Mythos 2018 : des décibels et des mots

Après une édition 2017 forte d’une fréquentation record de 56 000 festivaliers, Mythos revient agiter Rennes et ses alentours du 13 au 22 avril 2018. Une 22è édition placée pour la 2è année consécutive sous le signe du hashtag #tropdeplaisirs. Et au menu de ces plaisirs, un certain nombre de propositions oscillant entre théâtre, musique (beaucoup beaucoup de concerts d’ailleurs !), contes, gastronomie, booms pour juniors et joyeux mélanges inclassables…

Raconte-moi un conte !

Et pour relever ce défi, on retrouvera des noms connus, comme Yannick Jaulin, le conteur de Pougne Hérisson, qui s’attaque à la langue française et à son histoire dans « Ma langue maternelle va mourir et j’ai du mal à vous parler d’amour ». Ou encore Pepito Matéo, le détourneur de mots. François Lavallée & Achille Grimaud, que l’on connaît bien à Mythos, revêtent leurs oripeaux du Nouveau Monde québécois dans un Western décalé.


Moins connus du public Mythos peut-être (moins programmés en tout cas dans les dernières éditions) mais tout aussi percutants, notons Fred Pellerin qui évoquera son Québec natal dans Un village en trois dés ; l’ivoirien « Taxi-conteur » Adama Adepoju évoquera la guerre de l’eau en Afrique (et sur la Péniche spectacle, lieu tout à fait approprié !).

Raconte-moi des trucs en musique ! 

Mythos aime mélanger les genres et une jolie mosaïque de propositions entre texte et musique s’offre donc à vous !

Avis aux petits (et aux grands) :  le conte Gus de Sébastien Barrier & Nicolas Lafourest, où un chat boiteux apprend à s’aimer au son d’une « guitare électrique qui pleure, crie, couine, gratte, grince, chante, accompagne, souligne, recouvre et transforme tout ce qu’elle touche en paysage de film », sera pour vous. 

Ascanio Celestini nous promènera dans sa botte italienne en micro-conte et en chanson ; en mots et en musique également, Fantazio & Theo Ceccaldi partent pour un peplum d’impro-jazz et vous proposent de les accompagner.
Quant à Mariscal, c’est une forme hybride entre ciné, concert et théâtre qui vous est offerte dans Plus le temps. De son côté, la Cie du Gravier vous propose, dans Gilgaclash, un récit sur fond de hip-hop entre culture urbaine et histoire mythologique.
Adieu mythologie, bonjour époque contemporaine ! Elie Guillou et trois musiciens, semblables aux Dengbejs ces chanteurs-conteurs kurdes, vous emmèront comme dans un film à travers l’histoire de cet enfant turc et de sa mère dans Sur mes yeux.

Enfin, Ramkoers, un concert d’objets à ne manquer sous aucun prétexte : celui de Bot, un groupe qui n’a pas peur de la ferraille ! Soyez curieux !


Ne ratez pas non plus les propositions hybrides suivantes, en étapes de travail : pas tout à fait finies donc, des propositions qui évolueront selon l’appréciation que vous leur donnerez. Au choix, vous pourrez donc découvrir : Le dernier ogre de Marien Tillet entre une guitare et un témoignage musico-slamé ou encore Maloya de Sergio Grondin : une enquête sur le Maloya au son du musicien Kwalud.

Raconte-moi des histoires, rien que des histoires…

Large palette de propositions, où le plus difficile sera de choisir ou de quémander un don d’ubiquité…

Des créations 2018, inédites donc : pour les sportifs, Cent mètres papillon de Maxime Taffanel, ancien nageur de haut niveau devenu comédien ; Lena Paugam, après avoir présenté Le 20 novembre en 2017 à Mythos, revient avec Hedda, qui relate comment la violence peut naître dans l’amour.

Des spectacles en format « à suivre » : Des étapes de travail comme Une vie de Gérard en Occident de Gérard Potier et ses histoires d’abbatoir. Des lectures comme Scelus du collectif Denysiak (on avait beaucoup aimé leur Sandre en 2017) ou Ovni d’Oliver Maurien et ses témoignages sur les ET. Des présentations de projets comme Sébastien Barrier et Mon père, Georges Perros, Sleaford Mods et le curé de Morlaix sont sur un bateau  ou encore Qui va garder les enfants où Nicolas Bonneau interroge le quotidien de femmes politiques.

Des histoires de vie dans tous les sens : Retour de Mohamed El Khatib (on avait vu et aimé Moi, Corinne Dadat en 2016) avec C’est la vie, une tragédie où perdre un enfant est le fil rouge entre deux personnages. Illusions, d’Olivier Maurin, parle d’amour, de mort et de cruauté près du lit d’un futur défunt. On partira aussi dans une grande recherche généalogique avec la Cie Lumière d’août et les comédiens de ça s’écrit T-C-H.

