Spectacle jeunesse : on court avec Tim Taou !

© Maxime Guidot-Dejoux / compagnie Vent des Forges 2011

 

On a laissé les chaussons sous le sapin (on ne sait jamais) et on a couru à la dernière représentation de Tim Taou, que le théâtre de La Paillette accueillait pour nous aider à attendre Noël.

 

On devait arriver un peu en avance, pour récupérer les places réservées, qu’on avait failli ne pas avoir car c’était si vite complet… Une fois sur place, l’accueil souriant et les chouettes petits canapés rouges ont permis d’attendre confortablement en voyant le hall se remplir d’enfants et de leurs accompagnateurs. Une clochette et tout le monde se presse, billet en main, au pied du grand escalier… Après les recommandations d’usage (éteindre complètement le portable – que nous n’avons pas – pour ne perturber ni par du son ni par de la lumière la représentation à venir), on nous propose de prendre un chemin dérobé – l’entrée des artistes ? – , d’enlever manteaux et chaussures, puis d’entrer dans une yourte qui a déployé ses arceaux à l’intérieur du théâtre…

 

Magie déjà !

 

Après, Marie et Odile, vêtues de gris, chapeautées de noir, nous installent de façon à ce que chacun, les plus petits et les grands, voie le mieux possible la scène où nous attend déjà un paysage d’immeubles aux fenêtres éclairées, et de mystérieux blocs d’argile prétravaillés.

 

En fait, c’est la soupe chaude qui attend Tim Taou et son frère… mais Ti Léon s’est caché, il joue de la responsabilité de sa sœur encore bien jeune elle aussi… Les mains, magiciennes, donnent corps et vie à l’argile, qui devient tour à tour voisins âgés et irrités, immeubles et terrain de jeu, chantier interdit, vieux bonhomme bienveillant, route qui ne mène nulle part…

 

© Maxime Guidot-Dejoux / compagnie Vent des Forges 2011

Tim Taou et Ti Léon marchent avec les doigts des manipulatrices, qui enchantent nos oreilles en croisant leurs voix sur des mélodies bruitées, et qui nous embarquent en prenant tour à tour les intonations correspondant parfaitement à leurs personnages.

 

Tim Taou et Ti Léon marchent, courent, rient, boudent, tombent, s’effraient, se consolent, se perdent et s’envolent… Ces péripéties et quelques rencontres – parfois un peu effrayantes, mais dans la nuit les réverbères les plus simples peuvent devenir de redoutables serpents-sorcières… – les rapprochent, les grandissent… et pour le bonheur de tous, ils reviennent à temps, ensemble, pour le dîner.

 

Terre brune ou noire, mica scintillant, barbotine de porcelaine, travaillés au doigt, au fil à couper, à l’ébauchoir et au pinceau… les comédiennes du Vent des Forges nous touchent par matière interposée, chaque spectateur repart même de ce théâtre avec des paillettes au sens propre dans les mains (et au figuré dans les yeux !!!)

 

 

Merci à La Paillette et au Vent des Forges pour ce moment unique de théâtre d’argile manipulée que l’on renouvellera les yeux « fermés » et qui donne envie d’étendre les mains comme les ailes de papillon de Tim Taou et Léon pour rentrer à la maison…

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