Le Guardian commençait son article sur Michael Kiwanuka par ces mots : « il n’y a rien d’original chez ce soul-man retro anglais – mais quand vous sonnez comme Bill Withers, Van Morrison et les Temptations, ce n’est pas une mauvaise chose » … On n’aurait pu dire mieux. Le jeune musicien n’apporte peut-être rien de très neuf à la soul, mais sa voix est du velours pour les oreilles de tout soulman averti et ses arrangements soyeux mâtinés de jazz agissent immédiatement sur nos sens.
Le plus drôle, c’est que si vous faites écouter l’un des morceaux du jeune artiste à vos amis fans de soul qui ont tout Marvin Gaye, Terry Callier ou Bill Withers dans leur discothèque et qui suivent avec passion toutes les sorties de Daptone Records, il y a de grandes chances pour qu’ils vous demandent : « c’est une version rare d’un titre de Bill Withers ? » L’effet de surprise est garanti lorsque vous répondez qu’il s’agit d’ un musicien anglo-ougandais de 23 ans, élevé au nord de Londres par des parents immigrés ougandais.
D’autant que les premières amours du jeune homme le portaient d’abord vers The Verve ou Nirvana. Mais la rencontre avec les musiques de Dylan et Otis Redding ont été un choc pour le jeune homme. Il explique ainsi à la BBC News à propos de sa découverte du Sitting on the dock of the bay d’Otis Redding : « depuis, j’ai cherché à trouver ce son. Chaque fois que je m’assois pour essayer de composer une chanson ou pour jouer en concert, c’est à cet enregistrement que je reviens. »
On ne s’étonne donc pas de la couleur vintage de ses premiers enregistrements. Ni même du clip d’un extrait de son second ep, qu’il a décidé de tourner au Toerag Studios à Londres, réputé pour son matériel uniquement analogique. James Gadson, le batteur de Bill Withers a également collaboré avec le jeune soulman et travaillé sur quelques titres avec lui.
Mais ce qu’on aime aussi chez Michael Kiwanuka, ce sont ses arrangements subtils mâtinés de jazz. Selon ses dires mêmes, le musicien est également un grand dingue de jazz et de Miles Davis. Et cela s’entend : les arpèges et les progressions joués sur sa guitare acoustique rappellent aussi Terry Callier ou John Martyn. Et puis sur certains titres, il y a cette flûte et ces cuivres tel ce Tell me a tale, dantesque. Alors si vous ajoutez là-dessus la voix de Michael Kiwanuka à la fois chaude, tendre et profonde qui ferait fondre les glaçons dans le verre de Berry Gordy, vous risquez fort de vouloir reprendre encore une fois de ce cocktail subtilement dosé de jazz, soul et pop sixties.
Auteur de deux eps sur Communion Records, Tell me a tale sorti en juin dernier, produit par Paul Butler (The Bees) qui a invité Michael Kiwanuka dans son studio sur l’Ile de Wight puis I‘m getting ready (septembre 2011), Michael Kiwanuka sortira son premier album Home Again en mars 2012.
Mais sera surtout à la Cité ce jeudi 1er décembre dans le cadre des Trans Musicales. Si vous aimez Marvin Gaye, Bill Withers, Otis Redding ou les Last Poets, vous savez donc où vous risquez de passer votre début soirée de jeudi…
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Michael Kiwanuka sera en concert aux Trans Musicales 2011 à la salle de la Cité, jeudi 1er décembre à 19h45.
Le site/blog de Michael Kiwanuka : http://michaelkiwanuka.com/
Le site des Trans Musicales 2011 : http://www.lestrans.com/