Il sera question de femmes également durant ces dix jours de festival : Blanche Gardin évoque ses quarante ans dans Test avec un humour noir bien tranché. Les Amantes de la Cie KF Association dressent un portrait au vitriol de deux jeunes autrichiennes dans les années 70, quand Fernanda Barth, de son côté, célèbre la féminité sous toutes ses formes dans Du Feu au-dedans.

Et puis, il y a les inclassables, ces spectacles protéïformes et touche-à-tout pour notre plus grand plaisir :
Envie de jouer les voyeurs ? (8) liaisons et la Cie Les Grands Moyens assouvissent votre indiscrétion et, par un dispositif sonore installé à Liffré, vous font plonger dans l’intimité de quatre personnes dont les histoires s’entrecroisent.
Envie de DIY culturel ? Julien Fournet vous convie à une classe verte iconoclaste avec Amis, il faut faire une pause. Au programme : massage moral, étirements, tisanes, origami, pâte à modeler !
Envie de vous confronter à un mentaliste de renom ? courez à l’Intervalle voir Evidences inconnues et Kurt Demey. Rationnel(le)s, passez votre chemin 😉
Une réflexion sur la langue, son orthographe, les enjeux sociaux liés aux normes linguistiques ? La Convivialité, illustrée étonnament par un joli marteau de coffreur, voilà une conférence pop et iconoclaste de la Cie belge Chantal & Bernadette qu’il ne faudra pas rater. Et au-delà de s’amuser, vous pourrez aussi débattre à l’issue de  chaque représentation avec l’équipe artistique et Philippe Blanchet, enseignant-chercheur en Sciences du langage. A vos neurones !

La part belle aux décibels

Et parce que le festival est désormais indissociable d’une programmation musicale, coup d’oeil sur les soirées et leurs décibels…

Au choix, optez pour l’un des 35 concerts au menu (si l’on a bien compté) : les inclassables et délirants Airnadette (rires et sourires assurés) ; la carrière et la discographie longue comme le bras d’Anne Sylvestre ; ceux qui trustent les ondes et la presse en ce moment comme Feu ! Chatterton ou Eddy de Pretto ; celles qui ont décidé de faire carrière solo comme Beth Dito, échappée de Gossip ou encore Clara Luciani échappée de La Femme ; Arthur H et son Amour chien fou ; l’ambassadeur de la scène hip-hop sénégalaise Daara J Family ; Camille ou L, les grandes dames de la scène chanson française actuelle ; Pierre Lapointe le québécois qui chante à coeur ouvert ; l’énergique Hyphen Hyphen qui n’est plus une révélation ; la voix jazzy soul de Kimberose ; l’électron libre Nemir, en double plateau avec Astéréotypie ; le très polémique Bertrand Cantat ; les french popeux de Therapie Taxi ou popeux rockeux de Pépite ; le songwriter sensible Elias Dris ; HollySiz pour les fans de dance floor et Arnaud Rebotini pour les fans d’electro ; pour les fans de piano, optez pour Manu Galure, l’homme au piano sur le dos ou la sentimentale Juliette Armanet ; le rap hypnotique de Lonepsi ; Svinkels, les rappeurs les plus rock n’roll de France ; The Ex ou ceux qui ont à leur actif 20 albums et 40 ans de carrière ; Les Grandes Bouches et leurs chansons festives ; la « nouvelle » Selah Sue en mode acoustique ; un Stephan Eicher qui revisite ses classiques entouré de l’ensemble de cuivres et de percussions Traktorkestar ; les inclassables comparses de Bagarre ; le poète Gaël Faye ; le tendre et engagé Gauvain Sers ; et un Olivier Mellano toujours bien entouré…

Pour les plus petits, faites valoir vos droits à fouler le dance-floor comme les grands ! Boom #1, rien que pour vous et vos gambettes dimanche 15 avril à 16h au Cabaret. Et comme il n’y a pas de petit plaisir, c’est rebelote avec Boom #2 dimanche 22 avril toujours à 16h au Cabaret.

Prêts pour une plongée dans les mots et les décibels de cette nouvelle édition Mythos 2018 ? foncez sur la billetterie, il n’y aura malheureusement, comme tous les ans, pas de place pour tout le monde ! (et on nous murmure même dans l’oreillette que certains spectacles affichent d’ores et déjà complets…)

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Mythos 2018 en pratique

Quand ? du 13 au 22 avril 2018
Où ? sur la bucolique pelouse du Thabor ou dans les salles de Rennes et de proche Navarre brétilienne
Toute la Programmation
Billetterie

1 commentaires sur “Mythos 2018 : des décibels et des mots

  1. Christine VAINQUEUR

    Waouh ! Super présentation ! Cela donne très envie d’y aller ! 😉

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