Après une très belle première année de concerts, l’épatante association Des Pies Chicaillent démarre 2017 pied au plancher avec une première salve de soirées très impressionnante. Premier exemple, samedi 4 février où la bande réinvestit la chapelle de l’Hôtel Dieu pour y lâcher deux des plus beaux monstres locaux : Monstromery er Thomas Poli. Ça va rugir sous les voutes !
En à peine une année d’existence, l’association Des Pies Chicaillent a déjà réussi à raviver localement la flamme d’un indie-pop-rock déluré et bricolo assez peu exploité par les programmateurs du cru. Ils ont ainsi invité deux figures hautes en couleur de l’indie rock U.S. : Jeffrey Lewis et Calvin Johnson, fait résonner pop pétillante et surf rock peplum au Bar’Hic ou folk ultrasensible dans la Chapelle de l’Hotel Dieu.
Les voilà qui repartent de plus belle pour une année 2017 qui s’annonce tout aussi gouleyante. Ils affichent déjà en effet pas moins de quatre dates jusqu’à début mars et il n’y a strictement rien à jeter. Pour leur première date, l’association réinvestit samedi 4 février, la Chapelle de l’Hôtel Dieu. Ce ne sera pas cette fois pour y savourer gâteau en main les arpèges boisés d’une folk vaporeuse. Attendez-vous plutôt à des ruades sauvages de guitares et de batterie et à des expériences sonores vastes et synthétiques.
Vous allez pouvoir retrouver ce soir-là une très belle bête. Monstromery a d’abord été le projet solo de Benjamin Ledauphin (du groupe Montgomery). Nous l’avions interviewé en 2014, au tout début du projet, et il nous avait déclaré y chercher « Quelque chose de plus radical et instinctif. C’est une continuité de Montgomery au final. La suite.« Nous avions pu apprécier l’aventure sur scène lors de la soirée inaugurale des Embellies 2014 au 6par4 et lors de la même édition pour la carte blanche laissée à Lætitia Shériff au Jardin Moderne.
Nous avions retrouvé la créature pour l’édition 2016 des Embellies. Une seconde tête lui avait poussé avec la présence de Yoann Buffeteau à la batterie et aux claviers (Benjamin jouant de la guitare et chantant). Ils avaient jailli lors de concerts sauvages dont on ne connaissait ni le lieu, ni la date à l’avance et nous avaient épaté avec des sets fiévreux et alambiqués. En concert, Benjamin boucle sa voix et ses riffs mais avec beaucoup de parcimonie, juste ce qu’il faut pour donner notamment un relief aux intros qui vont crescendo. Un timbre de voix aérien qui contraste avec les riffs de guitare écorchés, et qui semble planer au-dessus des déflagrations sonores. Derrière, la rythmique est riche et variée, avec des ruptures de rythmes particulièrement réjouissantes.
Le premier album du duo Monstromery est finalement sorti à la fin de l’année 2016 chez Patchrock / Phantomatik / L’Autre Distribution. Il a été enregistré et mixé par Thomas Poli. Ce n’est sûrement pas un hasard si sa pochette n’est pas sans évoquer quelques Bandes Originales de film asiatiques étranges et fantastiques. On voyage beaucoup en effet à l’écoute de cette odyssée houleuse parsemée de rythmiques telluriques, de riffs ténébreux et de synthés aquatiques. Un voyage musical qui, après un départ enjôleur, nous plonge vers un fracas apocalyptique et survolté avant de progressivement nous ramener vers des rivages plus apaisés où les voix se font progressivement moins monstrueuses. Une sacrée ballade, riche en rebondissements, en aplombs vertigineux et en abysses spectaculaires que l’on a plus que hâte de pouvoir vivre en live.
L’autre bel animal présent ce soir là sera Thomas Poli. On connait surtout le monsieur pour sa science consommée d’un jeu de guitare fiévreux, atmosphérique et minutieux en compagnie de Laetitia Schériff, Dominique A ou… Montgomery donc. Pour cette soirée, il présentera cependant un set en solo à base de synthétiseurs analogiques. On a pu voir le monsieur à l’œuvre derrière des synthétiseurs analogiques sur le projet synth-prog-krautrock ESB (avec Yann Tiersen et Lionel Laquerrière) et on peut vous assurer qu’il est aussi talentueux pour pétrir et broder la matière sonore avec des machines qu’avec une six-cordes. Cet autre voyage risque donc fort d’être aussi passionnant que le précédent.
S’il vous faut encore une bonne raison de vous déplacer après tout ça, vous pouvez ajouter à la liste que les concerts seront mis en lumières par les talentueux Vitrine en Cours. Armés de projecteurs de diapositives ou de films 8 et 16mm qu’ils manipulent et superposent, les lascars n’ont pas leur pareil pour vous immerger dans leur univers poétique et onirique. On est en tout cas tout à fait certain que l’alliance de leurs visuels et de la musique jouée ce soir là devrait donner quelque chose d’assez inoubliable.
Samedi 4 février 2017 – Chapelle de l’Hôtel Dieu, Rennes – 21h – 6€
Plus d’1fos :
sur la page de l’association Des Pies Chicaillent
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Un petit plan pour arriver à l’entrée de la chapelle.