La Route du Rock 2016 – Ca commence aujourd’hui !

Après l’apéritif à la Nouvelle Vague hier (magistrale Colonie de Vacances !), la Route du Rock commence véritablement ce vendredi 12 août, avec un programme particulièrement alléchant. Sur le papier, ça respire d’ores et déjà la classe. Revue en détail de la programmation de la journée, des plages malouines l’après-midi au Fort St Père jusqu’au (quasi) bout de la nuit.

RDR 2016 visuel carré

Seuls sur le sable, (ou presque) …

Carte blanche à la Souterraine

Si vous êtes plutôt lève-tôt (et oui, 15h, c’est plutôt tôt en langage festivalier), vous pourrez commencer la journée par une petite découverte musicale sur la plage Bon-Secours à St Malo même (renommée Plage Swatch pour l’occasion) avec des dj sets et des concerts.

Cette année, le festival laisse carte-blanche aux essentiels La Souterraine, aka Benjamin Caschera et Laurent Bajon, défricheurs de gemmes souterraines chantées en français (et bien souvent sous-exposées), compilées, exhumées, cartographiées et mises en lumière avec amour (on vous renvoie aux différentes compilations -le volume 9 est sorti en mars dernier-, semi-volumes et autres éditions de covers ou d’artistes, qui naviguent avec un goût certain des irremplaçables Arlt à la minimal wave du Rennais Rouge-Gorge, des pataphysiques Aquaserge à Chevalrex… et bien sûr on en passe des pépites…). Assurant les mises en appétit journalières, le Mostla Soundsystem (émanation de la maison d’édition Mostla qui publie certains des artistes référencés par La Souterraine) lancera les premières ablutions avec des dj sets dès 15h. Tout ça, bien sûr, avant de vous étirer tranquillement sur votre serviette de plage au son de lives plus que prometteurs.

Saint-Malo-Plage-Bon-secours- crédit photo : Remi Jouan

Sur la plage Bon secours à St Malo à partir de 15h.

Aquagascallo

On commence ce vendredi avec une poupée gigogne à barbe et moustache, Aquagascallo, autement dit trois Aquaserge (dont c’est le retour sur la plage de St Malo) Julien Gasc, Julien Barbagallo et Benjamin Glibert, héritiers directs de la scène prog-rock de Canterbury, et d’autres dérangés magnifiques (l’Art Ensemble de Chicago en tête, mais aussi Serge Gainsbourg ou Zappa bien sûr et on en passe) avec Aquaserge (4 albums derrière eux, dont le dernier en date A l’amitié est sorti en 2014), prouvant qu’il était possible de mélanger pop, jazz, prog, free ou kraut avec goût et talent. Mais également visibles ailleurs, en solo (on est par exemple très fan du Cerf, Biche et Faon de Julien Gasc autrement dit 12 titres doux amers et délicatement zinzins, arrangés avec une attention d’orfèvre) ou pas (Julien Barbagalo est notamment batteur de Tame Impala). Leur tout nouveau projet sort à peine des cartons, mais connaissant les qualités de ces trois Toulousains, la chaleur musicale dégagée par le trio devrait gagner sans peine la plage malouine.

Sur la plage Bon secours à St Malo à partir de 16h.

Bastions rock au Fort St Père

Bon, la Route du Rock met peut-être le mot « rock » en avant, mais c’est bien sous toutes ces formes qu’il faut prendre l’acception, du garage au psyché, de la pop au lo-fi, du shoegaze à l’électro-pop et on en passe, comme vous avez pu sans peine le remarquer. Dans la programmation de cette année, une tripotée de groupes revient sur la scène du festival, bien souvent après avoir laissé des souvenirs indélébiles de leur prestation les éditions précédentes. Mais d’autres font leur baptême du feu dans le fort malouin. Présentation.

Route du rock 2012 - les remparts alter1fo.com


Pour ceux qui feraient également leur baptême du feu à la Route du Rock cette année, commençons par cette petite précision nécessaire pour s’y retrouver : à la Route du Rock, il y a deux scènes : une scène principale, dite scène du Fort, et une plus petite où sont bien loin de ne jouer que les outsiders : la scène des Remparts (autrefois scène de la Tour).

Après des années de tâtonnements, d’essais, de déplacements, les organisateurs de la Route du Rock ont enfin trouvé LA formule parfaite. Plus haute, plus grande, au fond du Fort, face à la scène du Fort, la nouvelle disposition de la scène des Remparts est définitivement la bonne ! On y voit les groupes, la fluidité du public dans le Fort est excellente et elle permet au plus grand nombre de profiter des concerts qui s’y déroulent de la meilleure des manières. Et c’est tant mieux puisque cette année encore, pour rythmer non seulement l’arrivée des festivaliers mais aussi les petits coups de mou de la soirée, ce sont 3 groupes qui s’y donneront le tour chaque soir.


