Route du Rock 2019 – La prog’ en détails [Face A]

Voilà bientôt 30 ans que le festival malouin tient la barre contre vents (consensuels des programmations) et marées (oui, on parle de cirés) : du 14 au 17 août 2019, la Route du Rock fêtera son vingt-neuvième anniversaire dans un Fort St Père désormais rendu totalement étanche (ou quasi), sur la plage et dans la Nouvelle Vague avec une programmation parfois pointue, souvent maligne et sacrément alléchante… Et qui donne une nouvelle fois envie de ne manquer ce rendez-vous estival sous aucun prétexte. On vous propose donc une présentation détaillée (en deux faces et un morceau caché, pour être un poil moins indigeste), en espérant vous y retrouver, en tongs ou en ciré…

[De la même manière que les noms des artistes font tous la même taille sur les affiches du festival il n’y a en réalité pas de face A et de B sides ici (et tous les fans de musique savent à quel point certaines faces B peuvent se révéler importantes), seulement un partage en deux faces pour éviter l’indigestion… La face B ici…]

Altin Gün

Les Rennais.es font depuis longtemps honneur au sextet live turco-néerlandais Altin Gün, programmé (et acclamé) aux TransMusicales en 2017, qui a d’ailleurs joué à guichets fermés à l’Ubu en début d’année et devraient avec grand plaisir retrouver cette célébration de l’âge d’or de la musique psychédélique anatolienne des 60’s et 70’s.

Fondé à Amsterdam, fin 2016, par Jasper Verhulst, le bassiste néerlandais de Jacco Gardner, tombé dans les trésors cachés du Bosphore psychédélique, le groupe réunit le batteur néerlandais Daniel Smienk (qui a remplacé Nic Mauskovic), son compatriote percussionniste Gino Groeneveld, le guitariste britannique Ben Rider ainsi qu’Erdin Yildiz ­Ecevit (saz électrifié, claviers et voix) et la stambouliote Merve Dasdemir au chant. Maître incontesté d’un groove psychédélique oriental, mêlant musique traditionnelle et distorsions électriques avec une belle finesse, Altin Gün est responsable de deux albums qui revisitent standards anatoliens rock et chansons traditionnelles turques (On, mars 2018 et Gece, 2019), tout aussi irrésistibles l’un que l’autre. On gage donc sans trop de risque de se tromper qu’en ce début de soirée, sur la scène du Fort, le sextet devrait sans peine faire onduler la foule sur ses métissages chaleureux à l’irrépressible groove.

Altin Gün – La scène du Fort – Vendredi 16  août – 20h35

2 Many Dj’s

Si Future Islands avait eu raison de notre résistance -pourtant consciencieuse- et nous avait fait fuir en 2017 avant l’entrée en scène de Soulwax qui avait mis le feu au Fort (avec délectation et le batteur de Sepultura), on est assez vieux pour se rappeler des étoiles dans les yeux de la folie furieuse qui avait retourné le Liberté pendant les TransMusicales en 2002 avec la prestation des 2 Many Djs (toutes nos excuses consternées aux vénérées soeurs Scroggins d’ESG programmées à la même heure cette nuit-là).

2 Many djs © Rob Walbers

Les frangins Dewaele y avait secoué la foule dans une centrifugeuse extatique le temps d’un set à l’éclectisme décoiffant et jouissif, tout en embardées inattendues allant de Dj Shadow à Elli et Jacno en passant par Nirvana, pour un mash up diabolique et hédoniste qui avait vu nos voisin.e.s inconnu.e.s nous serrer dans leurs bras d’émotion, les bras du Liberté entier (plusieurs milliers donc) se lever dans les airs dans une explosion totalement folle. Si le concept n’est peut-être plus autant d’actualité aujourd’hui, on est tout de même ravi de ré-entendre le duo et si on retrouve déjà quelques étincelles de la folie de cette nuit-là, ce sera déjà un grand bien.

2 Many Djs – La scène du Fort – Vendredi 16 août – 23h55

Idles

Retour sacrément attendu du quintet de Bristol Idles dans le Fort St Père, tant leur venue en 2017 sur la scène des remparts, avec un seul album dans leur besace, s’était transformée en explosion cathartique de bile noire et d’impitoyable humour. Le quintet y avait réuni tous les ingrédients pour un set furibard et ravageur.

