Entre Dominique A et la Route du Rock, c’est une longue et belle histoire. Il y revient cette année pour la quatrième fois et proposera deux prestations, entre mise en live exaltante de son dernier album et retour inspiré et pas nostalgique pour un sou sur ses débuts.
En 1993, ce n’était que la troisième édition de la Route du Rock. Le festival n’avait pas encore investi le fort Saint Père. Une poignée de chanceux pouvaient voir Radiohead (sur la petite scène de la boîte de nuit rennaise l’Espace!) pour un de leurs premiers concerts en France. On pouvait également y découvrir sur scène Dominique A, seul derrière son clavier Bontempi (et avec des cheveux) interpréter les stupéfiantes chansons de son album La Fossette. Le trémolo unique de cette voix incroyable, invoquant parfois irrésistiblement Barbara avait marqué plus d’un esprit à l’époque.
Il revient dès 1995. Le festival se déroule pour la seconde fois au Fort. C’est sous un soleil magnifique que Dominique A interprète en belle compagnie les titres de La Mémoire Neuve.
Ce n’est pourtant qu’en 2009 qu’il retrouvera le festival. Se produisant cette fois-ci seul avec sa guitare et son clavier, formule plus qu’osée pour un festival d’été, il rayonne une fois de plus de présence scénique. Ses réinterprétations affutées de son double album la musique/la matière font le bonheur des festivaliers pourtant habitués à de plus anglo-saxonnes ritournelles.
Pas de hiatus prolongé, Dominique A revient cette année à la Route du Rock avec en poche une double proposition des plus généreuses.
Dès vendredi 10 août, vous pourrez ainsi apprécier sur la scène du Fort Saint Père le remarquable travail de mise en live de son triomphant dernier album : Vers les Lueurs. Choses inhabituelles pour le bonhomme, les chansons sont étonnamment fidèles à celles gravées sur le disque. Le plaisir est pourtant au rendez-vous grâce à la formidable équipe dont il a su s’entourer. Sur album comme en concert, autour de lui, c’est un peu les «neuf salopards». La bande est sévèrement charismatique et joue comme si leur vie en dépendait. Elle mérite bien qu’on en détaille les participants.
En plus d’un Dominique A rayonnant de générosité, on retrouve la frappe précise de Sébastien Buffet à la batterie, le jeu chaloupé de Jeff Hallam à la Basse ou la Contrebasse et surtout la révélation Thomas Poli torturant sa guitare ou son clavier avec une intensité rock imparable.
Un peu en retrait derrière ce beau monde se cache la pièce maitresse du dispositif : un quintet à vent dont les arrangements diaboliques de David Euverte (également présent au piano) charpente l’ensemble avec solidité et inventivité. Constitué de Daniel Paboeuf (Saxophone), Michel Aumont (Clarinette), Sylvaine Helary (Flûtes), Cédric Chatelain (Hautbois / Cor anglais) et Sophie Bernado (Basson), la troupe transfigure les compositions du grand A avec une sophistication ne nuisant à aucun moment à leur accessibilité immédiate.
Le concert des Tombées de la Nuit était rien de moins que magique, avec la douce nuit dégagée que nous annonce la météo la formation devrait encore une fois tutoyer les cimes.
Vendredi 10 août – 21h50 à 22h50
Deuxième phase du dispositif, Dominique A sera également présent le lendemain au Palais du Grand Large. Dans un auditorium entièrement refait et désormais doté de sièges redoutables et d’un son voluptueux, vous aurez d’abord droit en première partie aux délicates mélodies des canadiens de Memoryhouse.
Très (trop?) proche des américains de Beach House, cet autre duo fignole pourtant une dream pop éthérée et délicate qui a suffisamment attiré l’attention du prestigieux label subpop pour qu’il sorte leur premier album The Slideshow Effect. Les quelques morceaux glanés sur le net font preuve, à défaut d’une grande originalité, d’une jolie délicatesse et d’un réel sens de la mélodie cotonneuse et veloutée.
MemoryHouse – Samedi 11 août – 15h00 à 15h45
Juste derrière, vous pourrez donc retrouver le grand Dominique dans un périlleux exercice de revisitation de ses premiers pas artistiques. Son fameux album de 1992 La Fossette, est repris de bout en bout (oui, même «Mes lapins») et dans l’ordre. Album essentiel qui a réconcilié nombre d’auditeurs de Bernard Lenoir avec les artistes français et ouvert une brèche dans une chanson française bien figée. En formule trio, où on retrouve avec bonheur la guitare à spectre large de Thomas Poli, Dominique A se permet, à l’opposé de son autre concert, de prendre le large pour redonner une seconde jeunesse aux merveilleux «Vivement Dimanche», «Sous la neige» ou bien sur l’imparable «le courage des oiseaux». Pour ceux dont le disque a accompagné la jeunesse, l’émotion se lie à la jubilation de voir un artiste capable de retourner un instant sur ses pas, sans nostalgie et avec une énergie intacte. Pour les autres, vous aurez l’occasion de découvrir 13 chansons merveilleuses interprétées par un gars qui sait rendre au centuple le bonheur d’un succès inattendu mais amplement mérité.
On me souffle que le spectacle n’est pas encore tout à fait complet. Vous avez donc encore l’opportunité d’assister à ce qui promet d’être un des grands moments de cette édition.
Dominique A – Samedi 11 août – 16h00 à 17h00
Retrouvez tous nos articles sur la Route du Rock ici.
_____________________________________
Plus d’infos sur le site de la Route du Rock.