Qui ne voit jamais son home sweet home se transformer en Maison des Ronchonchons ?
Avec un parcours professionnel altruiste mais prenant, et une vie personnelle de femme, de mère, d’être humain tout simplement, Christine Lewicki a pris les choses en main début 2010, pour elle d’abord, et a choisi de le partager dès le départ via son blog J’arrête de râler qu’elle nourrit très régulièrement.
Sans donner de leçon, sans faire croire qu’elle a les réponses, en cherchant elle-même le soutien de ses lecteurs, Christine Lewicki nous encourage, nous engage à trouver notre propre chemin pour vivre mieux, en râlant moins, voire plus du tout.
21 jours consécutifs sans râler, pour une personne « normale » qui râle en moyenne 15 à 30 fois par jour (testez, c’est plutôt vrai !), c’est un véritable défi qui peut prendre plusieurs mois pour être réussi…
De but en blanc, le côté méthode du livre peut faire reculer, mais, il faut passer outre la couverture et les a priori, l’auteure a vécu (et vit encore) les choses elle-même, et nous offre en toute sincérité des pistes, des outils plutôt simples qu’elle a elle-même éprouvés, pour mettre le défi en pratique. D’abord, porter un bracelet, élastique de préférence car il va beaucoup « danser », à un poignet, et à chaque fois qu’on se surprend à râler, on change le bracelet de poignet. Il s’agit des râleries exprimées, des complaintes à haute voix qui peuvent émailler nos journées de tas de petits éclats d’énergie négative. Mais également des râleries « sociales », qui peuvent avoir un côté agréable, quand on est en groupe et que la discussion consiste à dire du mal de quelqu’un ou quelque chose. Le but étant, non de tout garder en soi et de bouillir jusqu’à explosion, mais de renverser la vapeur et de trouver le positif là où tout un chacun a tendance à voir le négatif, parce que c’est ce qui saute aux yeux, ce qu’on partage facilement, ce qui fait semblant de nous soulager rapidement quand, en réalité, on ne se sent pas mieux après.
Exprimer nos ressentis plutôt que de chercher un ou des coupables, prendre le temps de se faire plaisir, même un tout petit plaisir qui ne coûte rien et ne dure pas, remonter à la véritable source de notre mal-être pour l’accueillir et lui trouver un « traitement » efficace, qui peut être une simple écoute, tout cela va transformer nos connexions cérébrales, et, jour après jour, nous éviter une ou plusieurs râleries et nous donner l’opportunité de profiter des autres ou des choses d’une façon bien plus agréable.
On peut se dire qu’on vit des choses si difficiles qu’on a bien gagné le droit de râler, et Christine Lewicki affirme que, comme il s’agit de réaliser ce défi pour soi-même, on peut attendre un meilleur moment pour le faire. Il faut se sentir prêt pour se lancer. Rien n’empêche même de faire des pauses ! Personne ne regarde par-dessus notre épaule pour savoir si l’on a râlé ou pas, d’ailleurs, on trouve dans le livre la mise au point anti « police des râleurs » qu’il s’agit d’expliquer assez tôt à ceux qui nous entourent si on les a mis au courant de notre défi.
Une bibliographie variée, des témoignages des premiers lecteurs de son blog, des fables, des citations de diverses sources qui parleront les unes aux uns, les autres aux autres, enrichissent l’ouvrage, mais aussi de chouettes illustrations de Lili la baleine, qui a virtuellement rencontré Christine Lewicki assez tôt dans son défi pour d’abord le partager et ensuite le mettre en images pleines de charme et d’humour… voilà un livre utile, et dont la lecture peut être efficace, sans pour autant inviter à vivre au pays des bisounours ou porter des lunettes roses en toute occasion.
Alors, ce n’est pas simple d’arrêter de râler, mais ça ne fait pas mal, et même ça fait plutôt du bien ! Qui commence demain ?
J’arrête de râler, Christine Lewicki, illustré par Lili la baleine, éditions Eyrolles, 2011, 11€90.
Arrêter de râler se lie pour beaucoup avec des souhaits d’éducation bienveillante et de parentalité sereine. L’association Parents-confiance, basée à Dingé, propose un atelier J’arrête de râler, avec Christine Lewicki, le samedi 25 juin prochain de 10h à 12h, auquel on peut se rendre même sans être parent. Plus de renseignements et inscriptions ici.
Salut, super Merci pour l’ article, Explication vraiment au top !