Idles © Tom Ham

Composé du frontman vénère et sarcastique Joe Talbot, des deux guitaristes Mark Bowen et Lee Kiernan, d’Adam Devonshire à la basse et de Jon Beavis à la batterie, la bande existait depuis 2012 mais n’avait sorti son premier album, dans la douleur, qu’en mars 2017 chez Bailey Records, Brutalism. Treize redoutables boules de fureur punk nourries de galères multiples, de tensions internes et de deuil (la couverture du disque affiche la photo de la mère du chanteur décédée durant la réalisation de l’album). Depuis Idles a incendié toutes les scènes de chaque côté de la Manche avec une jouissance de pyromane, et a sorti une deuxième galette, Joy as an act of Resistance (Partisan Records, 2018), condensé de résilience (Joe Talbot a récemment perdu sa fille écoutez le crève-coeur June), main tendue sur un délicieux mélange de riffs dissonants et tranchants, de rythmiques insidieuses et d’un chant narquois au bord de la rupture à l’essentiel mantra repris en chœur par une tripotée de fans All is Love. Le tout, une nouvelle fois composé avec bien plus de finesse que l’on pourrait le supposer. Idles revient et on a hâte.

Idles – La scène du Fort – Jeudi 15 août – 20h30

Fontains D.C.

Juste avant, on sera ravi de retrouver les Irlandais de Fontains D.C., certes moins beuglants que les formidables Girl Band ou moins mélodiquement imparables que leurs aînés d’Undertones, mais dont on attend vraiment de voir en live ce qu’ils ont sous la (les) pédale(s).

Fontains DC © Daniel Topete

Avec un honnête premier album, Dogrel (Partisan Records, 2019), mais juste un poil trop produit à notre goût pour que ses brûlots sentent totalement le souffre, la bande menée par Grian Chatten, Conor Deegan III (basse), Carlos O’Connell (guitare), Conor Curley (guitare) et Tom Coll (batterie) montre qu’elle sait combiner un chant/déclamation qui rappelle tout autant un Robert Smith époque Fire in C.A.I.R.O sur le clashien Sha Sha Sha que The Streets sur le tube Hurricane Later ou Oasis (ouch) sur Television Screens, basse ronde et élastique post punk et guitares la salive aux lèvres. Sans oublier sa ballade pleine de brume et d’alcool Dublin City Sky qui évoque forcément les Pogues. On attend donc les Dublinois de pied ferme, espérant sincèrement que leur odyssée punk ait la flamboyance joycienne qui leur manque un tantinet sur galette.

Fontains D.C. – La scène du Fort – Jeudi 15 août – 19h20

Tame Impala

On attend également le retour de Tame Impala sur la scène du Fort, après un premier passage en 2013 marqué par la sortie de Lonerism en 2012, grand moment de bordel farfelu, grouillant d’inventivité débridée, que l’Australien de Perth, leader et tête pensante du groupe, Kevin Parker et sa bande avaient catapulté dans une demi-pénombre, à peine rehaussée par des projections psychédéliques de cercles colorés concentriques et d’images kaléidoscopique sur un public en grande partie conquis. Après un premier LP Innerspeak (Modular Recordings 2010) de psyché rock totalement assumé, tout particulièrement acclamé, le groupe avait confirmé avec un Lonerism tout autant plebiscité et arrivait à la Route du Rock devant une foule frémissante, tant d’impatience que d’angoisse à l’idée que le foisonnement délirant ne se transforme en cacophonie ubuesque en live. Kevin Parker, foulard autour du cou, jouant de ses pédales pied nu pour modifier les tonalités de sa Rickenbacker, accompagné de ses musiciens avait finalement livré un set d’un peu plus d’une heure particulièrement épatant, mélangeant dans sa marmite psychédélique mélodies pop, échos tourbillonnants, fuzz, réverb et arrangements multicolores avec une précision maniaque, sans omettre digressions et expérimentations sur une seconde partie de set plus rentre-dedans, pendant laquelle son batteur Julien Barbagallo (coucou Aquaserge), nous avait tout bonnement époustouflé.e.s.

Tame Impala © Matt Sav

Depuis Tame Impala a sorti le surprenant Currents (2015), qui a (en partie) déboussolé les fans de la première heure mettant davantage les claviers électro (bubble ?) pop en avant mais rencontré un succès énorme, mené par les deux tubes Let it happen et The Less i know the better, et dont l’un des titres sera même repris par Rihanna (sous la forme de Same Ol’ Mistakes). La suite est donc sacrément attendue de nombre d’aficionados à travers le monde et les deux singles sortis cette année qu’il s’agisse du dansant Patience aux percus disco ou du plus mainstream Borderline maintiennent les amateur.rice.s sur la brèche. Ajoutez à cela des shows hyper graphiques, tout en couleurs mélodiques et rythmiques et vous comprendrez que l’attente suscitée par Kevin Parker, Cam Avery (basse), Dominic Simper (guitare, synthés) et Julien Barbagallo (batterie) soit des plus frémissantes. Du moins parmi ceux/celles qui ont suivi/ accroché leur virage synthétique.

