Le label clermontois Kütu Folk Records avait carte blanche lors des Trans Musicales, et cette résidence à l’Aire Libre a été l’un des moments les plus marquants du festival. Les dix groupes du label se sont succédés pendant 5 jours, avec chaque soir, en point d’orgue, le merveilleux moment musical Kütu Folk Records, The Band (ici). Nous avons rencontré plusieurs d’entre eux pendant le festival, et ils se sont prêtés au jeu des questions avec beaucoup d’humilité et de sincérité. Un label définitivement à part…
Rencontre avec Olivier Perez de Garciaphone.
Olivier Perez aka Garciaphone est l’une des nouveautés du label avec Dempster Highway. Batteur de formation pour plusieurs groupes, il a commencé à composer il y a quelques années à la guitare, pour sortir un premier EP autoproduit, Everyone Goes Home in October.
Ce premier essai remarqué lui a donné l’envie de poursuivre l’aventure : le résultat, c’est Divisadora, magnifique EP de 6 titres sorti fin novembre 2011 sur l’inévitable label clermontois.
Certes les compositions sont élaborées à la guitare sèche, mais le tout sonne résolument pop, avec quelques passages plus rock. Les quelques teintes folk sont rehaussées par une voix douce et addictive, couplée avec un sens certain de la mélodie.
Et dans la catégorie « mélodie tubesque », Tornadoes fera clairement partie de notre top de l’année (The Notwist n’est pas loin du tout…).
On a découvert le jeune homme pour la première fois en concert lors de la résidence du label Kütu Folk Records à l’Aire Libre pendant les Trans Musicales. Et le set auquel on a assisté nous a montré toute l’étendue de la palette musicale de ce musicien. Il y a de fortes chances que ce Divisadora de Garciaphone suscite pas mal d’enthousiasme dans les semaines qui viennent…
Alter1fo : Olivier, si tu devais te présenter en quelques mots, et présenter ton projet Garciaphone, que dirais-tu ?
Garciaphone : Garciaphone est un projet solo à la base. J’ai commencé à écrire des chansons il y a 4 ans, puis j’ai fait quelques concerts en solo. Il y a un an j’ai voulu monter un groupe avec une formule assez simple en trio, guitare-basse-batterie avec quelques machines. C’est la formule actuelle de Garciaphone, un projet folk-rock pour présenter très simplement. Une musique qui vient plutôt du rock indé américain, puisque c’est cette musique qui m’a amené à écrire des chansons.
Les Pixies notamment ? On trouve que ta guitare sonne par moments très « Frank Black »
(rires) C’est peut-être malgré moi. Les Pixies, oui, c’est le seul groupe dont j’ai été vraiment fan étant ado. Et puis aussi Pavement, Built to Spill, du rock américain des années 80-90.
Comment s’est faite la rencontre avec le label Kütu Folk ?
La rencontre s’est faite il y a longtemps, puisque je les connais depuis la création du label. Je les ai rencontrés juste au moment où ils allaient créer la société d’édition. A la base, ce sont des amis, on faisait de la musique ensemble. Avant de rejoindre le label, j’avais accompagné Leopold Skin à la batterie, et j’ai déjà participé à des concerts avec tous les artistes de Kütu. Donc le choix était très simple de rejoindre la famille Kütu Folk.
Tu es batteur de formation. Qu’est-ce qui t’a amené à jouer de la guitare ?
Je pense que c’est vraiment l’envie d’écrire des chansons en fait. Et écrire des chansons à la batterie, ce n’est pas évident (rires). J’avais 17-18 ans, j’ai d’abord joué les chansons que j’adore, et puis après j’ai commencé à en écrire. Évidemment j’ai commencé par essayer de jouer Where is my Mind des Pixies ! (rires). Mais je suis toujours batteur, c’est vraiment mon instrument de base.
On l’a vu avec The Band sur le morceau Dead Deer, avec Evening Hymns.
Oui, avec Evening Hymns, avec Zak aussi et Hospital Ships, c’était super de jouer avec eux. J’adore ces chansons, c’était vraiment un pur plaisir.
Tu nous parlais d’un style folk-rock, mais on trouve aussi que tu as un vrai sens de la mélodie pop, on pense notamment à Tornadoes. Plutôt que de parler des influences, si tu devais citer 3 albums sans lesquels tu ne pourrais pas vivre ?
