L’Antipode de Rennes invitait jeudi 13 mars sur sa grande scène un très chouette trio de formations féminines. Les Porridge Radio y faisaient leurs adieux inattendus après leur fulgurante ascension de ces dernières années dans le cœur des indie fans. De plus, nous avions droit à une session de rattrapage d’une des sensations des dernières Trans Musicales avec Friedberg et l’occasion de découvrir encore une autre perle venue de Brighton avec Our Girl. Retour rapide, mais en photos sur une soirée entre joie et tristesse.
Lorsque Dana Margolin, la chanteuse de Porridge Radio a annoncé que leur très beau dernier EP The Machine Starts To Sing serait effectivement le dernier. La longue tournée de la bande a pris tout un autre sens. C’est donc bien à un concert d’adieu auquel on a assisté le jeudi 13 mars sur la grande scène de l’Antipode.
La soirée démarre sur un autre rebondissement : le quintet de Brighton, Our Girl se réduira pour l’occasion à la seule chanteuse et guitariste Soph Nathan (aussi membre de Big Moon). Nous n’avons pas vraiment compris la raison de ce solo, mais il va se révéler fort satisfaisant. Épurant à l’os les mélodies de leur très charmant dernier album de novembre 2024 The Good Kind, elle en tire la quintessence grâce à sa voix profonde et à son jeu de guitare affuté. Elle se sort donc assez brillamment de ce délicat exercice du seule en scène et nous ravit avec ses compos limpides et touchantes. Au final, un set très emballant mais qui nous donne tout de même furieusement envie de savoir ce que ça donne avec sa bande au complet.
Le camarade Benja vous l’avait annoncé lors de son report des dernières Trans Musicales, le retour des quatre Autrichiennes de Friedberg n’était pas à louper. Tout particulièrement, si, comme nous, vous ne les y avez pas vues. On retrouve donc sur scène l’Autrichienne d’origine Anna Friedberg accompagnée d’Emily Linden (guitare), Cheryl Pinero (basse) et Fifi Dewey (batterie). Leur pop n’ayant pas peur des rythmes endiablés va, hélas, nous paraître bien trop sage à notre goût. On comprend par contre tout à fait l’emballement qu’elles suscitent, car leur prestation est aussi solide qu’enlevée. Pétillantes et jubilatoires certes, mais les compos de Friedberg nous semblent un peu trop lisses pour nous emballer totalement.
La soirée se conclut donc sur l’indie sadcore de Porridge Radio. Depuis leur premier passage en novembre 2021 sur la scène club, le quatuor de Brighton formé autour de la chanteuse Dana Margolin a bien pris de l’ampleur mais aussi subit de sacrés remous. Changement de line-up rupture amoureuse douloureuse… ceci explique sans doute en partie l’envie de conclure l’aventure sur cette tournée. La bande va nous offrir un set très généreux, explorant, comme pour un bilan, la discographie du groupe. L’accent est tout de même mis sur la sensibilité écorchée qui suinte de partout des quatre titres de leur ultime EP The Machine Starts To Sing. Cette rageuse mélancolie ne manque pas de charme mais, peut-être, un peu de relief sur la longueur. C’est à la fois la force et la faiblesse de Dana Margolin, chanteuse impliquée dans sa musique de façon très impressionnante, mais dont l’émotion constamment dans le rouge nous semble ici trop primer sur la nuance. Le set se conclut sur un très beau doublée Machine Stars to Sing et The Rip, raccourci ici en RIP.
Rest In Piece donc, Porridge Radio, on vous souhaite que la vie vous soit plus douce.
La galerie photo complète de la soirée :