Psychic Ills

Ce sont les Psychic Ills qui auront l’honneur d’inaugurer la scène avec le premier concert au Fort St Père le vendredi. Psychés rock, mais d’une fièvre brumeuse, comme leur patronyme l’indique, plutôt que kaléidoscopique, les titres du duo venu de New York devraient lancer en douceur cette nouvelle édition du festival. Le duo d’origine, composé de Tres Warren et Elizabeth Hart, a une douzaine d’années d’expérience au compteur et en est déjà à son quatrième long format. Inner Journey Out, sorti il y a tout juste deux mois n’est pas de ceux qui révolutionnent l’histoire du rock par son inventivité, et reste sacrément convenu (lenteur psychée, touche d’americana) mais se révèle plaisant à l’écoute. Assez en tout cas pour qu’Hope Sandoval (Mazzy Star) ait envie d’y poser sa voix sur un titre. Signé sur le label indépendant de Brooklyn, Sacred Bones Records pour ses deux derniers albums, le groupe devrait sans peine mettre les festivaliers sur les rails de cette première soirée.

Sur la scène des Remparts à partir de 18h30.

Kevin Morby

Kevin Morby, vous l’avez peut-être déjà aperçu sur la scène de la Route du Rock collection été, à la basse de The Woods en 2013 (et aussi un peu à l’harmonica). Ou bien l’avez-vous découvert en co-frontman dans son second projet, The Babies, formé également à Brooklyn, mais avec la guitariste des Vivian Girls, Cassie Ramone. Sur la scène du Fort, c’est cette fois-ci avec son projet solo, sous son nom, que vous retrouverez Kevin Morby, juste après son passage à la Route du Rock d’hiver en février dernier à l’Antipode MJC.

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Crédit photo : ©Dusdin Condren

Bassiste par accident dans Woods, c’est à la six-cordes que le garçon s’illustre sur son premier album solo, Harlem River, sorti en 2013 (Woodsist). Hommage à New York qu’il a quittée pour la Californie, Harlem River est un fort honorable premier essai en huit titres de folk racée, arrangée avec talent. L’instrumentation résolument sixties (pedal steel, orgue Hammond), quelques accents à la Leonard Cohen plus loin (Sucker in the Void) voire Dylaniens (mais des débuts du sieur Zimmerman) donnent au disque un surcroit d’élégance pourtant jamais surannée. Huit morceaux à la délicatesse lumineuse et contemplative, pas chiants pour deux sous, belles compos au raffinement classieux d’un songwriter prometteur. Sur un titre (Slow Train), la voix chaude et grave de Cate Le Bon apporte même un contrepoint parfait à la voix légère de Morby. Un ep lo-fi de folk boisée My Name, tout en arpèges acoustiques, est d’ailleurs venu confirmer le talent du jeune homme pour trousser de jolies perles. A sa suite, deux longs formats, Still Life (Woodsist en 2014) puis le très réussi Singing Saw (Dead Ocean) sorti au printemps dernier voient le jour, avec toujours, un songwriting ciselé et des arrangements particulièrement léchés (la scie musicale, justement qui donne son titre à son dernier effort, cuivres et cordes ailleurs, parfaitement dosés). Ne s’interdisant pas de faire écho aux réalités sociales du présent (I Have Been To The Mountain rappelle la mort tragique d’Eric Garner, Afro-Américain tué lors de son arrestation par la police new yorkaise en 2014), le garçon continue pourtant d’enfiler les chansons intemporelles comme peu peuvent s’en targuer.

Kevin Morby – Sur la scène du Fort à partir de 19h20.

Belle and Sebastian

BELLE_AND_SEBASTIAN_1_RVB_300_©SOREN_SOLKAER.jpgDix ans après son précédent passage à la Route du Rock (lors de l’édition 2006, alors qu’Isobel Campbell, qui avait déjà quitté le groupe, était pour sa part programmée au Palais du Grand Large) et 20 ans (quasi) après ses débuts, Belle and Sebastian devrait une nouvelle fois ravir les festivaliers. On se souvient d’un début de soirée enchanteur, illuminé par le polo blanc étriqué et la guitare folk de Stuart Murdoch : l’indie pop toujours classieuse du groupe de Glasgow avait fait mouche et on est ravi de retrouver le groupe sur scène.

