La pugnace association Alambik a eu la riche idée d’inviter au Terminus, mardi 17 janvier, deux formations de l’excellent label Le Saule. La musique acoustique, fantasmatique et poétique de Bégayer et Philippe crab a tous les atouts pour enchanter votre début de semaine.
Depuis 2008, le label Le Saule abrite sous ses branches mélancoliques une belle (sara)bande d’explorateurs d’une folk au psychédélisme doux, amoureux des mots de travers et des sonorités voyageuses. On y retrouve Borja Flames, June et Jim, Léonore Boulanger, Marion Cousin… et donc Bégayer et Philippe Crab que l’on va avoir le bonheur de pouvoir apprécier en milieu intime et confiné dans l’épatant bar le Terminus ce mardi 17 janvier.
Pour en savoir plus sur cette belle équipe, on vous conseille la lecture de l’article du numéro 202 de Magic (revenu des limbes en ce mois de janvier).
On trépigne ainsi d’impatience de savourer en direct les belles déconstructions du trio grenoblois Bégayer. Loup Uberto, Lucas Ravinale et Alexis Vinéïs bricolent avec une application et une obstination forçant le respect une folk primitive teintée de rock dada et de vertiges africains. Sing Sing (guitariste et chanteur de Arlt) dit à leur propos: « Bouts de poèmes articulés en français bien cocu, distorsion magique, mesures impaires égarantes et drôles, oui vraiment, Bégayer porte bien son nom. C’est une des plus belles surprises de ces dernières années, on n’exagère pas. »
On acquiesce sévèrement et on compte bien sur ces shamans-garagistes alpins pour que le bout de chemin que l’on va faire en leur compagnie nous laisse des paysages mémorables imprimés dans les oreilles.
Philippe Crab, l’autre compère invité est lui aussi un sacré artificier. On ne s’est toujours totalement remis de son vertigineux album Fructidor sorti l’été dernier. Jeu musical aux règles que l’artiste lui-même ne doit probablement pas totalement maitriser, le disque est construit selon une contrainte typiquement oulipienne (une autre des constantes des artistes du label). Les quinze titres construits en miroir autour du huitième titre central forment un savoureux palindrome où se culbutent les langues (français, allemand, anglais, espagnol, occitan…) et les ambiances. Un labyrinthe dont les murs ne cesseraient de se faire la malle et de nous jouer des tours pendables. Un joyeux bordel entre mémoire, inconscient et mise en abyme, tour à tour virtuose et ignare, et dont nous sommes plus que curieux de découvrir la version scénique.
Mardi 17 janvier 2017 – Bar Le Terminus, 78 rue de Riaval, Rennes – 20h à 22h pile poil – 5€