Splash Wave sera en concert aux Trans Musicales 2011 à l’Ubu, le vendredi 2 décembre à 15h40. L’occasion pour nous de revenir sur l’interview réalisée avec le groupe cette année.
Alter1fo vous propose de (re)découvrir la scène musicale rennaise à travers une chronique, hebdomadaire le plus souvent. Des talents émergent, d’autres confirment sur la scène locale. Certains les soutiennent, sortent leurs disques, d’autres leur proposent des lieux de concert, de répétition… Alter1fo donne un coup de projecteur à ces artistes, labels, lieux ou assos qui œuvrent d’arrache-pied pour que la scène locale existe. Permettre aux acteurs et aux publics de se rencontrer, donner la parole à ceux qui font la vie rennaise, tels sont nos buts avoués. Chaque semaine, vous retrouverez donc un ou plusieurs focus sur l’un de ces acteurs…
Cette semaine, gros plan sur la Start’in Block 16 ème édition proposée par l’Antipode. L’idée de départ est simple : quatre groupes issus de la scène locale se succèderont sur la scène de l’Antipode le vendredi 14 janvier. Cette soirée donne un véritable coup de pouce aux groupes en devenir grâce notamment à la résidence à l’Antipode qui leur est offerte. La semaine qui précède le concert, les musiciens sont accueillis par l’équipe technique de la salle afin d’effectuer des répétitions plateau, filages… etc dans des conditions professionnelles.
Du 10 au13 janvier, les quatre groupes se succèderont à raison d’une journée chacun pour préparer le concert du vendredi. Après Shtok hier, c’est au tour de Splash Wave d’investir la scène de l’Antipode ce mardi 11 janvier.
On pensait avoir à faire à des garçons de plage… On s’est un peu fourvoyé. Si Splash Wave surfe sur la vague, c’est plutôt sur celle du Krautrock. Mais pas que. Le duo breton est certes grand amateur de synthétiseurs et autres machines vintage ainsi que de cassettes et de floppy disques, mais il l’est tout autant des couleurs flashy et de jeux vidéos des eighties. Tout ça crée un mélange énergique entre son lo-fi et électro-krautrock. On peut entendre ce que ça donne en digital, bien sûr, mais aussi sur cassette. On a donc eu envie d’en savoir davantage sur le duo breton. Rencontre avec Cyril et Xavier trois jours avant leur passage sur la scène de l’Antipode.
Alter1fo : Bonjour à tous les deux… Si vous deviez présenter Splash Wave en quelques mots ou quelques lignes, que diriez-vous ?
Bonjour ! On est un duo de musique synthétique sans laptop sur scène… Sinon, sur internet on est qualifiés de ‘Segawave’, de ‘mix entre la B.O. de Miami Vice et le générique de Alf’ et autres trucs plutôt cool du même style.
(Rires)… Justement, quand on vous écoute, on a l’impression d’entendre de vieux synthés analogiques et du matériel vintage. C’est le cas ? Pourquoi cette envie ?
Xavier : A un moment, on a essayé de mettre en forme une version live (basse-batterie) d’un projet de Cyril (Salut Brioche), c’était cool mais il faisait tellement froid qu’on a juste enregistré deux morceaux (dont un est la face B de la K7 sortie sur Spiral Jetta.)
Le soir on bossait sur des ébauches de ce qui allait devenir Splash Wave, j’avais dit à Cyril que je possédais quelques synthés 80 et il m’avait dit d’en ramener, plus une boîte à rythme, « au cas où » .
Cyril : Finalement, au milieu de ces synthés, des vidéos de la Bones Brigade et de la Junk-Food, on a lâché le grenier et le groupe rock.
Xavier : Les synthés c’est vraiment ce qui nous passionne à fond, avec les boîtes à rythmes. On en a pas mal et oui, c’est plus les analogiques japonais des 80’s qui nous intéressent (JUNO 60, SH101, MC202). Au départ, c’est pour le son, la possibilité de le moduler/modifier en direct grâce à tous les potards, les compos assez simples qu’on peut faire avec grâce à leur absence de midi et leur arpégiateurs simplissimes.
Cyril : Mais depuis on a élargi notre palette avec d’autres synthés mythiques des années 80, dont quelques numériques (DX7, ESQ1).
On pense à la Kosmische Musik quand on vous écoute, à Neu ! et toute la vague krautrock, mais parfois mêlées avec des sons de vieux jeux vidéos. Est-ce que le krautrock est une influence que vous revendiquez ? Quelles sont vos autres influences ?
Xavier : Neu! est clairement une de nos premières influences. Sur notre Demo Tape, on a deux morceaux convoquant nos deux principales influences : la motorik allemande, répétitive et ascétique, et les séries télés 80’s qui se déroulent sur la côte ouest !
Cyril : Au delà de la référence au krautrock, qui est devenue un peu passe-partout et convenue pour les groupes des années 00, la scène nous a fait aborder la composition de manière très différente. Notre matériel a légèrement évolué et nos morceaux aussi, en tout cas ceux que nous jouons en concert. Notre déviance nous a un peu poussé à chercher plus l’immédiateté de la synth-pop que l’hypnotisme kraut.
Xavier : Mais on ne s’interdit pas des incursions vers la musique planante (Pacific Night Time par exemple sur la compilation Golden Hits). C’est juste qu’on ne va pas les jouer sur scène.
Cyril : Concernant l’esthétique jeu vidéo, elle est évidemment omniprésente, déjà dans le nom du groupe, et ceux de pas mal de nos chansons. Par les SFX que l’on y sample aussi…
Xavier : On ne recherche pas du tout à avoir un son ‘8 bits’ mais plutôt à évoquer les bandes sons de jeux dans notre manière de composer, de séquencer.
