Yann Tiersen présentait son projet Dust Lane Inc vendredi soir à La Route du Rock. En tournée depuis plus d’un an avec son groupe, le breton avait choisi de présenter une version inédite de son concert pour marquer l’anniversaire (20 éditions) du festival. Il a donc passé une semaine en résidence à l’Antipode avec une quinzaine de musiciens afin de préparer cette soirée. Laetitia Sheriff, Matt Elliott, Josh T. Pearson de Lift to Experience étaient de la partie (dans les chœurs), ainsi que Randall et Barbara, les deux violoncellistes de Reverend Glasseye, entre autres.
Le lendemain du concert, on rencontre Yann Tiersen pour revenir avec lui sur la genèse du projet ainsi que sur la rencontre des musiciens qui y ont participé. Lorsqu’on l’interroge sur les envies qui ont précédé l’album qui va sortir cet automne, il explique qu’il n’aime pas savoir où il va et préfère se laisser porter, que sa seule envie c’était de ne pas faire d’instrumentaux, que chaque morceau ait une partie vocale. Même s’il a toujours chanté un peu, il se sentait peut-être un peu complexé.
Il a toujours aimé et eut besoin de voix sur ses morceaux. Mais il n’avait pas encore trouvé comment utiliser la voix de la manière dont il voulait le faire, ce qu’il a l’impression d’avoir réussi avec Dust Lane.
Affalés dans des transats dont on craint qu’ils nous fassent perdre toute dignité (!), on est touché par ce garçon timide et les accents sincères qui transparaissent de ses réponses. D’autant qu’en plein milieu de l’interview, l’électricité saute et qu’on se retrouve dans le noir complet pour poursuive l’interview. On continue dans un ambiance surréelle, comme si le temps était suspendu. On redécouvre la magie de l’instant dans la voix grave de Yann qui prend le temps de réfléchir et se concentre pour répondre.
On revient avec le musicien sur les malentendus qui l’ont rangé, en France surtout, dans la case « acoustique » alors qu’à ses débuts, il a commencé par jouer dans des groupes de rock et a travaillé avec Bastärd, notamment. Il nous raconte l’importance qu’a pris pour lui le disque co-réalisé avec Shannon Wright et à quel point cette collaboration lui a fait du bien.
On évoque aussi son affection pour la Route du Rock et sa volonté d’y venir le plus souvent possible. Pour finir, avant que les lumières reviennent, bien curieusement, juste à la fin de l’interview, on lui demande 3 disques sans lesquels il ne pourrait vivre. Le silence de l’obscurité dévoile la fausse légèreté de la question et Yann Tiersen nous répond le plus sérieusement du monde. On repart en le laissant poursuivre le marathon des interviews avec le sentiment d’avoir passé un moment magique et sincère.
Ecouter l’interview :
Photos, prise de son et montage : Caro
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Retrouvez notre dossier sur la Route du Rock.
Avec le concert de Foals en fond !
trop class…
Spanish Sahara derrière c’est magnifique et le concert de The National était sublime.