Le rapport annuel de l’année 2023 de la SPL Destination Rennes, adopté à l’unanimité (11 conseillères et conseillers ne prenant pas part au vote) lors du dernier conseil métropolitain, offre des informations particulièrement instructives. Accessible au public, il met en lumière des problématiques persistantes au sein du centre des congrès.
Ainsi, malgré le règlement des réserves entre Rennes Métropole et le constructeur Sogea Bretagne BTP(1), filiale de Vinci (qui a remporté le marché de travaux du centre des congrès, NDLR), le rapport souligne que « les infiltrations d’eau dans les sous-sols S3 et S4 sont permanentes et demeurent importantes dans certaines zones. » Pour y remédier temporairement, SOGEA a installé des pompes de relevage dans les zones les plus affectées, en attendant leur pérennisation. À cet effet, « un protocole, non encore validé, entre SOGEA et Rennes Métropole, prévoit des prestations annuelles de surveillance et de remplacement des équipements abîmés jusqu’à la fin de la garantie décennale en décembre 2027. »
Cependant, la situation semble se dégrader. De nouvelles infiltrations ont été constatées, tandis que d’anciennes, jugées résolues, refont surface. Certaines zones, telles que l’escalier Nord-Est ou les dessous de la scène du Grand Auditorium, restent marquées par une humidité permanente. Et bien que Rennes Métropole affirme « qu’il n’y aurait pas d’intervention pour résoudre définitivement ces infiltrations dans ces zones », le document alerte explicitement sur un point critique : « Le niveau d’humidité sous la scène du grand auditorium est particulièrement inquiétant au regard du niveau d’oxydation de l’installation électrique, des réseaux et des matériaux. »
Les conséquences à court et moyen terme ne sont pas négligeables.
La SPL prévient que « les infiltrations d’eau qui restent abondantes et omniprésentes dans les sous-sols pourraient occasionner des problèmes de fiabilité de fonctionnement des équipements présents dans ces locaux : piétements de centrale de traitement d’air (CTA) corrodés, sondes et matériel électronique pouvant s’oxyder et dysfonctionner, fragilisation des gaines de désenfumage en staff. » À terme, si aucune solution pérenne n’est mise en place, ces désordres « pourraient amener à condamner ces zones devenues insalubres pour la présence de personnel ou de public. »
À quelques jours de sa mise en exploitation et de son inauguration, les portes ouvertes en 2017 ont été repoussées en raison d’infiltrations d’eau à la base du bâtiment.