Maintenant 2013 – Dépêchez-vous, c’est bientôt fini !

Maintenant 2013 par Hell'O Monsters

Joli condensé du large éventail de propositions qu’offre Maintenant ce week end avec : de la musique contemporaine, un pionnier de la techno, des expérimentateurs sonores à couper le souffle, du clubbing débridé, des drones, des microprocesseurs, des violoncelles, de la musique avec des post-its, un après-midi familial et même… de la sérigraphie sur crêpes ! (on est breton ou on ne l’est pas !). Explications.

Stephan Mathieu

Expérience 3, le retour

La série Expérience consacrée : «à la découverte de formes expérimentales et vitrine des avant-gardes» nous emmènera pour commencer dans de délicieuses explorations. Sur quatre temps différents, plus un cinquième (Openbaar Kabaal, réalisé par Thomas Rutgers et Jitske Blom), Maintenant nous propose de partir à la découverte de formes expérimentales et sert de laboratoire à de nouvelles formes artistiques. Expérience 3 remet le couvert ce samedi.

Expérience 3 se déroule en trois temps : en premier lieu, Anne-Clémentine Fleury et Flavia Lopez présenteront une performance sonore revisitant la Chevauchée des Walkyries de R.Wagner, la logiquement nommée Walkyries.

En second lieu, on retrouvera l’allemand Stephan Mathieu pour la présentation de la performance Revenant. Et autant dire qu’on est complètement extatique à l’idée de la venue du musicien au Théâtre du Vieux St Etienne. L’homme jamme quand même avec Fennesz, collabore avec David Sylvian (The Kilowatt Hour), Sylvain Chauveau, Taylor Deupree, Caro Mikalef ou même Flaubert (Un Cœur Simple, sorti en 2013, revisitait la nouvelle de l’écrivain) et produit une musique aussi fragile qu’essentielle. L’homme a également rejoint Robert Hampson pour réaliser Ablation cette année sous la mythique entité Main. Sa matière première, l’Allemand l’extrait parfois d’enregistrements d’une autre époque (78 tours anciens, vieilles bandes magnétiques…), d’instruments obsolètes ou de très vieux gramophones. Il la retravaille ensuite par des procédés analogiques et numériques et laisse entendre le silence des fantômes. Par le biais de drones débarrassés de toute aspérité, de field recordings envoûtants, Stephan Mathieu crée une musique d’une beauté à couper le souffle. Immanquable pour les amateurs d’ambient et de drones aux vapeurs luisantes ou granuleuses. Nous en serons. Sa performance de la veille, Messier 32, nous a d’ores et déjà filé des frissons.

Tristan_Perich-Pour finir cette expérience, l’Américain Tristan Perich reviendra présenter une de ses performances réalisée à partir de puces électroniques basiques. Amateur de concepts alambiqués, de maths et physique complexes, mais de formes simples, le créateur sonore revisite le minimalisme de manière jubilatoire. Les boitiers cd de sa 1-Bit Symphony ne contiennent pas de disques, mais un petit circuit de microprocesseurs auquel vous n’avez qu’à brancher vos écouteurs : la musique écoutée est ainsi générée par les microprocesseurs. Les mêmes puces électroniques sont utilisées par l’artiste lors de ses collaborations avec des musiciens d’orchestres classiques. Elles lui permettent de traiter les sonorités jouées live comme des samples et de les réagencer en temps réel. Bref, l’homme a plus d’un fer à souder dans sa besace et devrait nous faire autant écarquiller les yeux que les oreilles, comme auparavant aux spectateurs/auditeurs du Moma, de la Bitform Gallery, d’Ars Electronica ou du Sonar… ou ceux de la soirée Expérience 3 vendredi soir. Nous y étions. Certes la performance n’était pas la même prévue que celle de ce samedi, mais autant le dire : on s’est fait scotcher aux baffles. Immanquable.

