Le MeM, au centre des débats du tribunal administratif de Rennes

Nouveau round au tribunal administratif de Rennes. Souhaitant préserver les milieux naturels et la biodiversité du secteur de la Prévalaye, les associations « La nature en Ville » et « Résidents de Sainte-Foix et de la Prévalaye » s’opposent à la prolongation de l’occupation du domaine public, accordée par la municipalité à la salle de concert du MeM.

CONTEXTE

Bénéficiant d’une autorisation temporaire d’occupation du domaine public, le chapiteau du MeM, niché au cœur de la Prévalaye sur les bords de Vilaine, devait déménager au plus tard le 31 décembre 2022. Cependant, avant la date butoir, la municipalité a discrètement donné son accord à un deuxième permis de construire à caractère précaire, déposé dès le mois de juillet 2022 par l’association CPPC (Centre de Production des Paroles Contemporaines, qui gère le festival Mythos, le MeM, et produit des spectacles, NDLR). En conséquence, une modification à la convention d’occupation a pu être émise, prolongeant celle-ci de deux années supplémentaires. En clair, le MeM reste là où il est jusqu’en décembre 2024.

MEM : permis de construire
MEM : permis de construire

L’adjoint à la culture, Benoît Careil, justifiait cette manœuvre en ces termes : « La décision d’étendre la convention d’occupation a été mûrement réfléchie. Nous ne souhaitions pas que le CPPC interrompe ses activités en attendant l’arrivée du nouveau chapiteau. Une telle interruption aurait eu des conséquences dramatiques pour toute l’équipe. »


[Brève] : Nouvel avenant à la convention d’occupation du domaine public au profit du CPPC


Cette décision a été loin de faire l’unanimité, notamment parmi les riverain·e·s de Sainte-Foix qui se sont regroupé·e·s en association. Iels ne cessent d’exprimer à qui veut l’entendre leurs difficultés et leur ras-le-bol devant les nuisances répétées provoquées par la salle de concerts « Ça ne peut plus durer, déplore dans le journal 20 minutes, une habitante du collectif. On a déjà 3 rapports des services de la ville qui attestent des dépassements d’émergences sonores lors des concerts. Mais ça continue. Et à chaque concert, les murs de la maison tremblent ». Pour preuve, à chaque mesure sonométrique effectuée par un organisme compétent, les résultats sont formels. Les niveaux sonores réglementaires sont largement dépassés. « Les chiffres énoncés dans le rapport d’huissier sont sans équivoque : une augmentation de +18 dB à l’extérieur des habitations et de +10 dB dans une chambre d’enfant. Rappelons que la réglementation autorise un dépassement maximal de +3 dB pour les émergences sonores. » (cf. extrait courrier 14 février 2023 de l’association, NDLR) 

Enfin, le collectif n’a pas hésité à prendre la parole lors d’une séance du Conseil municipal en janvier dernier pour critiquer vivement l’immobilisme des élu·e·s. « Les représentants de la ville sont à la fois juges et parties dans la résolution des problèmes sonores à la Prévalaye. Ils prennent position en faveur d’une entreprise opérant en dehors du cadre légal. Ils cautionnent des agissements illégaux. Ils refusent de sanctionner le MeM. »

 

LA NATURE EN VILLE

Afin de mettre en lumière ce qu’elle considère comme une inégalité de traitement, et siffler la fin « de  cette récrée géante faite sur le dos de la Nature », l’association « La nature en ville » a de son côté engagé deux recours auprès du tribunal administratif de Rennes. Le premier vise à suspendre la mise en œuvre de la prolongation de la convention, tandis que la seconde cherche à annuler le deuxième permis de construire à caractère précaire. Ces affaires seront plaidées dès ce mardi 22 aout.

Référés - audience du 22 août 2023
Référés – audience du 22 août 2023

Depuis de nombreuses décennies, la bioacoustique et l’éco-acoustique nous alertent : le bruit ambiant généré par les activités humaines est une nuisance pour la faune, et ces perturbations ne sont pas à prendre à la légère. D’autant plus que « la particularité de la Prévalaye sont ses dizaines d’étangs et le passage de la Vilaine tout du long qui facilitent la propagation des ondes sonores à la surface de l’eau…mais pas que. »

+ d’1fos : En complément des trames vertes et bleues qui visent à maintenir et à reconstituer un réseau de milieux aquatiques et terrestres favorable aux espèces animales et végétales, la trame blanche a pour objectif de conserver et restaurer des continuités sonores favorables aux êtres vivants. Des recherches ont lieu actuellement, notamment au Cerema, pour définir un cadre méthodologique afin de faciliter sa mise en application.

Dernièrement, ladite association avait rassemblé et publié sur sa page Facebook de nombreux griefs observés lors d’une visite sur place improvisée : terrasse non-réglementaire, obstruction de l’accès pompier, stationnements gênants, voire dangereux, parfois directement sur le système racinaires des arbres. De quoi argumenter au tribunal…

Association "La nature en ville" - 28/06/2023
Association « La nature en ville » – 28/06/2023

+ d’1fos : Opposée à l’extension du centre d’entraînement du SRFC, l’association a saisit le tribunal administratif en référé pour suspendre les travaux, qui ont déjà démarré au début de l’été. L’audience est prévue le 29 aout. Comme chaque chose a un coût, l’association fait appel aux dons.

Mythos : des bars enfin en règle ?

La suite du retour des aventures du MeM à la Prévalaye.

 

1 commentaires sur “Le MeM, au centre des débats du tribunal administratif de Rennes

  1. cendryne

    Bonjour a t on un verdict ou est il reporté à plus tard ?

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