[2024] Des bouqu’1 sous le sap1 #14 : Les Julys de Nylso

Marre de l’esprit de Noël ? Marre des infos cataclysmiques ? ça tombe bien, nous aussi ! Bienvenue dans notre 7ème calendrier de l’Avent Altérophile, dont on espère qu’il sera de nouveau original et divertissant ! Tous les jours (ou presque) jusqu’au 24 décembre, une idée de truc en papier à mettre sous le sapin ou à dévorer de suite. Bon pour l’âme, bon pour nos petits libraires-ami.e.s, bon pour les bibliothécaires, bon pour nos papetiers-ami.e.s, bon pour nos neurones. Ouvrez donc les pages jour après jour… Pour ce samedi 14 décembre, rejoignez la folle farandole des Julys de Nylso.

On vous a déjà maintes fois clamé dans ses colonnes tout l’amour qu’on a pour les livres si singuliers et attachants de Nylso. Ce n’est pas avec Les julys, dernier ouvrage de l’auteur toujours paru chez Misma en septembre 2024 que notre fascination pour les petits traits du bonhomme va décliner.

Nous n’allons pas le cacher, nous sommes donc des fans de longue date du travail du dessinateur rennais Nylso. Nous avons découvert son trait singulier dans son fanzine le Simo, initié dans les années 90 suite à sa participation au fanzine Brûlos le Zarzi, d’Olivier Josso et Laure Del Pino. Nous avons suivi avec attention son évolution graphique dans son épatant Chez Jérôme Comix impulsé par l’ouverture de ce qui fut une des plus belles librairies rennaises, la tant regrettée Alphagraph. Sa série Jérôme, créée avec l’aide de Marie Saur, éditée chez Flblb et très librement inspirée de l’expérience de son ami, tenancier donc, de feu Alphagraph, est un de nos livres de chevet. Elle fait partie de ces albums qu’on ressort régulièrement pour s’y replonger avec un plaisir intact, comme on retrouve de vieux copains.
Depuis 2016, il publie ces ouvrages dans ce splendides volumes chez les éditions Misma. On vous conseille tout aussi fort l’excellent Gros Ours & Petit Lapin, le doucement mélancolique  Kimi Le Vieux Chien ou son fascinant recueil de dessin de Cabanes.

 

Toujours dessiné selon son étonnant rituel graphique quotidien durant lequel il noircit carnets et pages trait par trait, lunettes d’horloger sur le nez et rotring ultra fin à la main, les Julys ajoute encore une superbe nouvelle pierre à cet édifice. Une fois n’est pas coutume, il y a foule dans ce nouveau tome. On y assiste à la naissance sous-marine puis à la déambulation d’une horde délicate de petites filles encapuchonnées nommée les Julys (à prononcer ‘Djoulaïze’ comme le mois de juillet britannique). Au fil de leurs pérégrinations, ces fascinantes petites génies saisonnières, qui ne vivront que le mois dont elle tire leur nom, vont croiser, perdre, retrouver, reperdre… un père et son fils en promenade dans les bois. Ode à la nature, à l’imagination, l’ennui et la rêverie, les Julys est aussi une invitation à prendre son temps et à garder bien précieusement une part d’enfance pour toujours. Tout en douceur, cette fable virevoltante entre carnet intime et odyssée délicatement épique multiplie avec une inventivité constante les tours de force sans jamais être démonstrative. D’une grande richesse thématique et pourtant d’une simplicité et d’une évidence désarmantes, cette BD à la captivante singularité est une merveille dont on ressort aussi ému qu’un peu plus humain. Petits traits donc, mais grandes émotions.

Les Julys de Nylso
chez Misma éditions – paru en septembre
2024 ISBN 978-2-494740-09-9 –  Sur le site de l’éditeur
312 pages – 24 €

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