Expérience 3 –  Samedi 19 octobre de 17h à 19h au Théâtre du Vieux St Etienne

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Séance d’hypnose avec diapasons

On poursuit avec une autre performance qui a renversé les spectateurs de ce vendredi soir : un orchestre de diapasons (oui,vous savez ce petit outil à deux branches qu’on fait vibrer pour accorder son instrument) réalisé par Nicolas Bernier. L’homme n’est pas un inconnu des habitués du Festival puisqu’il était venu avec Martin Messier présenter la Chambre des Machines en 2011. Il revient donc avec Frequencies, une performance sonore qui mêle ensemble les fréquences acoustiques des vibrations des diapasons et d’autres totalement numériques. Les diapasons sont actionnés mécaniquement, percutés ou frottés avec un archet, et vibrent de concert avec un crépitement tout aussi sonore que visuel, puisqu’installés sur une table lumineuse, ils sont successivement éclairés brusquement ou plongés dans l’obscurité. Alternant saccades sonores et visuelles et longues pauses de résonance, Frequencies devrait une nouvelle fois hypnotiser le public de la Parcheminerie.nicolasBernier - Frequencies - Maintenant 2013 - copyright François Laflamme

Frequencies de Nicolas Bernier samedi 19 octobre au Théâtre de la Parcheminerie de 19h à 20h30. Entrée libre.

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Nuit Américaine, le retour bis

2011-10-12-ELECTRONIK_Nuit-americaine-alter1fo-14Après le troisième et dernier volet des Nuits Américaines consacrées aux compositeurs minimalistes américains (Steve Reich, Terry Riley, Philip Glass, John Adams) qui concluait un cycle aussi jouissif que passionnant, on avait la larme à l’œil, tant ces soirées avec l’Orchestre Symphonique de Bretagne avaient réussi à lancer des ponts soulignant l’influence du minimalisme américain (pour dire vite) sur les musiques électroniques actuelles (techno entre autres). Mais cette fin n’en était finalement pas réellement une, puisque l’association Electroni[k] a une nouvelle fois convié l’Orchestre Symphonique de Bretagne pour s’intéresser à la nouvelle génération de compositeurs américains, attachés à mélanger dans leurs œuvres musiques électroniques et orchestre.

Jeff Mills - photo presseL’Orchestre Symphonique de Bretagne interprétera ainsi en avant première mondiale Where Light Ends, composé par Jeff Mills, œuvre pour orchestre et dj, dédiée à l’astronaute japonais Mamoru Mohri. Le musicien, issu de la seconde vague des artistes techno de Detroit (après la fameuse triplette May, Atkins, Saunderson), également fondateur aux côtés de Mad Mike d’UR (Underground Resistance), mais aussi d’Axis, est depuis longtemps à l’origine de compositions qui dépassent le simple cadre de la techno (ciné-concerts, relecture de ses œuvres électroniques par orchestres, performances mêlant VJing et DJing, installations audiovisuelles…). The Wizard devrait très certainement nous filer des frissons.

On aura également la joie ineffable d’entendre en live certaines pièces composées par le plus que talentueux Nico Mulhy, qui, à à peine plus de 30 ans, a déjà collaboré avec Philip Glass, Antony Hegarty, Björk, Bonnie Prince Billy, Grizzly Bear, composé un opéra (Two Boys), des musiques de ballet et une multitude d’œuvres pour voix, orchestres, piano, percussions et on en passe. Tout aussi passionnant, le travail du compositeur et dj (sous le pseudo Masonic) Mason Bates (parallèlement résident de l’orchestre symphonique de Chicago et de l’orchestre symphonique de San Francisco !) sera mis à l’honneur : le musicien américain parvient lui aussi à démontrer que les sons électroniques peuvent être les bienvenus dans la palette sonore de l’orchestre, notamment avec The B-Sides en 2009. Bien sûr, tout ça c’est si vous n’êtes pas comme nous et que vous avez la chance d’avoir votre place. La soirée affiche en effet complet depuis plusieurs jours.

Nuit américaine samedi 19 octobre au TNB à 19h.

