette nouvelle édition…

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Trans Musicales 2011Les lieux tout d’abord. On revient à la formule d’il y a deux ans avec deux soirs (les vendredi 2 et samedi 3 décembre) au Parc Expo et le jeudi (1er décembre) au Liberté Bas. S’agrègent ensuite différents lieux aux thématiques parfois plus marquées.

A l’Ubu, c’est la scène rennaise, ou disons régionale au sens large qui sera principalement mise à l’honneur. Toujours dynamique et de qualité selon Jean-Louis Brossard, la scène locale mérite en effet d’être mise en avant. On retrouvera donc l’électro-pop foutraque des Monkey & Bear déjà remarquée par ici, les Spadassins et leur réinvention du Swinging Rennes sixties, mais aussi les Nantais de Rhum for Pauline et les Dissonant Nation originaires d’Aubagne le jeudi. Le vendredi, la cold wave des Juvéniles qui fait le buzz (et qu’on adore), côtoiera le blues rock à la Black Keys de Wonderboy, la segawave des Splash Wave et Shiko-Shiko. Le samedi, les 50 Miles from Vancouver, le showman Mein Sohn William, les Brestois d’Im Takt et les tornades scéniques de Jesus Christ Fashion Barbe (vainqueur des Jeunes Charrues 2011) devraient mettre le feu à l’Ubu.

Aux Champs Libres, les incontournables « jeu de l’ouïe » proposeront trois jours de conférences-concerts conçues autour d’artistes de la programmation : les néo-zélandais d’Orchestra of Spheres en costumes de cosmonautes fluos sur scène le jeudi (et présent le vendredi au Parc Expo, Hall 3), l’américaine de Portland signée sur Fargo Sallie Ford le samedi (aussi en concert à la Cité le vendredi 2 décembre) mais aussi Hanni El Khatib le vendredi en remplacement de Kourosh Yaghmaei contraint d’annuler.

michael-kiwanuka-Les amateurs de soul à la Marvin Gaye devraient quant à eux vraisemblablement courir à la Cité le jeudi 1er décembre pour écouter l’Anglais-Ougandais Michael Kiwanuka. Celui-ci partagera l’affiche avec Group Rhoda, artiste solo à la musique délicate composée à partir de synthés vintage et des régionaux de l’étape remarqués au Tremplin Mozaic ainsi qu’aux Jeunes Charrues, les Bumpkin Island. Les plus « Summer of love » d’entre nous devraient eux faire un détour par Frisco-La Cité avec les Ecossais d’Haight Ashbury le vendredi et seront sûrement rejoints par les amateurs de Bossa canadienne (si, ça existe) avec la prometteuse Maylee Todd. Le samedi prendra une couleur nettement plus Hip hop avec l’un des projets qui nous a le plus emballé après une première écoute : Epic Rain. Un jeune rappeur libanais vient poser son flow sombre sur les boucles synthétiques d’un Islandais. On ne connaît pas encore grand chose de leur musique, mais on se promet d’y prêter une oreille plus qu’attentive. Le Britannique Ghost Poet devrait confirmer la coloration rap de cette soirée du samedi avec son flow chaud et lent (qui nous rappelle Roots Manuva), tout comme le projet mixte des Blackpack Jax (entre soul, hip hop et jazz… On irait même dire jusqu’au RnB…).

La danse Hip Hop, elle, sera mise à l’honneur au Triangle le vendredi 2 avec la venue du Pokemon Crew, qui a priori, se confrontera à une figure féminine. Au 4 Bis, il y aura quatre artistes ou groupes mis à l’honneur : Isbells, Moss, Giana Factory et Guadalupe Plata.

Evening Hymns en interview @ La BasculeL’Aire Libre, comme chaque année, sera le théâtre d’une création spéciale pour les Trans Musicales et là on ne cache pas notre enthousiasme : lorsqu’on a su que ce serait le label de Clermont-Ferrand Kütu Folk qui serait présent durant 5 jours à l’Aire Libre, on a tout bonnement exulté. Le label aux pochettes cousues mains dont on a couvert toutes les venues en terres rennaises (interview d’Evening Hymns, Leopold Skin, Saint-Augustine, retour sur les soirées avec les artistes du label à La Bascule, au Sambre et au Dejazey) déclinera les cinq soirées de différentes manières. Le 30 novembre The Delano Orchestra présentera en avant première sa création instrumentale, il sera ensuite suivi par le jeune prodige Zak Laughed, puis par la folk délicate de St Augustine avant un final spécial Kütu Folk Records, the Band qu’on retrouvera chaque soir. Le jeudi, ce sont Dempster Highway et Hospital Ships qui partageront la scène avec St Augustine. Le vendredi, on retrouvera les Evening Hymns avec émotion (d’autant que les Canadiens nous présenteront leur nouvel album), tout comme Garciaphone. Le samedi, les Delano reviendront, mais accompagné de Soso qui devrait proposer un projet particulier lui aussi. Les Caennais de Kim Novak, tout récemment signés sur le label seront eux aussi de la partie. On finira le dimanche avec le retour de Soso et une version noise de la hip pop de Pastry Case.

La soirée du jeudi au Liberté Bas convoquera quant à elle la voix R’nB de la Canadienne Saida Baba Talibah qui peut également se frotter à des tonalités résolument rock, Lewis Floyd Henry (qui jouera également au Centre Pénitentiaire des Hommes le vendredi), Vinnie Who, Capacocha, Christine et l’énergie balkanique des Slovènes de Magnifico entre autres.

