Daniel Pabœuf unit la Cité

Dans la programmation de cette quatrième édition d’I’m From Rennes, une soirée nous a tout de suite tapé dans l’oreille. Vendredi 25 septembre, le grand Daniel Pabœuf viendra en effet sortir de son coma artificiel la salle de la Cité  pour y célébrer avec faste et moult amis la sortie du second album de son projet Daniel Paboeuf Unity. En plus du monsieur et de ses camarades de jeu, on retrouvera le math rock survitaminé de Ruby Red Gun, le noise-rock fiévreux de Février et l’indy-rock enlevé de The Missing Season.

DPUReleasepartyGrâce au zèle de ses charmants voisins et à un manque flagrant de volonté de nos chers élus, les occasions de retourner écouter de la musique dans la mythique salle de la cité se font désormais rarissimes. Raison de plus pour ne pas louper la somptueuse soirée proposée en son sein par Il Monstro et Ido spectacles et dans le cadre d’I’m From Rennes, vendredi 24 septembre à partir de 19h30.

Soirée que l’on doit d’ailleurs principalement à la volonté du saxophoniste Daniel Pabœuf. Cet acteur essentiel de la scène rennaise des années 80 (Marquis de Sade, Tohu Bohu, Les Nus) a su conserver avec une fraicheur remarquable un soif inextinguible de projets et d’aventures musicales. Que ce soit avec Dominique A ou au sein de Trunks (en compagnie excusez du peu de Laetitia Sheriff, Régïs Boulard, Stéphane Fromentin  et Florian Marzano) le monsieur n’a cessé d’explorer, de renouveler, de pousser dans ses retranchements ce son de sax si envoûtant et caractéristique que Dominique A n’hésite à comparer à une voix. « Une  voix qui, en l’occurrence, ne vieillit pas, et qui se régénère, sans être altérée par les contingences, et en dépit d’un écho public bien en deçà de ce à quoi elle pourrait légitimement prétendre. » dixit monsieur Ané. Voilà donc que ce merveilleux bonhomme revient avec Ce qu’il en reste, second album de son projet solo initié en 2007 :  DPU (pour Daniel Paboeuf Unity). A la fois prolongement et réponse au travail de création sonore conçu lors du très chouette Quelles sont nos ruines ? aux ateliers du vent en mai 2014, l’album propose une musique libre et riche en émotions variées. Entre jazz, rock dada, indus, noise, no-wave, Paboeuf ne choisit pas et prend tout en les mêlant avec un talent fou. Comme pour son premier disque de 2008, il est à nouveau accompagné d’une belle brochette de spécialistes en musiques libres et émotives : Mistress Bomb H (laptop, voix), Nicolas Courret (batterie) et David Euverte (claviers). Nous avions loupé le showcase que la bande avait donné en marge des dernières Trans pour présenter le projet. Nous n’allons pas renouveler deux fois cette faute de goût. Nous sommes d’autant plus émoustillés par le concert qu’on nous annonce en plus la présence d’invités. Sur le facebook de l’événement, nous avons voté pour Thomas Poli (guitariste de haute classe chez Montgomery, Laetitia Shériff ou encore Dominique A). On espère bien avoir fait le bon pronostic.

Monsieur Pabœuf a de plus eu le talent de choisir avec classe ses invités. On retrouvera également l’excellent duo rennais Ruby Red Gun. Composé du guitariste Stéphane Fromentin (We only said, Trunks, Psykick Lyrikah) et du patron de l’excellent bar rennais Le Grand Sommeil derrière les fûts. Ce projet initié au début des années 2000 délivrait avec gourmandise un math rock survitaminé. Guitare insaisissable et pourtant toujours limpide, rythmique retorse et avide de chausse-trappe, tout ce qu’il faut pour ravir les amateurs de rock à rythme impair. Le projet était resté en hiatus pendant quelques années mais avait fait un retour tout à fait vivifiant en mars 2014 au Mondo Bizarro en première partie d’un tout aussi mémorable concert de STNNNG. Nous sommes donc ravis davoir à nouveau aussi rapidement une nouvelle occasion de nous prendre en pleine poire une aussi merveilleuse tornade.

Autre formation locale que l’on aime beaucoup dans l’équipe, Février est composé d’Emilie au chant et de Don Lurie à la guitare (animateur régulier de l’émission kérozène sur canal B et pilier de l’association Kfuel) et a tout récemment et rejoint par Matt Coton (de You’ll Brynner et Formica) à la batterie minimaliste. Alors duo, ils avaient sorti en novembre 2013 une excellente Démo deux titres sur bandcamp où ils déployaient un slowcore atmosphérique et à vif, proche des immenses Slint ou du duo canadien Mecca Normal. Sur scène, nous apprécions tout particulièrement leur interprétation fiévreuse et habitée. Surtout que l’ajout récent d’un batteur a encore accentué l’impact émotif de leur prestation. Le premier concert à trois qu’ils avaient donné en juin 2015 au Bar’Hic nous avait beaucoup impressionné par la sensation de complicité qui se dégageait d’une formation aussi récente et par la façon dont la rythmique accentuaient encore la puissance émotionnelle de leurs morceaux. Une des formations rennaises qui nous semblent les plus prometteuses. A découvrir absolument comme dit l’autre.

Et ce n’est pas fini puisque les amateurs d’indy-rock classieuse seront ravis de retrouver les rennais de The Missing Season. Initié en duo, le groupe joue désormais en quintet, les deux fondateurs ayant été rejoint par des membres de Fat Supper, Sudden Death of Stars et Totorro. Leur quatrième album After Hours sorti en janvier 2014 chez  My Little Cab Records et Les Disques Normal entérine l’évolution du groupe d’une folk élégante vers un indy-rock plus électrifié. Sauf qu’au milieu d’atmosphères plus orageuses ou brumeuses pointent de superbes embellies mélodiques portées par un duo de voix toujours aussi délicieusement aérien. Une cerise pop qui devrait superbement compléter une soirée bien riche et aventureuse comme on aime.

Vendredi 25 septembre – Salle de la cité (entrée désormais par la rue d’échange) – 19h30

Tarifs : 12€ sur place – prévente : 10€ – réduits : 8€ (chômeur, étudiant et carte sortir)

Places en prévente à It’s Only, bistrot de la cité – rock’n shop

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