Cette année encore, du 10 au 12 août, le plus malouin des festivals présente sa collection été avec une programmation une nouvelle fois plus qu’intéressante. C’est pointu, malin et bigrement alléchant. Il ne vous reste donc plus qu’à hésiter entre vos lunettes de soleil hipster et vos bottes en caoutchouc (faut prévoir…), et à rejoindre les rangs des aficionados du festival.
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Quatre lieux, quatre ambiances :
Côté lieu, l’imperturbable et champêtre Fort Saint Père (qui a parlé de boue ?) est comme à l’accoutumée réquisitionné pour accueillir les rockeurs du monde entier, avec comme toujours, une grande scène sur laquelle se dérouleront la majorité des concerts mais aussi, une nouveauté datant de l’année dernière : une petite scène dite « de la tour ».
Cette dernière sera située vers la haute tour de retours-sons (d’où son nom) et accueillera seulement deux concerts chaque soir. On avait particulièrement apprécié cette innovation l’an dernier qui avait rythmé les fins de soirée avec une redoutable efficacité. C’est le même principe qui prévaudra cette année : en plus du petit coup de mou des alentours de minuit, la scène de la tour viendra aussi booster le tout début de la soirée puisque les premiers concerts du Fort y auront lieu chaque soir. Avec à la clef, un moment plus convivial et pour le groupe, et pour le public : les premiers arrivés feront nombre devant la petite scène et éviteront, comme les années passées, ce moment un peu flottant où le premier groupe jouait devant un public clairsemé du fait de l’immensité de la scène et de l’heure.
Le Fort ouvrira donc ses portes plus tôt chaque soir puisque les premiers concerts débuteront tous à 18h30. Il ne faudra pas être en retard tant ces entrées en matière s’annoncent prometteuses : le vendredi avec les mélodies entre pop à la Grandaddy et krautrock délicat de Yeti Lane, le samedi avec les ambiances (rétro)synthétiques du duo Egyptology et le dimanche surtout avec ce qui pourrait peut-être bien devenir l’un de nos coups de cœur : la pop souvent synthétique et fragile de Judah Warsky, qui peut même parfois s’avérer déchirante (pour preuve ce Painkillers et Alcohol arrache-coeur qui rappelle Sparklehorse !).
Pour ne pas s’endormir, la petite scène reprendra également du service autour de minuit et quart : le vendredi, on y retrouvera l’un de nos chouchous, le duo Civil Civic qui avait certes livré une prestation un peu en-dedans à l’Antipode en novembre, mais dont l’album reste pourtant l’un de nos préférés de l’année dernière (avec dedans du Cure, du Sonic Youth, du My Bloody Valentine et de l’évidence à la Pixies). Même impatience pour le dimanche puisque nous aurons le plaisir d’y retrouver le saxophoniste extra-terrestre dont le second album puis le concert aux Trans nous avait filé une claque monumentale : Colin Stetson. Avec son seul saxophone et un micro sur sa gorge, l’homme, grand manitou du souffle continu, vous fait croire à l’apparition soudaine d’un quatuor à cordes dans son saxophone basse : épique et stupéfiant ! Quant au samedi, c’est le blues du delta bien dérangé du pourtant chicagoan Willis Earl Beal qui devrait nous faire rentrer de plain pied dans une nuit qu’on espère plus moite que pluvieuse : les aspérités rugueuses de cette soul tordue et cabossée chantée par ce gars aux allures de clochard céleste devraient nous filer la chair de poule.
Eux aussi au Fort, les djs des Magnetic Friends auront une nouvelle fois en charge de réchauffer l’ambiance entre les concerts. Et petite cerise sur le gâteau, c’est Stephen Malkmus himslef (monsieur Pavement) qui les rejoindra le dimanche pour nous faire montre de ses talents de sélecteur. Les plages de St Malo (tous les jours), le Palais du Grand Large (le samedi et le dimanche) et l’Escalier club (dancefloor le vendredi avec rien de moins que Michael Mayer, co-fondateur de Kompakt et co-initiateur du son de Cologne et dont les sélections sont toujours pointues et classieuses, plus dubstep et UK bass le samedi avec Jamie XX, l’homme de XX ) seront réquisitionnés, histoire de profiter des embruns salés de la cité corsaire de nuit comme de jour.