Si vous deviez citer trois disques sans lesquels vous ne pourriez vivre ?
Cyril : Trans Am – TA, DMX Krew – We Are DMX, Devo – New Traditionalists
Xavier : Devo – Freedom of Choice, My Bloody Valentine – Loveless, The Beach Boys – Pet Sounds
Vous avez choisi la forme K7 pour diffuser vos premiers enregistrements. Pourquoi ce support ? Et pourriez vous nous parler de Spiral Jetta recordings ?
Xavier : Ce n’est pas spécialement pour nos premiers enregistrements, dès que l’on sort quelque chose sur Spiral Jetta Recordings c’est toujours en K7 et en libre-téléchargement sur le site web du label.
Splash Wave a placé un titre sur la première compilation collective du label (V/A Golden Hits) et en placera un autre sur la prochaine. Il se peut qu’on y sorte une autre K7 aussi, un EP ou un single.
Concernant Spiral Jetta, c’est un K7 label à l’esthétique DIY, un peu « à l’ancienne » . Les tirages des K7 sont limités (50 exemplaires au plus). On a juste modernisé le truc avec les téléchargements gratuits.
Vous avez également sorti un 45 tours digital sur l’excellente structure brestoise Beko. Comment s’est fait la rencontre et comment ont-ils décidé de sortir ce 45 tours ?
Cyril : Reno est un ami, et mon disquaire préféré. Quand il a lancé le label, il nous a demandé de sortir un single digital, ce qu’on a évidemment accepté.
D’ailleurs, fin 90-début 00, Reno s’occupait avec des amis d’un autre label, Diesel Combustible. C’est également un membre de Diesel, programmateur du festival Sonore qui nous a proposé notre premier concert en mars 2009, à Brest.
Vous jouez vendredi 14 janvier lors de la prochaine Start’in Block de l’Antipode. Comment les organisateurs sont-ils venus vous contacter ?
Xavier : Nous avons contacté l’Antipode, en fait, pas l’inverse ! C’est peut-être un cheminement bizarre mais ça a fonctionné. On était intéressé par l’idée de faire une bonne scène et surtout d’être accompagné pour une journée de répétition « en condition » . On savait aussi que le programmateur de la salle avait écouté ce qu’on faisait alors on donnait de nos nouvelles de temps en temps (concerts, sorties, reviews…) en expliquant qu’on aimerait participer à Start’in Block et voilà !
Comment appréhendez-vous ce concert et la journée à l’Antipode ?
Xavier : C’est sûr que c’est notre première journée de ‘filage’ avec Splash Wave, mais on a déjà chacun eu des expériences de ce style avec d’autres groupes. On a donc une bonne idée de ce qui peut s’y passer, surtout que nous avons choisi l’ingé-son avec lequel on allait bosser. Avec Splash Wave, on a toujours pris les concerts comme ils venaient, donc on n’a pas vraiment d’appréhension particulière pour le concert.
Sur la scène rennaise, comment vous situez vous ? Êtes-vous en contact avec d’autres artistes rennais ? Desquels vous sentez vous proches ?
Xavier : Splash Wave existe depuis bientôt deux ans, pourtant nous avons relativement peu joué à Rennes. On a pas l’impression de faire partie d’une ‘scène’. Même si on a pas mal d’amis musiciens, ils jouent plutôt dans des trucs rock.
Après ce concert quels sont vos projets, vos actualités ? D’autres enregistrements en préparation ? Des sorties K7, digital, vinyl ou cd prévues ? D’autres concerts ?
Xavier : On enregistre tout le temps en fait, il n’y a pas de ‘session studio’ comme pour un groupe traditionnel.
Après, on ne sort pas tout, mais début mars on publie un maxi vinyl 10″ + digital chez Third Side Records, avec un edit vocal par Anna Jean (la voix de Blue Steel des Bot’ox) et un remix par Publicist (aka Sebastian Thomson, batteur du groupe américain Trans Am).
Cyril : On mettra aussi un morceau sur la prochaine compilation collective de Spiral Jetta (V/A Clear Blue Hits). Sans doute une nouvelle version de Theme from ‘Two Cool Guys at the Beach’ que vous pouvez écouter sur la première compilation estivale de Beko DSL.
Xavier : On va jouer dans la foulée, pour faire de la scène et promouvoir le disque. On a des dates à Paris (l’International, 03/03) et Bruxelles ( Le Pacifique 05/03) et on va en chercher plus.
Cyril : On va aussi essayer de trouver des concerts avec Ben Butler & Mouse Pad vers la mi-Mars.
Merci à tous les deux et bon concert vendredi !
Retrouvez toutes nos interviews-focus sur la scène rennaise ici
(Santa Cruz, La Terre Tremble !!!, Lady Jane, Fago.Sepia, Band of Ghosts, le pôle musiques actuelles du CRIJB, Manceau, Nola’s noise, Wesson Maespro, Get Flavor Records, Idwet, les Disques Normal, Mekah, Dj Netik, La Corda, Eat your toys, Théo Gravil, Simba, Shtok, Spash Wave, Monkey & Bear, Mess Zero, Regïs Boulard, Le Bocal, We only said, Deejay Ober, Makassy, Skap’1, I&A, The Last Morning Soundtrack, Alee, Garbo, Russian Sextoys, Ladylike Lily, Missing Girl, Zaïba…)
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Splash Wave en concert à la Start’in Block # 16 de l’Antipode avec Shtok, Mess Zero et Monkey & Bear.
Vendredi 14 janvier 2011 – 20h30.
Membres : gratuit / Plein Tarif : 3 euros.
Antipode, 2 rue André Trasbot, Rennes.
Myspace de Splash Wave : http://www.myspace.com/splashwave