Deuxième soir à la Route du Rock : La machine Massive Attack.

Comme d’autres aventuriers des parkings, en réalité pâturages sous la mousson, j’arrive bien en retard devant la scène du fort et manque le rendez-vous avec la divine Martina et The Hundred in the Hands me file sous le nez.

Les aficionados du festival avait déjà pu voir les gars de Foals en 2008, le sac à leur effigie devait traîner quelque part sur le site entre une paire de fesses humides et la glaise crémeuse du fort (des sacs de sable avec des noms de groupes sont disposés sur le site, « quoi des sacs ?! » Allez donc lire l’excellent article de ma camarade…) ; c’est avec un grand plaisir que nous les attendions pour cette session anniversaire, espoir comblé ; alors que la pluie a cessé le rock énergique du quintet d’Oxford fait vite oublier l’hygrométrie ; de ses riffs en bas du manche et de sa voix qui n’est pas sans rappeler celle d’un certain Robert Smith, Yannis Philippakis mène les opérations ; les trémoussements ne se font pas attendre et c’est tout le fort bientôt qui commence à s’enfoncer dans la mélasse, les plus « malins » choisissent les bassins naturels d’eau brunâtre… gare à la chute.

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Quand la programmation qualifie la tête d’affiche de « prestigieuse », bien évidemment je suis d’accord, mais il y a toujours une place dans cette partie misérable et moche de ma conscience, celle qui pense à la culbute du danseur dans l’eau crapoteuse, pour transformer la « prestigieuse tête d’affiche » en « grosse déception » … Mais il faut faire confiance aux programmateurs (pas toujours quand même…), qui plus est si celui-ci est François Floret.

Bon, Massive Attack en live c’est tout simplement remarquable, intense, retentissant… Le son est parfait, ce qui dément le mythe de l’impossibilité de sortir une vibration juste dans cette enceinte, le jeu de scène totalement inexistant, mais on s’en f… on n’est pas là pour un ça, les lumières sont impeccables et en particulier le dispositif d’UnitedVisualArtists, un écran en fond de scène qui permet et la projection d’image et des effets de lumières sur le plateau.

Ce système est exploité avec beaucoup de créativité, sans surdosage, toujours en accord avec les morceaux, ajoutant une dimension émotive au spectacle quand de toute manière les expressions des musiciens ne seront perçues que par le premier rang et que le contre-jour est de rigueur. Il permet notamment la diffusion de messages (en français, oui, monsieur !) et c’est comme ça qu’au fil d’une improbable revue de presse confuse, chaotique et fantasque, comme illustration d’un flux continuel d’informations décousues, où la condition des sans-papiers cohabite avec l’avenir de l’équipe de France, perte d’échelle, on apprend pendant cette liste de messages que « Sarko aime les beignets de Mme Binet ».

Superbe set des britanniques et de leurs invités, rien à dire, maîtrise parfaite, tant et si bien que la partie miteuse de mon esprit finit par resurgir pour déplorer trop de professionnalisme et pas assez de spontanéité, un stage avec Angus Andrew par exemple (chanteur de Liars)…
Ah ! Rabat-joie !

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Quelques mots sur l’excellente prestation Two Door Cinema Club, c’est pétillant, c’est fougueux, sans compromis, ça nous agite. N’oublions pas enfin les non moins talentueux We Have a Band, les deux groupes nous conduisent vers le milieu de la nuit avec grand plaisir et oscillation du bassin : un samedi pluvieux mais heureux à la route du rock, l’adage serait-il en train de se vérifier ?

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Retrouvez notre dossier sur la Route du Rock.

1 commentaire sur “Deuxième soir à la Route du Rock : La machine Massive Attack.

  1. Gillian

    Bonjour. Je me range derrière votre avis concernant votre critique de la soirée du Samedi SAUF (et oui moi aussi je suis un peu rabat joie) Two door cinema club… Immense déception. C’est vide, inoffensif, en un mot FADE. Il n’y a aucune place pour l’improvisation, aucune émotion n’en ressort. Autant resté les écouter dans ma chambre..

    Merci tout de même pour votre compte rendu. C’est toujours agréable.

    GIllian.

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