Tame Impala – La scène du Fort – Jeudi 15 août – 22h40

Paula Temple

Programmée pour les Rennais.e.s lors de l’édition 2015 d’Urbaines, l’autoproclamée noisicienne Paula Temple devrait mettre la foule en ébullition type Etna avec son électro taille XXL à la puissance de rouleau compresseur (ré-écoutez Colonised sur R&S, ça punche sévère) pour finir la nuit de ce vendredi 16 août. Depuis le début des 00’s, la musicienne britannique s’est aussi bien fait remarquer pour son Noise Manifesto à la fois label et plateforme qui abrite des « collaborations électroniques hors normes » que pour ses prestations hybrides entre live et dj sets (elle a par exemple co-développé le contrôleur MIDI MXF8 permettant de mixer simultanément avec 8 platines) ou ses talents de productrice.

Paula Temple © Julia Gunther

Dès 2002, on retrouvait en effet Speck Of The Future sur le mix Exhibitionist de Jeff Mills avant que la musicienne ne squatte les highlights de la scène techno avec la sortie de Colonised, sur R&S Records donc, en 2013, puis Deathvox en 2014 (R&S Records). Avec la sortie de son formidable premier long format, Edge of Everything, la musicienne engagée (notamment pour la représentation de la moitié de l’humanité dans la scène électronique) frappe une nouvelle fois à pleine puissance. Indus, techno brute de décoffrage et EBM en béton armé, bam dans ta face : nul doute que Paula Temple est la musicienne que le Fort, ravi, attendra les bras en l’air pour se faire raviner l’oreille de fond en comble. Rave on !

Paula Temple – La scène du Fort – Vendredi 16  août – 02h00

Crows

Quand on choisit comme animal totem le dark ramage des corbacs, on s’enthousiasme sans peine pour les guitares plombantes et acérées qui lacèrent tout sur leur passage. On ne s’étonnera pas que Crows ait choisi les six cordes salies de disto, le chant rageur et les plans cafardeux.

A la fois garage, mais éclairé d’une ampoule blafarde, et post-punk, les quatre mercenaires James Cox, Steve Goddard, Jith Amarasinghe et Sam Lister laissent dans leur sillage une traînée de poudre noire à coups de riffs massifs et crasseux. Du moins si l’on en croit leur premier album, Silver Tongues sorti sur le label fondé par les Idles & Co, Bailey Records. Alors certes, nos corbeaux s’enfoncent parfois dans de longs tunnels dont on aimerait les voir sortir et musicalement, entendons nous bien, rien de bien nouveau sous le soleil (noir), mais les Londoniens font a priori état et étal d’une belle maîtrise scénique. On se permettra donc de juger sur pièces sur la scène des Remparts dans l’obscurité du Fort.

Crows – La scène des Remparts – Vendredi 16  août – 23h10

David August

Caravage et clubbing, on doit admettre que ça surprend. Pourquoi lier Renaissance italienne et électro de dancefloor ? David August, pianiste émérite, producteur et ingé son von Hamburg, chantre des nuits clubbing sur la planète électro, pour preuve son premier album Times (2013) et une poignée de maxis résolument tournés vers la piste, s’est volontairement un temps rangé du circuit clubbing pour plonger dans de nouvelles inspirations (déjà en germe sur ses premières productions, à la ré-écoute). Il monte un label, 99CHANTS puis, son diplôme d’ingé son en poche, file en Italie, à Florence pour y retrouver ses racines et une nouvelle inspiration.

David August © Stefania Rosini

Il en ramène d’abord son album ambient DCXXXIX A.C. sorti sur son propre label en 2018 puis se fend d’un nouveau disque, D’Angelo, dont un titre fait donc mention de la vie tourmentée du Caravage. Il y prend le micro, ouvre de nouveaux horizons musicaux, insufflant une dose de classique à sa techno cérébrale, mais en version désossée et décharnée. Si partout, on crie au génie, on baille pour notre part poliment. On espère donc  fortement se tromper et on attend de voir ce que le garçon offrira sur la scène du Fort, d’autant qu’il est précédé d’une réputation scénique du feu de dieu. Souhaitons nous/lui la même réussite que l’an dernier le magicien Nils Frahm (si on reste dans le cadre électro-classical).