Totally+Enormous+Extinct+Dinosaurs+Totally+Extinct+Enormous+DinosLes vendredi 2 et samedi 3 décembre, c’est plus d’une quarantaine d’artistes qui fouleront les scènes des 3 halls et de la Green Room. On ne les citera pas tous, d’autant qu’on en connaît finalement très peu. Mais on sait d’ores et déjà que les amateurs de sensations décalées devraient apprécier Totally Enormous Extinct Dinosaurs (mais quel nom !), plus communément appelé TEED semble-t-il et qui apparait sur scène en costume de dinosaures (il faut oser…), ou la tenue tout aussi décalée, quoique moins couvrante du Mexicain Silverio (connu pour ses prestations en slip rouge). Jean-Louis Brossard souligne aussi l’exubérance des Norvégiens de Kakkmaddafaka (impossible à écrire et traduction littérale en norvégien de F…you MotherF…), produit par Erlend Oye (Monsieur Kings of Convenience et The Whitest Boy Alive), à découvrir sur scène.

L’électro justement, parlons-en, avec la venue de deux têtes d’affiche le samedi pour électriser le dancefloor du Hall 9 : Don Rimini, déjà présent il y a deux ans, sera de retour avec un live mêlant son et lumière, tout comme Agoria qui viendra pour la première fois aux Trans Musicales avec un nouveau projet. Le Lyonnais à la stature internationale devrait faire montre de ses talents de sélecteur. On sera également heureux d’entendre en live le dubstep à la James Blake (pour dire vite) de SBSTRKT (prononcez Substrakt) qui nous a fait plus que forte impression sur disque. Ce sera le vendredi 2, hall 4.

spank_rock_Le hip hop, nous semble-t-il, sera davantage représenté cette année (l’édition de l’année dernière n’en comportait pas beaucoup) avec entre autre, la venue de Shabazz Palaces ou Spank Rock qui devrait ravir les fans.

Pour notre part (mais l’avis est mitigé dans la rédaction !), on ne manquera sous aucun prétexte la prestation de Colin Stetson. Le Canadien, remarqué aux côtés d’Arcade Fire, Tom Waits ou Bon Iver, est un instrumentiste virtuose et possède une technique époustouflante : il peut souffler plusieurs minutes dans son saxo, tout en ajoutant une ligne mélodique à la voix et en apportant une touche percussive en frappant les clés de son saxo ! Mais plus que la performance physique, c’est la profondeur de la musique du Canadien qui nous file des frissons. Pour les amateurs curieux d’Ovnis musicaux, le musicien sera dans le hall 4 le vendredi 2.

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Le site des Trans Musicales 2011 : http://www.lestrans.com/

Jeudi 1er décembre

Ubu : Rhum For Pauline (Fr), Les Spadassins (Fr), Monkey&Bear (Fr), Dissonant Nation (Fr).

La Cité : Group Rhoda (USA), Bumpkin Island (Fr), Michael Kiwanuka (Ouganda- GB)

Liberté Bas : Saidah Baba Talibah (Can), Lewis Floyd Henry (GB), Vinnie Who (Dan), Magnifico (Slov), Christine (Fr), Capacocha (Hollande), We are Standard, Kosmo Pilot

Les Champs Libres : Orchestra of Spheres (N-Z)

Vendredi 2 décembre

Ubu : Juvéniles (Fr), Splash Wave (Fr), Wonderboy (Fr), Shiko-Shiko (Fr)

La Cité : Haight Ashbury (Ecosse), Sallie Ford&The Sound Outside (USA), Maylee Todd (Can)

Parc Expo : Souleance,Breton, Souleance,Hollie Cook, Todd Terje, SBTRKT,Silverio,Factory Floor,Nekochan,Childrum, Black Ham, Niveau Zero, Za!, Robin Foster ,Colin Stetson, Alexander Tucker, Motor City Drum, Ensemble, Totally Enormous Extinct Dinosaurs, Dellarge, Kakkmaddafakka, Orchestra of Spheres, Fuel Fandango, Stuck In The Sound.

Les Champs Libres : Hanni El Khatib

Samedi 3 décembre

Ubu : 50 Miles from Vancouver (Fr), Jesus Christ Fashion Barbe (Fr), Mein Sohn William (Fr), Im Takt (Fr)

La Cité : Epic Rain (Isl-Liban), Ghostpoet (GB), Backpack Jax (Fr)

Parc Expo : Gloria Dave (fr), Galaxie (Can), Hanni El Khatib), Holloys (USA), Wolf People (GB), Janice Graham Band (GB), Rivoli (Fr), Mexican Institute of Soun (Mex), Shabazz Palaces (USA), Spoek Mathambo (Af du Sud), Spank Rock (USA), Senior Picante (Mex), Compagnie Engrenage, Pokemon Crew, Numeric Ravers (Fr), Cardopusher (Ven), Sukafish P. Jones (Aust), Baadman (Fr), Zomby (GB), Agoria (Fr), Don Rimini (Fr), Nguzungzu (USA), Huoratron, Fukkk Offf.

Les Champs Libres : Sallie Ford

Du mercredi 30 novembre au dimanche 4 décembre

A l’Aire Libre : Kutu Folk Records (The Delano Orchestra, Zak Laughed, St Augustine, Hospital Ships, Dempster Highway, Garciaphone, Evening Hymns, Soso, Kim Novak, Pastry Case et le Kütu Folk Records Band).

Interview de Niveau Zero

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