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Actress -photo presse Têtes chercheuses irrésistibles pour les jambes des clubbers (2)

Durant deux nuits à suivre, Nuit Électronique 1 et 2, Electroni[k] part à la rencontre de nouveaux talents « qui façonnent l’avenir de la musique électronique (…) et interrogent le futur de la techno » . Après une première nuit à l’Ubu ce vendredi, seconde nuit électronique avec quatre nouveaux artistes emblématiques d’une recherche actuelle, qui parle tout autant à la tête qu’aux jambes. Dansez sur un futur en train de s’écrire…

C’est donc à l’Antipode qu’un autre artiste issu du collectif Eumolpe (comme Ange la veille à l’Ubu), ouvrira la seconde nuit électronique. MSH, l’homme aux multiples casquettes et aux chimères époustouflantes, notamment connu sous le pseudo Mioshe pour d’autres réalisations, plastiques celles-là, prendra les platines, avant de laisser la place au Hollandais Delta Funktionen, amateur de clubbing un peu dirty et de techno/house old school (la filiation musicale avec Drexciya semble évidente à l’écoute de son premier long format, Traces, 2012). Tourné vers une électro house à l’ancienne tout en restant résolument moderne, John Heckle (Mathematics / Tabernacle/ Creme Organization / Signals) devrait comme à l’accoutumée dégommer le dancefloor avec talent si l’on en croit la réputation flatteuse qui le précède. Pour notre part, on est encore plus impatient d’entendre Actress, qui est sans conteste, l’un des plus talentueux compositeurs de sa génération. Le garçon nous a totalement vrillé la tête avec ses productions ambitieuses dont Splazsh en 2010 (album de l’année pour Wire, si on se souvient bien) qui l’a véritablement propulsé sur le devant de la scène et R.I.P. (2012), tout aussi acclamé. Il présentera son nouvel opus pour un live qui devrait marquer le dancefloor rennais.

Nuit Electronique 2 samedi 19 octobre à l’Antipode MJC à partir de minuit

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Copyright Vincent Godeau -éclairer le mondeFamilles Electroni[k] – dimanche avec les [k]ids

Pour finir la semaine Maintenant en beauté, et en famille, rendez-vous au Grand Cordel MJC ce dimanche pour un après-midi ludique et décalé avec Familles Electroni[k]. On y retrouvera le musicien rennais aux compositions délicates et/ou dansantes Les Gordon pour des concerts aux casques pour petites et grandes oreilles, mais également un stand qui devrait ravir les gourmands puisque Elshopo vous proposera de réaliser de la sérigraphie sur… crêpes (on est bretons, ou on ne l’est pas !). Les mêmes vous inviteront également à revisiter les vieux jeux d’arcade… sur papier !

Tout un chacun sera de même invité à participer à un atelier d’illustrations mené par Vincent Godeau (le graphiste et illustrateur Strasbourgeois propose également une magnifique installation, Eclairer le monde durant le festival à partir de papiers découpés éclairés). L’artiste vous proposera de jouer aussi bien les explorateurs que les dissimulateurs. Avec Cache Cache Dessin, à vous d’inventer ce qui se cache sous un dessin (au hasard, dans une poule, à l’intérieur d’une usine ou d’un arbre), de le dessiner, de le dissimuler, puis de le révéler à l’aide d’une loupe magique. Vous pourrez également découvrir un petit robot graphiste Spirogaffe, que l’on peut manier à trois ans à peine et que l’on peut construire dès 6 ans. Le collectif multimédia Lab 212 proposera pour sa part une animation interactive (Stop-it) qui devrait également plaire aux plus jeunes (mais pas que) d’entre nous : avec Stop-it, vous pourrez composer des morceaux de musique avec de simples post-it (chaque post-it – notez l’anagramme- de couleur représente un instrument, et plus vous le mettez haut sur un quadrillage pré-dessiné, plus la note est aiguë). On a essayé lors du Premier Dimanche Electroni[k] aux Champs Libres : c’est dantesque !

Familles Electroni[k] dimanche 20 octobre de 14h30 à 18h (à partir de 3 ans, garderie pour les tout petits) au Grand Cordel MJC. Tarifs : 4 euros pour les parents/adultes, 2 euros pour les enfants jusqu’à 12 ans.

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Alors ? A vos marques, prêts – Maintenant !

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L’association Electroni[k] présente Maintenant du 15 au 20 octobre.

Pour plus d’1fos : http://www.maintenant-festival.fr/

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