Les 7 et 8 octobre 2016, ce sera la cinquième édition du pétillant Alambik Festival. Fidèles à leurs excellentes habitudes, les organisateurs se sont échinés à vous proposer deux soirée pleines de musiques aventureuses et festives. On vous détaille le contenu des liqueurs proposées et les saveurs seront riches, variées et hautement enivrantes.
Depuis déjà cinq éditions, les indéfectibles organisateurs de l’Alambik brassent avec jubilation et un goût certains pour les expériences à haut risques des soirées regroupant des groupes frondeurs et amoureux de musiques «bancales et azimutées». Comme pierre philosophale, ces alchimistes sonores visent chaque année la synthèse parfaite entre esprit festif et dingueries musicales d’appellations pas du tout contrôlées. S’y mêlent donc free jazz, free rock, prog rock, rock in opposition, chanson dada… avec un bon esprit et un allant désarmant.
Leur première édition fut follement gouleyante avec en point d’orgue la découverte des helvètes flamboyants d’Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp. Suivirent une édition 2013 tout aussi savoureuse dont on se remémore le sourire aux lèvres les prestations magiques de Cannibales et Vahinés et Winter Family, une édition 2014 ultrasensible marquée par les superbes concerts de l’Oeillère et d’Arlt & Thomas Bonvalet et une édition 2015 où Deux Boules Vanilles et Le Cercle des Mallissimalistes avaient brillé de mille feux.
Prendre l’apéritif chez Sade
C’est donc reparti pour une cinquième édition qui s’annonce une fois de plus riche en belles promesses. Premier round avec une soirée apéritive vendredi 7 octobre au Marquis De Sade. Le sympathique bar de la rue de paris accueillera les rennais de La Honte. Avec un humour ravageur et un mauvais esprit assez réjouissant, la bande dézingue joyeusement la chanson française. Sur des ritournelles minimales et vénéneuses, un chant déglingué évoque nous livre aussi une analyse assez juste de la coupe du monde 2014 ou évoque les libidineuses joies du camping sauvage de manière assez brutal. Les affreux se payent en plus le luxe d’avoir composé le tube de l’été, le superbe et douloureux Mickaël a trop tuné sa Laguna. Amateur de textes corrosifs et d’humour sombre, vous allez être servi.
Le second groupe de la soirée s’appelle Ah-Ha. C’est le nouveau projet du rennais Grégory Hairon (Gregaldur) et il est accompagné par Benoit Lauby (La Terre Tremble!!!) et Hélène Philippe. On n’a pas de son à vous faire écouter mais vu le trio et le flair des organisateurs, il y a moyen que ce soit des plus chouettes.
Vendredi 7 octobre 2016 – Marquis de Sade, 39 rue de Paris, Rennes – 5€
Festin très agité
Le plat de résistance aura donc lieu le lendemain : samedi 8 octobre et pour le savourer il faudra vous rendre à deux pas du Jardin Moderne aux Agités du Bocal.
On commence par le dessert. Premier groupe qui nous met diablement en appétit, nous pourrons y écouter les bordelais de Chocolat Billy. Dans ce quatuor mêlant guitare, basse, batterie, clavier, percussions on retrouve plusieurs membres du Cercle des Mallissimalistes et rien que ça suffit à nous mettre l’eau à la bouche. Les deux groupes font partie de l’excellente bande des Potagers Nature (Rien Virgule, France Sauvage, Headwar…). Les deux prestations du Cercle auxquelles nous avons eu la chance d’assister restent graver parmi les plus mémorables de ces dernières années. Dans Chocolat Billy, les lascars s’orientent plus vers un rock no-wave bruitiste et chaloupé teinté des sonorités africaines des plus aguicheuses. Ils ne semblent en tout cas ne rien avoir perdu de leur capacité à nous faire tourner la tête et c’est donc une des prestations de la soirée dont nous attendons le plus.
Le trio Nursery est composé de Julien Dumeige (Guitare/Choeurs), Jean Duteil (Basse/Choeurs) et Paul Gressien (Batterie/Chant). Ils viennent de Nantes et pratiquent une pop-punk bien vénère et abrasive et ils ont la réputation de tout déchirer en live. Ils viennent de sortir un premier album assez détonnant grâce aux efforts conjoints des Potagers Natures, des Loubards Pédés et de la Ferme de la Justice. Les risques de belles torgnoles scéniques sont donc là encore à leur maximum.
Delacave est un des multiples projets de l’infatigable strasbourgeois Seb Normal (Les chemins de la Honte, The Feeling of Love, Le chômage… et plein d’autres groupes gravitant autour de la scène dite de la Triple Alliance Internationale de l’Est). Pour cette formation, le monsieur délaisse les fûts pour le chant et les claviers glaçants. Il est accompagné dans l’aventure au chant et à la basse par Liliane CHANSARD de Les chemins de la Honte et ils ont été récemment rejoint par Quentin (du groupe Sida) à la batterie et Cheb Samir (autre hyperactif de la Triple Alliance). Ils brodent une pop synthétique poisseuse et hypnotique dont le groove mélancolique devrait vous délivrer une bonne dose de frissons dans l’échine. Notons, qu’ils se sont essayés avec bonheur à l’exercice de la reprise de l’imparable Das Model de kraftwerk (tout comme d’ailleurs la Honte qui joue la veille).
Autre très bonne raison de faire le déplacement, vous pourrez revoir ou découvrir 178°, un des groupes rennais qui nous émoustillent le plus en ce moment. Nous avions découvert les trois larrons en début d’année dans la pénombre écarlate du Terminus. En live comme pour les titres écoutables sur leur soundcloud, la bande montre un goût prononcé pour l’éclectisme le plus sauvage. on passera donc sans retenue d’une folk-pop décharnée, éthérée et cliquetante à une électro vrombissante toute 4/4 dehors, en concluant sur une pop synthétique et lysergique entre Korgis et Animal Collective. En plus de la variété, l’autre point qui nous plaît beaucoup dans le projet, c’est la place prépondérante faite aux voix. Qu’elles soient passées à la moulinette d’effets multiples, vocodérisées à outrance ou juste livrées dans leurs fragilités, les deux voix apportent une touche mélancolique très agréable, qui alliée à l’esprit frondeur des accompagnements, achèvent de rendre le tout extrêmement sympathique. Les nouveaux titres ajoutés au fil des derniers mois sont tous très prometteurs et nous sommes très impatients de voir comment leur set a évolué depuis notre découverte.
On termine par le début puisque ce sera les nantais Nina Harker qui auront le redoutable honneur d’ouvrir le bal. Ce duo bricole une pop synthétique, minimaliste, mélancolique chantée en allemand ou en espagnol et légèrement bipolaire sur les bords. Ils ont sorti à la fin de l’été dernier un chouette EP quatre titres sur le tout nouveau label messin Le Syndicat des Scorpions avec deux faces aux ambiances contrastées. ils risquent bien en tout cas de mettre en plein mille de nos petits cœurs ultrasensibles (et ils ont aussi repris Das Model ! décidément).
En plus de tout ça, la soirée sera savamment ambiancée par les sélections de DJ Aube et DJ Sorage Rapide.
Samedi 8 octobre 2016 – Agités du Bocal, 8bis rue du manoir de Servigné, Rennes – 10€
Plus d1fos sur :
le site de l’Alambik
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