En 20 ans d’existence, les Écossais ont publié neuf albums studio, des intemporels Tigermilk et If you’re feeling sinister (1996) puis The Boy with the Arab Strap (1998) chefs d’œuvre aux guitares rondes, aux arrangements souples tout en légèreté et aux textes cisaillés, jusqu’au tout dernier long format en date, qui prend un étonnant virage dansant (Girl In Peacetime Want to Dance, 2015).

Planquant ici des arrangements de cordes à la Jean-Claude Vannier circa Melody Nelson (Don’t live the light on, Baby sur Fold your hands child, you walk like a peasant -Jeepster Recordings 2000), là du Love sur le refrain (Black and White Unite sur la bande originale avortée Storytelling – 2002) ou dans des violons surgissant (Dear Catastrophe Waitress sur l’album du même nom – le premier sorti chez Rough Trade en 2003), les Écossais restent surtout un groupe aux mélodies et aux harmonies cristallines, aux décors ensoleillés, vaporeux et cotonneux et aux superbes artworks. La transparence et la fluidité des Belle and Sebastian prenant parfois, il est vrai de surprenants atours comme sur Girl In Peacetime Want to Dance, dernier album en date qui fait des détours osés par une instrumentation eurodance (comment Sylvia Plath se trouve mêlée à cette chevauchée synthétique dégoulinante, on se le demande encore !) mais dont le passage sur la scène devrait faire danser les festivaliers. Comme l’avouait Suart Murdoch au Guardian : « Stevie wants to be in the Velvet Underground, Bob [Kildea, bass] wants to be in the Rolling Stones and I want to be in Abba.” Tout est dit !

Belle and Sebastian – Sur la scène du Fort à partir de 21h00.

Haelos

Pour faire une pause sous les étoiles le vendredi, les organisateurs parient sur le revival trip hop avec les Londoniens d’Haelos. Découverts en 2015 suite à un premier EP intitulé Earth Not Above, Haelos est un trio composé des musiciens Arthur Delaney et Dom Goldsmith et de la chanteuse Lotti Benardout (enfin les garçons chantent aussi), dont le premier album est sorti chez Matador cet hiver (Full Circle). Rythmiques entre électro et hip hop, basses lourdes et soul urbaine, la musique du trio lorgne davantage du côté de Jungle, voire de très loin dans le brouillard de XX, que des chantres du trip hop circa 90′ (Massive Attack, Portishead). On n’est sûrement pas les plus convaincus par l’ « euphorie sombre » que le trio souhaite provoquer (pas d’euphorie de notre côté), mais on a nul doute quant à l’enthousiasme que le trio pourrait susciter dans les rangs des festivaliers. C’est en tout cas tout le mal qu’on leur souhaite.

Sur la scène des Remparts à partir de 22h20.

Minor Victories

Minor Victories, ne s’est jamais produit sur la scène du Fort, mais deux de ses membres, si ! Stuart Brainwaithe avec Mogwai d’une part. Rachel Goswell dont la classe et le sourire avaient charmé le Fort St Père tout entier avec Slowdive, d’autre part. Pour les accompagner on retrouve également Justin Lockey des Editors et James Lockey, son frangin, qu’on connaît avec Hand Held Cine Club. C’est d’ailleurs le guitariste des Editors qui a initié le projet, cherchant une voix féminine pour un ep un peu noisy.

Slowdive

Bref : composé à quatre, à distance, avec pas mal d’allers-retours par mail, ce premier album (finalement, le projet a évolué) sorti au printemps dernier allie chant éthéré particulièrement addictif, progression toute cinématographique -voire parfois épique-, guitares tour à tour sombres ou aériennes, avec parfois des parties de cordes vaporeuses. Sur un titre, Mark Kozelek, l’ex-leader des Red House Painters/Sun Kil Moon (qu’on a pu voir l’an dernier à la collection été à la Nouvelle Vague) mêle sa voix à celle de la chanteuse Rachel Goswell pour un duo inattendu (les deux artistes ont néanmoins déjà collaboré à l’occasion d’un album hommage à John Denver-2000) mais réussi (For You always) qui offre une nouvelle couleur à la palette de Minor Victories. Quelques titres plus tôt, c’était James Graham (de The Twilight Sad) qui venait apporter un contrepoint vocal à la chanteuse de Slowdive sur Scattered Ashes (Song for Richard). Au final, l’album est particulièrement cohérent, abouti, même si parfois un poil grandiloquent, et on a très hâte d’en découvrir l’interprétation live par ce quatuor de choc (qui a dit supergroupe ?) sur la scène du Fort. D’autant que ce sera la première date française pour le collectif.