David August – La scène du Fort – Samedi 17 août – 00h15

Hand Habits

Dans la folle dinguerie qui nous a pris depuis une grosse année d’écouter en boucle la pop folk rock -essentiellement féminine- qui essaime un peu partout ces dernières années dans le monde anglo-saxon, des États-Unis à l’Australie en passant par la Nouvelle-Zélande (et dont on vous reparle très vite pour la soirée d’ouverture de la Route du Rock à la Nouvelle Vague), de Big Thief et Adrianne Lenker à Julia Jacklin et Aldous Harding en passant par Lucy Dacus, Snail Mail, Haley Heinderickx, Soccer Mommy, Lomelda, Japanese Breakfast, Stella Donnelly, Anna St Louis ou bien sûr Mitski ou Angel Olsen, on a forcément été accroché par le projet de Meg Duffy, Hand Habits, dont on connait donc déjà les chansons sur le bout des doigts.

Hand Habits © Aubrey Trinnamen

Accompagnant également Kevin Morby et Weyes Blood, la guitariste d’origine new yorkaise a commencé par sortir un premier essai, enregistré quasi seule entre les Catskills et L.A. où elle vit désormais, le délicat Wildly Idle (2016 chez Woodsist, le label de Jeremey Earl des Woods) avant de donner naissance au tout aussi éblouissant Placeholder cette année (sur l’historique Saddle Creek), mis en boîte à la campagne dans le studio du Wisconsin de Justin Vernon par le producteur Brad Cook. Alors bien sûr, il faut aimer le songwriting délicat, les voix vaporeuses doublées, les toms de batterie caressés à coups de balais, les guitares aériennes en accords ouverts ou en fingerpicking sensible, les lointains échos de slide guitar agrémentés de quelques notes de piano flou et des paroles /poèmes qui parlent d’un secret effondrement. Auquel cas, on ne saurait trop que vous conseiller d’arriver à l’heure le samedi sous les remparts du Fort, tant la promesse Hand Habits pourrait éclore sous vos yeux. On y sera pour notre part.

Hand Habits – La scène de Remparts – Samedi 17 août – 18h30

Silent Servant

Guatémaltèque émigré en Californie pendant son enfance, Juan Mendez se dissimule sous l’entité Silent Servant pour délivrer une électro plus glaciale qu’une chambre froide, techno au fil acéré, décharnée à l’os. Entre influences post punk dont il n’a gardé que les désespérantes noirceurs, fantasme lointain d’une Neue Deutsche Welle passée au gant de crin et indus européenne osseuse et émaciée, le Californien s’est d’abord fait connaître avec feu Sandwell District, collectif à quatre têtes pensantes (David Sumner -Function-, Juan Mendez donc, Karl O’Connor aka Régis et Peter Sutton) actif de 2002 à 2011, responsable d’une techno rigide, indus et violente.

Silent Servant © Nedda Afsari

En 2012, Juan Mendez sort Negative Fascination sur Hospital Productions -la maison de Prurient – pour 35 minutes de techno angulaire, parfois marquée par un pied étonnamment absent, mais qui peut aussi cogner dur et dru (The strange attractor), avec une masse pleine de clous, cela va sans dire. Sorti fin 2018 Shadows of Death and Desire est au moins tout aussi joyeux et renoue avec le même bonheur avec une techno intranquille et déviante. Amateurs de No Future crépusculaire, voilà une belle matière de vous enfoncer dans une nuit sans lune au-dessus du Fort.

Silent Servant – La scène du Fort – Samedi 17 août – 02h05

Pond

Tout comme Tame Impala, Pond vient de Perth en Australie, mais surtout c’est Kevin Parker qui a produit plusieurs de ses disques, notamment Tasmania, son dernier album en date, tandis que le multi-instrumentiste Jay Watson l’un de ses membres a joué sur Lonerism et Innerspeaker, qu’on a également pu entendre Nick Allbrook avec Tame Impala ou que Joe Ryan en est un roadie (si on a tout suivi). Et autres échanges de personnels tant les deux groupes sont à géométrie variable et pratiquent l’échangisme musical. Bref, beaucoup de liens entre les deux formations, qui se ressentent également dans l’évolution des deux groupes puisque Pond, comme Tame Impala a commencé avec un rock psychédélique, fuzzé à souhait avec Psychedelic Mango (2009), pour progressivement, au fil de ses huit longs formats, devenir de plus en plus synthétique.

