Release party du EP de Février avec Møller Plesset et My Sleeping Doll @ Marquis de Sade

Ce premier trimestre 2018 gâte décidément nos oreilles. Non seulement les groupes rennais semblent bien décidé à enchainer sur un rythme d’enfer les excellents disques mais, de plus, ils en profitent pour organiser des releases parties d’une qualité tout aussi réjouissante. Nouvel exemple vendredi 23 mars 2018 au bar le Marquis de Sade où seront réunis pas moins de trois de nos formations locales favorites. Les Février viendront y célébrer la sortie du leur première galette et invitent pour l’occasion les Møller Plesset et My Sleeping Doll. Soirée parfaite.

Après la fiévreuse soirée organisée par les Gordini pour la sortie de leur premier EP et la classieuse release party des [kataplismik], c’est au tour du trio Février de fêter dignement vendredi 23 mars au Marquis de Sade la sortie de leur écarlate premier vinyle quatre titres. Cela devrait être triplement la fête car ils ont eu la riche idée d’inviter à l’occasion deux autres formations tout aussi épatantes sur disque comme sur scène.

Le trio rennais Février fait partie des formations locales que l’on suit avec la plus grande attention. Le groupe est composé d’Emilie au chant et de Don Lurie à la guitare (animateur régulier de l’émission kérozène sur canal B et pilier de l’association Kfuel) et enfin de Mat Cotton (de You’ll Brynner et Formica) à la batterie minimaliste. Alors duo, ils avaient sorti en novembre 2013 une excellente Démo deux titres sur bandcamp où ils déployaient un slowcore atmosphérique et à vif, proche des immenses Slint ou du duo canadien Mecca Normal. Sur scène, nous apprécions tout particulièrement leur interprétation fiévreuse et habitée. Surtout que l’ajout d’un batteur a encore accentué l’impact émotif de leur prestation. Le premier concert à trois qu’ils avaient donné en juin 2015 au Bar’Hic et leur prestation lors de la release party de l’album de Daniel Paboeuf Unity à la salle de la Cité, nous ont beaucoup impressionné par la sensation de complicité qui se dégageait d’une formation aussi récente et par la façon dont la rythmique accentuaient encore la puissance émotionnelle de leurs morceaux. On a plus que hâte d’entendre les compos de leur épatant premier maxi vinyle enregistré au studio Kerwax avec Christophe Chavanon et tout juste sorti en digital le 1er février dernier avec l’ajout de la batterie.

Nous vous avons déjà amplement dit tout le bien qu’on pensait de My Sleeping Doll dans ces colonnes et ce quasi depuis son premier concert -le deuxième pour être exact!- Après avoir travaillé avec d’autres musiciens pour la réalisation de son premier ep Exhale  réalisé avec Loïg Nguyen (et avec Pierre Marolleau à la batterie), Sandreen auparavant seule sur scène, a été rejointe en 2013 par Ronan Bedo (Eshôl Pamtais, Belajo) à la basse et Matthieu Noblet à la batterie (Korkoj, Mermonte).

My Sleeping Doll_008On a ainsi pu redécouvrir les morceaux de la Miss ré-arrangés avec ses nouveaux acolytes avec quelques dates ici et ailleurs. On craignait légèrement alors que la doublette ne fasse un peu d’ombre aux fragiles et délicates structures composées par la jeune femme et dissipe un peu de la magie qui entoure ses prestations solo. On a vite été rassuré. Le trio était certes en devenir et encore dans la recherche de son propre équilibre, mais le potentiel pour quelque chose de grand était là, et bien là. Le très beau concert donné en juin 2015 au 1988 Live Club, avait d’ailleurs confirmé que la formation avait travaillé l’harmonie entre ces différents éléments et poursuivait sa superbe montée en puissance.
Pendant un an, la bande va travailler sur leur premier album. Après deux sessions d’enregistrements au studio Vetter à Piré sur Seiche avec Jérome Cousin (ex Minia Zavout et actuel Wires), Sandreen ajoute patiemment voix et arrangements divers. Nous attendions alors avec une impatience fiévreuse de découvrir le disque en entier. Un second EP sorti en décembre 2015 nous a permis de ronger notre frein avec quatre titres très prometteurs. C’est finalement le 17 juin 2016 que sortira Inner Waves sur l’excellent label rennais Inmybed et l’attente en valait la peine. Ce premier long format a l’immense mérite de mettre enfin en pleine lumière le talent de composition de la dame. Les onze titres du LP à la structure pop limpide (10 sur le vinyle mais vous pourrez télécharger le manquant à l’appel) sont magnifiés par une énergie rock toute en tension et des arrangements subtils dont on ne cesse d’apprécier la richesse discrète à chaque nouvelle écoute. Sur le fil du rasoir entre orage et mélancolie, l’album navigue dans des ambiances lunaires et intimistes. Sur scène, le trio a su parfaitement rendre justice aux constructions tout en creux et délié des compos. Sandreen jouera ce soir là en formule solo mais on sait d’expérience que l’intensité de sa prestation n’en sera absolument pas moindre.

On retrouvera également ce soir là les essentiels Møller Plesset. Depuis maintenant plus de deux décennies, le groupe prouve avec classe et nonchalance que Chicago n’est finalement pas si loin de Rennes que ça. Leurs quatre galettes : Rather drunk than Quantum, (2002), the perturbation theory (2005) et Hartree-Fock method (2011) et Self Consistent (2017) font définitivement partie de nos disques de chevet. Le duo de guitare Régis Gauthier/Thomas Le Corre est aussi fascinant dans la puissance que dans des élans retors et labyrinthiques où ils font preuve d’une complicité et d’une complémentarité exemplaires. L’impressionnant jeu de chausse trappe rythmique de Fred Sorgniard à la batterie enrobe parfaitement les circonvolutions abrasives des deux six cordes et le chant déchirant d’intensité de Gilles Trotin (souvent savoureusement mis en contrepoint avec celui de Régis Gauthier) achève de rendre le tout totalement imparable. Parce que derrière la fureur et les syncopes à sept temps et demi, les lascars vous planquent de redoutables compos qui vous accrochent par l’oreille dès la première écoute et ne vous lâchent plus. Il se murmure parmi leurs fans hardcore qu’ils auraient été une fois mauvais sur scène mais, pour notre part, ils nous ont mis dedans-dehors à chacune des (nombreuses) occasions où nous les avons vus en concert. On fait le pari sans prendre grand risque qu’ils ne failliront pas ce soir là.

Vendredi 23 mars 2018 – Bar Le Marquis de Sade, 39 rue de Paris, Rennes – 21h – 6€

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