La nouvelle étape de l’inlassable quête de nouveau lieu de l’association Des Pies Chicaillent nous mènera jeudi 8 février sous les voutes de l’église du Thabor pour une soirée de folk aventureuse et ultra sensible. La bande y convie en effet l’écossais Gareth Dickson dont les mélopées aériennes et mélancoliques devraient résonner avec un éclat tout particulier dans un tel lieu.

On doit à l’association Electroni[k] quelques superbes souvenirs musicaux sous les arches de l’église du Thabor. On se souvient ainsi avec des frissons dans l’échine des éclats déchirants des violoncelles de Julia Kent ou d’Hildur Guðnadóttir. Jeudi 8 février, ce sera au tour de l’association Des Pies Chicaillent d’investir le lieu avec la ferme intention de nous flanquer des palpitations.

Nous avions découvert la musique de Gareth Dickson avec Quite a Way Away, son troisième album sorti en 2012 chez l’excellent 12k. Ce label de New York fondé par Taylor Dupree accueille des artistes comme Kane Ikin, Simon Scott ou The Boats et cultive un minimalisme vaporeux et élégant, autant dans ses choix musicaux que dans ses pochettes. L’album de ce jeune homme de Glasgow dresse avec grâce un pont entre les expérimentations gracieuses de Brian Eno et la folk lunaire de Nick Drake. L’influence du mélancolique magicien anglais est d’ailleurs totalement assumé puisque Gareth Dickson a même sorti un album de reprise de l’auteur sous l’alias malicieux de Nicked Drake (Drake chouravé). Derrière sa folk vaporeuse et ses arpèges célestes, ce disque distille aussi une ambiance étonnamment tendue. Le jeune homme a mis 4 ans à le composer suite à un voyage en Amérique du Sud très mouvementé, durant lequel on lui a tiré dessus, un chien l’a mordu et le moteur de l’avion le transportant a pris feu. Heureusement pour lui comme pour nous, il s’en est sorti et a conçu à partir de ses sinistres expériences un magnifique album aux ambiances subtiles et au travail sonore d’une incroyable minutie. Son quatrième disque : Orwell Court sorti fin 2016 chez Discolexique cultive avec toujours autant d’inventivité sa mélancolie écossaise et son sens de l’expérimentation subtile et se paye même le culot de se conclure sur une bouleversante reprise de Joy Division.
Le monsieur a accompagné sur scène Vashti Bunyan et Juana Molina mais c’est bien seul que vous pourrez le retrouver jeudi 8 février. Son virevoltant jeu de guitare et sa voix envoûtante dans ce lieu à l’acoustique parfaite pour ce style, devraient nous assurer le grand frisson.
On vous conseille tout de même de vous couvrir chaudement pour l’occasion. La température du lieu peut être très variable et il serait regrettable que vos émotions fortes se combinent avec un vilain coup de froid.

Jeudi 8 février 2018 – Eglise du Thabor, 13 rue Martenot, Rennes – 20h à 21h
Tarif plein : 5€ en prévente et 6€ sur place – Tarif adhérent : 3€

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