Il y en a tellement…Mais il y en a quand même quelques uns dans lesquels je me replonge très souvent, dont je ne me lasse jamais. Quand j’y reviens, je les écoute très souvent pendant quelques jours, quelques semaines.
Il y a cet album de Built to Spill qui s’appelle Perfect from Now On qui est pour moi un chef d’œuvre absolu, je ne m’en lasserai jamais de celui-là. Il y a Doolittle des Pixies. Et un troisième… L’album de The Postal service, le projet électro-pop de Ben Gibbard du groupe Death Cab For Cutie, duo américain électro-pop, qui a fait un album qui a marqué toute une génération de musiciens (ndlr : Give Up en 2003).
Après avoir écouté Tornadoes sur internet, on a tout de suite pensé à The Notwist la première fois. Etant donné la diversité des styles musicaux du label, on a pensé à 13 & God, projet entre The Notwist et Themselves, mélange de hip-hop et d’électro-pop. Est-ce qu’il y a des choses qui pourraient se faire, par exemple avec Bertrand de Pastry Case ? Ca ne donne pas envie de faire de la musique avec d’autres membres du label ?
Si, bien sûr ! Avec Pastry Case, avec Soso. Pourquoi ne pas imaginer une résidence, sur une vraie création de morceaux. Ce serait génial, on y pense !
C’est moteur un projet comme The Band. Au niveau artistique, ça doit donner plein d’idées.
Bien sûr, parce que les morceaux changent avec ce qu’apportent les autres musiciens C’est une belle expérience, ce serait vraiment à pousser, plus sur la création musicale de nouveaux morceaux, de nouveaux projets.
Tu fais partie du projet à la Flèche d’Or en janvier ?
Oui, le festival Kütu Folk à la Flèche d’Or les 19 et 20 janvier.
Comment se sont passées les répétitions du duo avec Sylvie Smith sur Silt. C’est un petit bijou !
Merci. C’était une idée d’Alexandre, le responsable de Kütu, qui nous a proposé ça. Il voyait un morceau acoustique dans le set, avec très peu d’arrangements. Et c’est lui qui a pensé à demander à Sylvie d’Evening Hymns : je me suis dit pourquoi pas, puisque sur l’enregistrement il y a deux voix qui harmonisent. On a essayé et ça a marché tout de suite, évidemment, parce qu’elle a une voix magnifique. Et on était très content de la jouer tous les soirs.
L’artwork de l’EP est vraiment réussi ! C’est avec Bertrand que tu as fait la pochette de l’album ?
Oui, j’ai fait le dessin et c’est Bertrand qui a fait l’habillage. Il a fait des propositions, le fond par exemple. Ca s’est fait très vite car on est tombé d’accord rapidement, c’était efficace !
Tes projets à venir ? Est-ce que tu envisages de donner une suite à cet EP, en enregistrant un album ? Est -ce qu’il y a déjà des titres que tu as préparé ?
Oui, c’est la priorité pour l’année qui vient. Il y a des titres qui sont déjà prévus, il y a des titres qui sont encore en cours d’écriture. On enregistre des démos, on va faire d’autres morceaux, et j’espère enregistrer au plus vite dans l’année 2012.
Une toute dernière question, sur Tornadoes. Tu commences avec une boîte à rythmes et derrière arrivent basse et batterie. Les arrangements sont venus de la résidence, ou c’est quelque chose que tu avais pensé avant ?
Non, c’est la formule trio, c’est comme ça qu’on la joue depuis un an. C’est la version qu’on retrouve sur le disque, tout simplement.
On espère se revoir rapidement sur Rennes. Merci beaucoup !
Merci à vous !
Photos : Solène
Les photos de ces 5 jours de résidence :
Les photos du Kütu Folk Records, The Band
Les photos du mercredi et du jeudi
Les photos du vendredi et du samedi
Nos interviews des artistes du label pendant les Trans Musicales 2011 :
Nos autres interviews Kütu :
St Augustine (mars 2011)
Evening Hymns (septembre 2010)
Leopold Skin (septembre 2010)
Le label Kütu (par Damien)