Le PLH, c’est quoi ?
Le programme local de l’habitat (PLH) est la stratégie portée par les acteurs du territoire pour satisfaire les besoins des personnes en logement et en places d’hébergement. Il s’agit d’un programme territorialisé à la commune, dont la dimension stratégique est renforcée par le caractère opérationnel des actions prévues.
Par délibération de son conseil métropolitain en date du 15 avril 2021, Rennes Métropole a officiellement démarré l’élaboration de son quatrième Programme Local de l’Habitat (PLH) qui couvrira la période 2023-2028. Ainsi, après une enquête en ligne en décembre dernier pour cerner les attentes et besoins en logement des habitant·e·s(1), Rennes Métropole va lancer prochainement une nouvelle démarche de consultation citoyenne entre les mois d’avril et d’octobre de cette année. Mais attention, l’objet de cette concertation ne pourra pas impacter trois curseurs essentiels déjà définis, fixés et validés politiquement au printemps 2021 par le COPIL PLH qui sont :
- 5 000 logements neufs/an ;
- 25% logements locatifs sociaux :
- 15% accession sociale ;
Aujourd’hui, comme ses voisines, la métropole ne cache pas ses inquiétudes. Dans un document officiel publié tout récemment (Télécharger le document ici, NDLR), elle s’alarme que « l’accélération de la hausse des coûts de construction, conjuguée à la raréfaction du foncier disponible à la construction et donc à son surenchérissement, rend toujours plus difficile le maintien d’un accueil équilibré et le choix résidentiel. » Le constat est sévère puisque sans être un scoop, Rennes métropole écrit noir sur blanc que « de plus en plus de ménages se retrouvent exclus de l’accession libre à la propriété dans le neuf et l’ancien et que les risques de ségrégation sociale et spatiale n’ont pas disparu. »
Et pourtant, la demande de logements demeure soutenue avec l’accueil en moyenne de 5 200 nouveaux habitant·e·s par an depuis 2015. Selon l’agence d’urbanisme de Rennes Métropole, la métropole devrait compter 100.000 habitant·e·s supplémentaires d’ici 20 ans. Il va bien falloir loger tout ce petit monde !
De plus, malgré le développement d’outils comme le Loyer Unique ou l’Organisme de Foncier Solidaire, la métropole alerte déjà sur le fait que « le volume de livraison des logements locatifs sociaux traverse un creux, que le flux de production est éloigné de l’objectif des 25 %, que l’offre neuve en accession reste faible ( – 5% par rapport à l’année précédente) » En 2020, le nombre de demandes a continué à progresser, avec 22 244 demandeurs d’un logement social au 1er janvier 2021 (+ 1 159 demandes supplémentaires sur l’année 2020), alors que le nombre d’attributions a baissé : seulement 3 864 attributions en 2020, soit -1 194 par rapport à 2019. depuis la crise du Covid, les rotations sont en berne. Pire, le nombre de dossiers examinés par la filière de relogement social prioritaire est quant à lui passé de 2005 en 2015 à près de 3000 en 2020, soit une augmentation de + 67 %.
Bref, logement social, logement étudiant·e·s, enjeux de la transition environnementale, encadrement des loyers, préservation des terres naturelles, densification maitrisée etc., le nouveau PLH devra tenir compte de tous ces défis complexes et parfois contradictoires afin de parvenir à une feuille de route cohérente. Dans quelques semaines, cette concertation sera donc ouverte à tout le monde, car contrairement au précédent PLH, la métropole souhaite expressément « chercher des profils d’habitants peu familiers du numérique et de la concertation, plus particulièrement les habitants des Quartiers prioritaires de la Politique de la Ville et les habitants les plus éloignés du Cœur de métropole et ouvrir un espace de dialogue avec des extra-métropolitains ayant un projet d’installation sur le territoire. » Le vice-présent en charge du logement et de l’habitat, Honoré Puil, l’avouait lui-même : « Nous avons des efforts de pédagogie à accomplir. » Le rendez-vous est donc pris.
(1) : Les résultats de la première phase dite “quantitative” de la concertation seront analysés fin décembre/début janvier, puis feront l’objet d’une communication élargie.
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