Pond © Pooneh Ghana

La débauche flashy du visuel de Tasmania donne la couleur : Pond joue une synth pop aussi glitter que Gary, avec des déhanchements nonchalants à danser en tongs sur des claviers eighties. A l’exact opposé en quelque sorte de ses lyrics aux thématiques plus lourdes : crise écologique, crise migratoire ou responsabilité vis à vis des populations indigènes. Si on n’a pour notre part pas été complètement emballé par les méandres synthétiques versant parfois dans la facilité du groupe australien, on attend quand même avec curiosité de les voir sur scène, tant la réputation déjantée de son leader Nick Allbrook à la théâtralité exacerbée semble emporter public et suffrages en live. Une bonne façon sûrement de lancer les hostilités au Fort st Père pour ce premier jour de festival.

Pond – La scène des Remparts – Jeudi 15 août – 18h30

Oktober Lieber

Moitié d’Oktober Lieber, Marion Camy-Palou avait électrisé les oreilles du festival Treize sous l’entité Deeat Palace. Elle revient dans le coin avec Charlotte Boissellier (Ambeyance) avec la même volonté de masser les oreilles des festivaliers en déroulant les beats martiaux en mode Panzer.

Oktober Lieber © Titouan Massé

Placé sous le signe de Chris & Cosey (émanation de Throbbing Gristle), mais en allemand dans le texte, le duo Oktober Lieber allie progressions linéaires hypnotiques, rythmiques indus et chants incantatoires sur un bref premier album, In Human (Le turc mécanique) sorti en octobre 2018. Ajoutez aux influences minimal wave, aux synthés analogiques et aux sonorités synthétiques un amour pour les musiques de John Carpenter et autres Giallo dérangés et vous comprendrez que cette électro navigue sur les eaux chlorées d’une dark pop protéiforme. Avec a priori, en prime, une jolie maîtrise du live qui devrait catapulter le festivalier jusqu’aux quasi dernières heures de la nuit.

Oktober Lieber – La scène des Remparts – Samedi 17 août – 01h20

Conférence de Christophe Brault et expo photos de Pierre René-Worms

 

Si vous détestez les grains de sable qui grattent entre les orteils et que vous craignez l’eau de mer au réveil, vous aurez une belle alternative dans les fauteuils du Théâtre Châteaubriand de St Malo le vendredi 16 août dès 14h avec la conférence, menée tambour battant par Christophe Brault, qu’on ne présente plus ici (ancien disquaire de l’institution Rennes Musique et chargé de cours à l’université Rennes 2 en musicologie, désormais conférencier bondissant et passionnant et également star de l’émission Music Machine sur nos pages, diffusée sur C-Lab) qui se chargera de retracer (avec la fougue qu’on lui connaît) l’histoire des années 77 à 83, de ce passage du punk au post-punk et à la new wave. Et sans jamais regarder ses pieds, s’il vous plaît.

Des Talking Heads à Blondie, en passant Joy Division ou Siouxsie and the Banshees : Christophe déroulera l’univers de cet autre âge d’or devant vous avec la générosité et l’enthousiasme qu’on lui connait. En écho à l’exposition photo du photographe Pierre René-Worms autour de la New Wave de 77 à 83 à la Tour Bidouane sur les Remparts de St Malo, qui reprend ses clichés des artistes de l’époque pour Actuel et Rock & Folk.

Post Punk et New Wave 1977/1983  – Conférence de Christophe Brault – vendredi 16 août – Théâtre Chateaubriand – 14h (gratuit)

Exposition de photographies de Pierre René-Worms -Tour Bidouane sur les Remparts de St Malo – Du 27 juillet au 25 août (gratuit)

Magnetic Friends

Pour finir, les plus chics seront bien sûr comme d’habitude au Fort, comme chaque année. Les djs des Magnetic Friends auront en effet une nouvelle fois en charge de réchauffer l’ambiance entre les concerts. Et comme à leur habitude, ils devraient sortir de leurs besaces une tripotée de titres pour danser, faire des blindtests avec les copains, voire chanter à tue-tête bras dessus-dessous avec son/sa voisin.e (parfois inconnu.e quelques minutes auparavant). Entre madeleines indie-hip-pop-electro-rock et bombinettes-turbines à danser, les facétieux djs pourraient d’ailleurs glisser quelques surprenantes pépites. Oui, ça s’est déjà vu.

 


La Route du Rock Collection Eté 2019 aura lieu du mercredi 14 août au samedi 17 août.

Plus d’1fos


Laisser un commentaire

* Champs obligatoires