Des après-midis les doigts de pieds en éventail
Si vous êtes plutôt lève-tôt (et oui, 14h30, c’est plutôt tôt en langage festivalier), vous pourrez commencer la journée par une petite découverte musicale sur la plage Bon-Secours avec des dj sets mettant en avant trois labels français indépendants dès 14h30, puis dès 16h, poursuivre avec le live d’un artiste issu de leur catalogue. Le vendredi, c’est Infiné qui ouvrira le festival, suivi par La Station Radar le vendredi, et Pan European Recording le dimanche. Tout ça avant de vous étirez tranquillement sur votre serviette de plage au son de lives plus que prometteurs. Don Nino, le musicien de NLF3, commencera le vendredi par vous filer le sourire avec ses mélodies pop-folk ensoleillées. Le lendemain vous pourrez piquer une tête en compagnie des ambiances ouatées et cinématographiques d’Ela Orleans avant d’enchaîner les brasses et les dos crawlés au son de la musique répétitive obsédante et sublime de Jonathan Fitoussi (auteur de l’hypnotique et très bon Pluralis en 2011) le dimanche.
Si vous détestez les grains de sable qui grattent entre les orteils, vous aurez tout de même une belle alternative sur le parquet de la rotonde face à la mer et dans les fauteuils moelleux du Palais du Grand Large. Comme depuis 3 ans, les raisons économiques (entendez la perte d’un gros sponsor) obligent la Route du Rock à ne proposer qu’un seul après-midi de concert au Palais du Grand Large (contre les trois après-midis les années fastes avec des découvertes belles à pleurer). Mais l’organisation continue à tabler sur l’émotion. Le lieu est en effet assez magique : de gros fauteuils moelleux, une acoustique feutrée ou une écoute attentive de la part du public en font généralement un écrin parfait pour de belles découvertes et des moments riches en frissons musicaux.
Et ce n’est pas cette année que les concerts du Palais risquent de nous décevoir puisque Dominique (avec un grand) A nous y fera le plaisir de rejouer La Fossette qui donne encore aujourd’hui des frissons de bonheur désespéré à chaque ré-écoute. Comme aux Tombées de la Nuit, Dominique A interprètera son premier album (La Fossette, au Palais, donc, le samedi après-midi) et son dernier (Vers les lueurs, la veille, le vendredi sur la scène du Fort) accompagné par une formation élargie avec cuivres et vents. Vue la réussite des soirées rennaises en juillet et le talent indéniable du bonhomme, on risque une nouvelle fois de se prendre une vraie claque.
Avant le Nantais, c’est le duo de Sub Pop Memoryhouse qui ouvrira l’après-midi au Palais. Mélodies pop aux charmes surannés, voix féminine éthérée et instrumentation délicate, la musique du duo lorgne définitivement du côté de la dream pop. Sûrement une bonne façon de commencer la journée en ouvrant doucement les yeux après une première nuit de folie au Fort…
Le lendemain, le Palais accueillera de nouveau les festivaliers le dimanche dès 14h30 avec Christophe Brault, qu’on ne présente plus ici (ancien disquaire de l’institution Rennes Musique et chargé de cours à l’université Rennes 2 en musicologie, désormais conférencier bondissant et passionnant et également star de l’émission Music Machine sur nos pages diffusée sur RCR) qui se chargera de retracer en deux heures (ça ne va pas être facile) l’histoire des covers dans le rock. Elvis commença par exemple sa carrière en 1954 avec une reprise (une version improvisée de « That’s All Right » du bluesman Arthur Crudups). Et depuis les années 50, une grande majorité des groupes se sont frottés à l’exercice. Mais avec l’arrivée des samplers dans les années 80, le processus va muer. Christophe nous aidera donc à y voir plus clair.
