Depuis quelques semaines il flotte sur la France, un doux air de légèreté. Je ne sais pas s’il s’agit de la météo, d’une conjoncture nationale voire internationale mais si vous voulez mon avis je dirais que c’est grâce au nouveau Roman de Thierry Tuborg, dont le titre « Au désarroi et au sang », illustre parfaitement la bonne humeur de ce délicieux printemps. Une nouvelle fois, l’auteur Montpelliérain nous gratifie d’un de ces polars Rock tout à fait jubilatoires qui ont fait sa renommée.
Ce nouvel opus raconte les tribulations d’un modeste écrivain, Thomas Bielefeld qui se voit confier la biographie de la pop star Quentin Bosco. Alors que celui ci doit entamer une tournée internationale, on le retrouve assassiné dans l’appartement de son manager. Thomas Bielefeld se retrouve alors engagé malgré lui dans le tourbillon littéro-musico-judiciaire de l’affaire Bosco. Coincé entre son éditeur qui flaire le bon coup, la famille qui veut protéger son héritage et ses propres démons, Thomas Bielefeld aura bien du mal dans sa quête de vérité.
Comme souvent dans les livres de Thierry Tuborg, l’histoire et son dénouement ne sont que des prétextes pour passer un bon moment. On va donc retrouver quelques thèmes chers à l’auteur, comme les travers de l’industrie musicale, le monde mystérieux et impitoyable de l’édition et enfin les faiblesses bien humaines de ce pauvre Thomas Bielefeld qui essaye désespérément d’arrêter de boire dans sa nouvelle vie 2.0. Vous l’avez compris on se régale à chaque page, mais le plus fascinant reste le dépeçage que l’auteur fait du « Death Business ». Il faut dire que nous avons été gâté ces dernières années entre l’overdose opportune d’un Michael Jackson et la fin annoncée de la Diva Winehouse. L’industrie du disque est rodée pour booster les ventes de ses défunts « bankables » ! Grâce à Dieu, ce cirque sera donc épargné aux autres, je veux parler des : Sky Saxon (mort le même jour que Michael J.), Ari Up, Poly Styrene ou encore de Gladys Horton, pionnière de la même écurie que le roi autoproclamé de la soit disant Pop…
L’écriture est à l’image de son auteur, ancien chanteur du groupe Punk Bordelais Stalag. C’est abrasif, rapide et … encore et toujours trop court. Mais ne boudons pas notre plaisir, surtout que la chute est digne d’un roman de Japrisot, D’ailleurs nous ne sommes pas les seuls à faire ce constat, car le jury du Festival du livre de la Grande-Motte vient justement de le récompenser son roman « Les écrivains en costard-cravate » paru en 2007 au cercle Séborrhéique. Cette excellente nouvelle permet donc de re-publier ce roman sous le titre « Procès d’une fleur de nuit noire ».
Chapeau bas Monsieur, vous nous prouvez une fois de plus que les Punks sont comme les grands vins, ils vieillissent divinement bien, ce qui est, vous nous l’accorderez, bien la moindre des choses pour un bordelais.
Liens :
Le site de l’auteur, le cercle Séborrhéique
La chronique du précédent opus de Thierry Tuborg : Rock And Roll Psychose