Minor Victories- Sur la scène du Fort à partir de 23h10.

La nuit sur le Dance-Fort

Si certains s’étonnent encore (!) qu’un festival indie-rock propose une programmation électro (notamment pour réchauffer les festivaliers lorsque la fraîcheur nocturne tombe sur le Fort), la majorité du public en redemande. On retrouvera ainsi plusieurs groupes ou artistes destinés à propulser tout le monde sur le Dance-Fort.

Pantha du Prince

pantha du princeOn n’a pas vraiment de recul avec le producteur allemand Hendrick Weber, aka Pantha du Prince, dont on suit chaque sortie discographique avec un plaisir toujours renouvelé depuis ses tout débuts sur le label de Lawrence, Dial. On est bien conscient que la musique de l’Allemand ne peut pas combler toutes les oreilles, mais pour notre part on est vraiment fan. Depuis, donc, les sorties de Diamond Daze (Dial, 2004) et This Bliss (Dial, 2007), merveilles d’électro house cristalline et de techno ambient irrisée, qui n’ont jamais quitté nos platines (This Bliss surtout).

Toujours, ensuite, avec le tout aussi excellent Black Noise sortant cette fois-ci de façon plutôt inattendue chez les Anglais de Rough Trade. Avec ce troisième long format enregistré dans les Alpes suisses, Pantha du Prince s’est inspiré du bruit noir, ce son imperceptible pour l’oreille humaine, qui résonne juste avant les catastrophes naturelles (tsunami, tremblement de terre…) et de l’angoisse qui en découle. La pochette de l’album (une peinture d’un village paisible au bord d’un lac tout aussi idyllique) venant jouer sur cette même peur : ne croyez pas ce que vous voyez. C’est d’ailleurs près des ruines d’un village englouti il y a deux cents ans par un glissement de terrain qu’Hendrick Weber aurait mis en forme ce troisième album. D’une cohérence et d’une richesse majestueuse, ce diamant brut mélangeait sons organiques enregistrés dans la nature et textures synthétiques modulées avec un talent d’orfèvre. On y retrouvait également la voix de Panda Bear d’Animal Collective sur l’envoûtant et imparable Stick to my side. La relecture de certains titres de l’album par Moritz von Oswald, Lawrence, Efdemin ou Four Tet notamment, sur XI versions of Black Noise, s’avéra elle aussi passionnante.

On a ensuite retrouvé Pantha du Prince pour une collaboration expérimentale sur Elements Of Light (Rough Trade, 2013), étonnant album réalisé avec le collectif de percussionnistes fondus de cloches et de tout ce qui tinte The Bell Laboratory, avant son retour en solo cette année. Enfin pas vraiment en solo en réalité puisque pour son nouveau projet, Pantha du Prince s’associe avec son vieil ami Scott Mou et le batteur et compositeur norvégien Bendik Hovik Kjeldsberg pour former Pantha du Prince feat The Triad, collectif à l’univers visuel psychédélique minimaliste et dont la musique est toujours autant destinée au dancefloor qu’à l’écoute solitaire. Tout aussi rêveuse cette électronique shoegaze aux voix vaporeuses mixées en arrière fond se propose tout autant de vous emmener sur la piste les bras en l’air (Lichtersmaus, Chasing Vapour Trails) que de vous laisser hypnotiser par des paysages hivernaux (You What? Euphoria, The Winter Hymn).

Nous n’avons lu que des bons échos des performances visuelles et musicales de la Triade, mais à la Route du Rock, si l’on en croit le programme c’est en solo (pour un live vidéo & audio) que se produira Pantha Du Prince. Peu importe, on garde toute notre confiance au musicien pour transformer les pistes de son album en techno sensuelle et hypnotique.

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Pantha du Prince – Sur la scène du Fort à partir de 00h40.

Gold Panda

On sera pour notre part tout aussi impatient de retrouver le sémillant Derwin Schlecker, aka Gold Panda, dont les circonvolutions électroniques IDM downtempo nous accompagnent depuis de nombreuses années. Développements tout en finesse, enchainement subtil de clicks et de cuts, ondulant de milles petites secousses, la musique languide et inspirée du garçon de l’Essex est de celle qui donne le sourire aux lèvres. Repéré tout autant par ses remixes bien inspirés (Caribou ou The Field en tête) que par ses productions (Lucky Shiner en 2010 -sur Ghostly International- a longtemps squatté nos platines) ou ses mixes (un volume Dj Kicks sur !K7 en 2011), Derwin Schlecker fait obligatoirement penser à son compatriote Four Tet tant les deux garçons partagent cette science des ambiances oniriques toutes en subtils rebondissements et cette ouverture toute aussi délicate aux influences orientales.