Le Fort St Père : un bastion pop-rock-électro-indie
Au niveau musical, les soirées du Fort St Père nous offriront des valeurs sûres et (très) attendues avec la pop épique et cabossée de Spiritualized. Après 4 ans d’absence discographique, le groupe anglais mené par Jason Pierce (Spacemen3) a su de nouveau réunir ses fans autour d’un nouvel opus, Huh ?. Aussi, nombreux sont ceux qui attendent de retrouver ce mélange de pop parfois psychédélique, parfois orchestrale, sous-tendue par une certaine âpreté rock en live (et cela, qu’on les ait ou non déjà vus lors de leur venue au Fort en 1998). Autres Anglais en tête d’affiche, les émouvants XX dont tout un chacun attend la nouvelle livraison (prévue en juin et finalement reportée en septembre) avec impatience tant leur premier effort avait touché les cœurs. Programmés pour une collection hiver juste après la sortie de leur premier album (immense succès critique et public), les XX avaient dû annuler l’après-midi même leur concert totalement complet à la Route du Rock pour de tristes raisons familiales. C’est donc une sorte de revanche de les retrouver à la Route du Rock, d’autant que c’est l’une de leurs seules 3 dates françaises. Un concert qui devrait donc en chavirer plus d’un et qui, peut-être, permettra au public de la Route du Rock de découvrir leurs nouveaux morceaux avant leur sortie…
On attendra aussi avec beaucoup d’impatience le retour de Patrick Watson. Découvert d’abord sur un album de Cinematic Orchestra, le Montrélais à la voix d’or nous avait littéralement stupéfaits lors de son premier passage à la Route du Rock au Palais du Grand Large pour la sortie de Close to Paradise. Un instant réellement magique et intime. On avait été moins éberlués par ses deux albums suivants. Mais son dernier effort, Adventures in your own backyard (2012) semble renouer avec ce qui nous avait renversé sur Close to Paradise : piano acoustique auquel on laisse le temps de résonner, voix sublime et délicatesse mélodique, mais aussi arrangements malins, cuivres et échos, sonnent une nouvelle fois comme un écrin ouaté pour nos oreilles. On espère seulement que la grande scène du Fort permettra un juste rendu de cette légèreté délicate.
Les New Yorkais de The Walkmen devraient également nous donner une belle grande leçon de classe. La bande d’Hamilton Leithauser, guitariste et chanteur charismatique (une belle voix habitée, urgente, dira François Floret) vient de fêter ses dix années d’existence. Dix belles années de chansons pop tout à la fois exigeantes et évidentes. En résumé, les Walkmen sont un peu de ces groupes qui vous font froncer les sourcils et battre le cœur plus vite à la faveur d’un refrain habité et d’un pont tout en virage mélodique. On a très hâte de les voir en live (et oui, comme tout le monde, on espère The Rat !). Un autre grand brun ténébreux devrait aussi faire montre de classe, mais plus rocailleuse cette fois. L’ancien leader des Screaming Trees Mark Lanegan a la voix toujours aussi grave (si ce n’est plus) et vient de livrer un septième album, Blues Funeral, unanimement salué par la critique. Ce devrait être un grand bonhomme sur scène.
A la sortie de leur « premier » album (Night Drive, 2007 distribué en France en 2008), les Chromatics avaient affolé la blogosphère : mené par leur leader Johnny Jewel, co-fondateur du label Italians do it Better (et également membre de Glass Candy ou Desire), le groupe de Portland avait livré un album entre disco malingre aux beats lents et synthétiques et guitares ou synthés cold wave, habité par la voix à la fois sensuelle et glaciale de Ruth Radalet. Avec une surprenante reprise du Running up that hill de Kate Bush à la fois poignante et désincarnée. La musique de Chromatics commençaient au moment où l’on quitte le dancefloor et où l’on se sent à la fois éveillé et comateux. Il y a bien sûr aussi eu Drive. Et puis, en 2012, le second album a vu le jour. C’est ce Kill for Love que les Chromatics viendront défendre sur la scène du Fort, temporairement transformée en paysage urbain nocturne tout en langueur par la musique des Américains.
Dans les « grands anciens » la Route du Rock se paiera le luxe de faire venir Mazzy Star (on avait déjà pu voir Hope Sandoval, la chanteuse, au Palais du Grand Large il y a deux ans) : tempos lents, voix sublime et compositions aux ambiances cotonneuses, les Mazzy Star ont sorti trois albums (She hangs brightly, Among my Swan et So tonight that i might see) entre 1990 et 1996 qui ont fortement marqué les indie-poppeurs de cette époque. C’est donc avec émotion que beaucoup les retrouveront sur la scène du Fort. Les nostalgiques de Pavement seront aussi à l’honneur puisque Stephen Malkmus viendra avec sa « nouvelle » formation Stephen Malkmus & the Jicks. Devenu véritable star de l’indie rock des années 90, à coup de chansons lo-fi à l’allure désinvolte, Stephen Malkmus conserve une forte aura. Depuis 2003, le guitariste chanteur sort des albums avec les Jicks et notamment un dernier en date, Mirror Traffic (2011), produit par un autre (ancien) prince du lo-fi : Beck. Fort à parier que la venue du Californien va raviver pour beaucoup des amours adolescentes ! (Pour notre part, on regrettera juste que Janet Weiss l’ancienne batteuse, membre de feu Sleater Kinney, ne soit plus de l’aventure).
