Dire que la situation est ultra-tendue est un doux euphémisme. Non, on ne parle pas ici de l’entre-deux-tours mais d’habitat. Aujourd’hui, entre 21 000 et 22 000 ménages(1) sont en attente d’un logement social à Rennes Métropole (RM), et leur nombre ne cesse d’augmenter. En parallèle, au 1er janvier 2020, seulement dix communes de la métropole sur les 26 concernées respectaient la loi Solidarité et renouvellement Urbains (SRU) instituant une obligation de se doter d’au moins 20 % de logements sociaux, par rapport aux résidences principales (25 % d’ici 2025, NDLR). De fait, les délais d’attribution s’allongent de plus en plus. Selon l’AUDIAR (Agence d’Urbanisme et de Développement Intercommunal de l’Agglomération Rennaise), « aujourd’hui, on satisfait environ un quart de la demande en instance, quand on en satisfaisait environ un tiers au milieu des années 2010 et plus de 40% à la fin des années 2000. »
La métropole se confronte donc à des situations d’urgence qui, selon elle, nécessitent « des solutions adaptées de logements temporaires ». Rennes Métropole a donc décidé d’augmenter le parc géré par l’Agence Immobilière à Vocation Sociale (AIVS) en « acquérant des logements dans le parc ancien, et en appelant à des mises à disposition temporaires de logements privés en instance d’affectation ou de démolition ». Faisant le constat qu’un certain nombre de fonciers publics nus, temporairement disponibles, la métropole va également se porter acquéreuse de logements en construction modulaire ! Ces derniers seront amenés à être temporairement installés sur lesdits fonciers pour des durées variant entre 2 à 5 ans maximum, pour être ensuite transférés sur d’autres fonciers disponibles.
Le marché de la construction modulaire désigne la construction de bâtiments préfabriqués ou conteneurs (ou modules). Ce type de construction est au fil du temps devenue une alternative apparemment crédible, selon les industriels de la filière, à la construction de logements individuels et de bureaux, car il apporte différents avantages (délai de construction réduit, maîtrise des délais et des coûts, impact environnemental limité par rapport à la construction traditionnelle). En tout cas, Alpes Isère Habitat, par exemple, a déjà sauté le pas et ne le regrette pas : l’office public a réceptionné 12 logements locatifs avec rangements et salle de bains.
Dans le cahier technique (CCTP) du marché public, la métropole attend du prestataire la livraison de logements ayant une isolation thermique irréprochable afin de limiter les besoins en chauffage et d’assurer un confort en été. S’adressant à des personnes aux revenus modestes, il leur est également demandé d’avoir une faible consommation d’énergie et du mobilier intégré. Une quarantaine de modules est pour le moment envisagée par la métropole, la moitié en T1 et l’autre en T2. Ils s’adresseront avant tout à des ménages de petite taille, composés d’une personne seule, d’un couple, ou d’une personne avec enfant(s). Les premières livraisons sont attendues d’ici novembre 2022 au plus tard.
Quelques emplacements pouvant accueillir les constructions modulaires envisagées par la métropole :
Pendant ce temps, des milliers de m2 vacants restent inutilisés. Rien qu’à Rennes, on dénombre 1 578 logements vides depuis deux ans ou plus. Également, la métropole a lancé un marché public d’un montant de 70 000 euros pour obtenir une analyse et des conseils sur le devenir des bureaux anciens mis sur le marché immobilier et ne trouvant pas preneur. 
(1) un tiers d’entre elles a bien un logement, mais souhaite changer de quartier, de commune ou bénéficier d’un logement plus adapté
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3 installées depuis plusieurs mois Boulevard Villebois Mareuil, à priori pas encore occupées, et déjà un morceau de rambarde cassée !