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En 2013, Gold Panda sort son deuxième album, Half Of Where You Live, encore chez Ghostly International, avec toujours cette science de la fluidité aérienne tout en crépitements. Son nouvel album, Good Luck And Do Your Best, sorti mai 2016 cette fois-ci chez City Slang (juste avant la sortie d’un ep surprise inspiré par le Brexit), s’inspirant semble-t-il de son récent séjour au Japon, est tout aussi réussi. On est donc ravi de retrouver le garçon aux premières heures du matin le vendredi. Sous les étoiles, ça devrait être bien chouette.

Gold Panda – Sur la scène des Remparts à partir de 01h45.

Rival Consoles

On poursuit avec le Londonien Ryan Lee West, aka Rival Consoles, signé chez les acclamés Erased Tapes (Nils Frahm, Olafur Arnalds) mais dont le son finalement, n’a pas grand chose à voir avec ses camarades de label. Hormis, peut-être, l’envie de produire une musique aérienne. Car si l’on devait rapprocher le son du Britannique d’autres, on se tournerait plutôt du côté d’un Rone (Tohu-Bohu) ou de l’IDM (versant Jon Hopkins). Afterglow, par exemple, sur le troisième album du producteur sorti l’an dernier (Howl) transforme ainsi progressivement les synthés en voix quasi humaines, en même temps mélancoliques et lumineuses, sur une rythmique crépitante ciselée en dentelière.

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Précédent son dernier ep (ou mini-album ?) en date Night Melody sorti il y a quelques jours, ce troisième album du Britanique est en effet une mine de diamants pour qui aime l’électronica soyeuse, légère et aérienne. On fait donc confiance au producteur anglais et à son électro onirique et subtile, pleine de nuances pour nous emmener jusqu’aux dernières heures de la nuit sous les étoiles.

Rival Consoles – Sur la scène du Fort à partir de 02h40.

Magnetic Friends

Eux aussi au Fort, les djs des Magnetic Friends auront également une nouvelle fois en charge de réchauffer l’ambiance entre les concerts. Et comme à leur habitude, ils devraient sortir de leurs besaces une tripotée de titres pour danser dans la boue, faire des blindtests avec les copains, voire chanter à tue-tête bras dessus-dessous avec son voisin (parfois inconnu quelques minutes auparavant). Entre madeleines indie-hip-pop-electro-rock et bombinettes-turbines à danser, les facétieux djs pourraient d’ailleurs glisser quelques surprenantes pépites. Oui, ça s’est déjà vu. Comment ? Vous avez dit « chenille » ?

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Renaud Monfourny : l’expo

L’an dernier c’est le gentilhomme de l’argentique Richard Bellia qui exposait ses photographies sur le chemin descendant au Fort St Père. Cette année, les organisateurs, avec le soutien d’Agnès B. mettent à l’honneur l’un des membres fondateurs des Inrockuptibles, Renaud Monfourny auquel l’on doit certains des plus beaux portraits en noir et blanc des acteurs du rock’n roll (de près ou de loin) avec une vingtaine de photographies exposées sur le site du festival. Rappelant l’adage de Tati « Trop de couleur distrait le spectateur« , les images de Renaud Monfourny se font in situ, en noir et blanc, donc, et non en studio. De Patti Smith (avec ou sans fleur) à Nirvana dans les rues de Seattle, en passant par Nick Cave, Neil Young, Denis Hopper, Jim Jarmush (oui, on vous a dit Rock’n roll au sens large), Antonioni, Paul Auster, Eliane Radigue, les mains de Mark Lanegan, Sonic Youth (et on en passe des centaines) : Renaud Monfourny les a tous photographiés. Fréquemment exposées (notamment cette année à la MEP -Maison Européenne de la photographie-), récemment compilées dans un livre de portraits (Sui Generis) -du moins 131 d’entre eux- les images du photographe sont de celles qui marquent et frappent. A découvrir donc.

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A noter, pour fêter les 30 ans des Inrockuptibles, en plus de cette exposition, le magazine présente une programmation spéciale ciné (de Mulholland Drive à Almost Famous en passant par Happy Together) au cinéma le Vauban 2 à la Grande Passerelle la semaine du festival. Vous pouvez la retrouver ici.

Alors, on s’y retrouve ?


La Route du Rock Collection Eté 2016 a lieu du jeudi 11 août au dimanche 14 août.

Plus d’1fos : http://www.laroutedurock.com/

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