Peut-être plus confidentielles (mais certaines ne risquent pas de l’être longtemps!), le Fort nous réservera aussi de belles (re)découvertes. C’est d’ailleurs sûrement parmi les groupes qu’on attend le plus tel Alt-J et sa pop tubesque qu’on promet ici à un grand avenir : des morceaux d’équilibristes qui bifurquent, bondissent et se retrouvent toujours là où on ne les attendait pas au programme ! Autre grosse attente dans nos rangs : les saturations de la bande à Dylan Baldi, Cloud Nothings dont le tout récent Attack on Memory squatte crânement nos platines. Transformant nos bureaux de trentenaires en chambre d’adolescent : son puissant et ample, mélodie lancinante, rage saturée et chant écorché-vif, avec de nouveau l’envie de bondir partout avec sa guitare. Tout aussi attendu (et pas que par nous, les organisateurs de la Route du Rock ayant consenti à des efforts substanciels pour les faire venir), The Soft Moon semble devoir tout autant à Joy Division qu’à Suicide ou même au krautrock de Neu ! Tout en tension et en noirceur, leurs morceaux hantés devraient créer un sacré contraste avec la pop épique de Spiritualized programmée avant leur passage. On espère tout autant de Savages, quatuor londonien dont l’écoute d’une poignée de titres s’avère prometteuse : penchant du côté post-punk de la force, bigrement énergiques, les quatre filles semblent également être un très bon groupe de scène. Peut-être parlera-t-on donc désormais de Jehnny Beth davantage pour ce nouveau groupe que pour son duo avec John, le bien nommé John&Jehn.
Autre groupe anglais, mais plus pop, les Veronica Falls remplacent au pied levé My best Fiend. Amateurs des Pastels, d’Electrelane, des Vaselines ou de The Pains of Being Pure at Heart, l’indie-pop ingénue des Veronica Falls devrait vous plaire, avec ses mélodies faussement simplistes et ses chœurs chantés mi-féminins, mi-masculins. On gage aussi que vous vous laisserez emporter par une autre « découverte » venue de Baltimore. Bien sûr quelques titres vous feront penser à leurs voisins de Beach House, mais pas que. Bien plus dépressifs, les américains de Lower Dens offrent des climats vaporeux tout en tension. Ils ont ainsi su créer la surprise avec la sortie d’un second album Nootropics qui a su emballer critique et oreilles averties. On a hâte de découvrir de quelle manière le groupe va jouer ses titres en live. Cela pourrait en tout cas bien être l’un des cartons de cette nouvelle édition de la Route du Rock.
Pour finir, une dernière constatation : cette année encore, on risque de se coucher tard. L’électro bien barrée et déviante de Squarepusher devrait ravir les aficionados de cette légende de Warp. Même si d’aucuns trouvent ces albums moins intéressants et moins exigeants que par le passé, gageons fort que la technique irréprochable de ce très grand monsieur de l’IDM devrait renverser le dancefloor du Fort le vendredi pour finir la soirée. Le lendemain, ce sont des Anglais une nouvelle fois, qui clôtureront la nuit. Les (grands) Breton avaient déjà fait parler d’eux aux Trans. Capuches vissées sur la tête, vidéos projetées derrière eux (et réalisées par eux-mêmes) et kaléidoscope musical mêlant, au hasard, rythmiques guitaristiques à la Foals, ou bien dubstep et électro, images urbaines et mélodies pop, les cinq Londoniens avaient convaincu pas mal de monde. La Route du Rock offre un bon moyen à ceux qui les ont loupés (comme nous) de les découvrir. Les autres se font déjà une joie de les retrouver sur scène. Le dimanche, enfin, le festival s’achèvera non pas dans un dancefloor électro, mais pourtant tout autant dans la poussière et la sueur. La prestation rock à tendance fifties pleine de disto du New Yorkais Hanni El Khatib, dont le premier disque Will the Guns come out était l’album du mois de novembre 2011 pour Christophe Brault devrait en effet balancer sec.
La dernière question en suspens, finalement, cette année encore, reste celle de la météo…
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Le site de la Route du Rock : http://www.laroutedurock.com/