Cette année encore, du 13 au 16 août, le plus malouin des festivals présente sa collection été entre lunettes de soleil hipster et bottes en caoutchouc (ou pas).
Retrouvez tous nos articles sur La Route du Rock, avant, pendant et après le festival ici.
- Bilan de la Route du Rock 2014 : Reconquête et limites
- Route du Rock 2014 : Compte-rendu du Samedi – Apologie des branleurs
- Route du Rock 2014 – Retour en images sur les trois jours
- Route du Rock 2014 : un vendredi entre émotion et fureur
- Route du rock 2014 – Et c’est pas fini : la prog’ du samedi
- Route du Rock 2014 – Compte-rendu du jeudi : Bottes is not dead
- Route du Rock 2014 – un vendredi entre vieilles gloires (bouleversantes) et nouveaux héros furieux
- Route du Rock 2014 – un jeudi entre lo-fi qui dépote et électro euphorisante
- Route du Rock 2014 – Mac DeMarco, magnifique dilettante
- Route du Rock 2014 – Apéro musclé dès mercredi
- Route du Rock 2014 – Prêts pour l’essoreuse Thee Oh Sees ?
- Route du Rock 2014 – les 7 vérités des Liars
- Route du Rock 2014 – La prog’ décortiquée
Présentation détaillée d’une programmation parfois pointue, souvent maligne et fréquemment alléchante… Voire carrément « sexy » ! Explications.
Une soirée apéro à La Nouvelle Vague pour ouvrir la Route du Rock
Pour débuter cette nouvelle édition sur les chapeaux de roue, la team Rock Tympans vous propose de nouveau une première soirée en guise d’apéritif (musclé) à La Nouvelle Vague dès le mercredi 13 août.
Pour ouvrir cette collection été, on mettra en effet les potards à fond avec les Québécois de Ought. Sur Constellation, mais davantage versant doigts dans la prise que longues envolées post-rock contemplatives, Ought a sorti (après quelques titres en 2012 pendant le Printemps d’Érable) un premier album rageur étonnamment équilibré More than any other Day en avril dernier.
Dru et rêche, le rock tendu de ces Montréalais joue la carte du post-punk bancal, basculant d’un Habit à la David Byrne/Talking Heads aux riffs Sonic Youthien d’un Around Again (grand morceau!) en passant par des guitares façon Feelies accommodées à l’urgence d’un phrasé new yorkais allant de Television aux Strokes, quitte à flirter avec Gang of Four sur quelques titres. Tim Beeler alterne d’ailleurs chant mélodique avec un phrasé parlé et fiévreux, se permettant même parfois de susurrer ses maux dans un souffle vicié. Avec en plus, on l’a dit, un bel équilibre trouvé sur la longueur de l’album entre rage incandescente et climats plus lents (à la tension tout aussi palpable). Une belle manière de débuter cette édition tambour battant.
D’autant que juste après, c’est le leader des ex-Walkmen Hamilton Leithauser qui viendra nous ramoner les sens. Les Walkmen, c’était un peu une autre manière de voir (et de faire) la pop. Un peu à la façon de leurs voisins de The National, avec une insolence classe et une apparente désinvolture. Mais qui creusait profond, à la manière de la voix d’Hamilton Leithauser, son chanteur guitariste donc, qui, d’un refrain urgent vous déplaçait le cœur dans l’estomac. Une voix fissurée et solide à la fois, une voix qui savait crier, pour de vrai, et vous écharder la gorge. Une voix qui s’envolait sur une piste de décollage de mélodies troussées avec talent, des chansons pop tout à la fois exigeantes et évidentes.
Hamilton Leithauser est désormais sans ses Walkmen (qui avaient, en 2012, sacrément retourné le Fort St Père), mais pourtant, s’est-on dit à l’écoute de son album solo Black Hours (sorti en juin), pas grand-chose n’a changé. Alors certes, on l’a lu ici et là, le New Yorkais se pose peut-être davantage en crooner, mais franchement, ne nous laissons pas abuser par son costume à la Sinatra sur l’artwork ou par les doo-wop de I Retired : Hamilton Leithauser reste le même. Une voix toute en tension sous-jacente qui affleure sous l’élégance de mélodies raffinées (cette fois-ci troussées à l’aide d’un Fleet Foxes, d’un Dirty Projectors, d’un Vampire Weekend et d’un Shins) et garde le même cap, celui d’une pop toujours exigeante et accessible.
Pour finir la soirée, on retrouvera Frànçois and The Atlas Mountain, autrement dit François Marry et ses quatre acolytes multi-instrumentistes. Peut-être un peu éclipsé par le succès du single La Vérité, Piano Ombre, troisième volet d’une sorte de trilogie qui commençait avec Plaine Insondable (Talitres, 2009), puis E Volo Love (Domino, 2011), est pourtant un album aux multiples ambiances. La pop en français des Charentais s’y fait peut-être moins africaine que sur E Volo Love ou Plaine Insondable, mais pas tant que ça (pour preuve au hasard les rythmiques de Summer of a Heart ou La vie Dure flirtent tout autant avec celles d’antan). Elle continue pourtant de mêler en un même chaudron pop française à la ligne claire, mélodies à la facilité anglo-saxonne et ouverture bienvenue aux structures et sonorités d’ailleurs.
Ce Piano Ombre part ainsi lui aussi en ballade, cheminant des dérèglements soniques planqués dans Fancy Foresight évoquant la transe d’un disque dur, aux cordes et piano de pop rêveuse et romantique d’un Bien Sûr ou La fille aux cheveux de soie, en passant par les cuivres de l’épatante ouverture Bois, sommet introspectif mésestimé de ce nouvel album. Surtout qu’en live, cette pop sautille constamment d’un pied sur l’autre et vous convie dans la danse (voire la transe). On gage que la prestation des Charentais sera une belle manière de se mettre dans l’esprit du festival estival (d’autant qu’à La Nouvelle Vague, vous serez à l’abri de tout caprice météo).
Bastions rock au Fort St Père
Bon, la Route du Rock met peut-être le mot « rock » en avant, mais c’est bien sous toutes ces formes qu’il faut prendre l’acception, du garage au psyché, de la pop au lo-fi, du shoegaze à l’électro-pop et on en passe.
Le jeudi, on aura l’ineffable bonheur de retrouver une formation qui éclate crânement le garage et en repousse les murs à chaque prestation. En interview pour The Drone, le blondinet Ty Segall disait tout leur devoir et leur vouer une admiration sans borne. Et on comprend pourquoi tant les bourricots de Thee Oh Sees ont essaimé bien au-delà des collines de San Francisco les graines d’un garage espiègle, jouissif et rageur. Tout aussi prolifique que le gamin de Californie, les Thee Oh Sees ont déjà une carrière longue comme le Golden Gate aller-retour derrière eux, avec, déjà, plusieurs changements de noms (OC’s, The OhSees, The Ohsees, entre autres) et pas loin d’une trentaine de galettes (lps, eps, ou autres compilations de singles confondus) dans leur besace. Faisant suite à l’impeccable brûlot Putrifiers II et au tout aussi excellent Floatin Coffin leur dernier né, Drop (avril 2014) remet une nouvelle fois le couvert malgré une interruption annoncée en décembre. Et on gage que la prestation du combo de la Bay Area à la Route du Rock vous laissera bien plus échevelé qu’un ride aggripé à la barre d’un cable car, tant les lives de la bande à John Dwyer sont connus pour inverser irrémédiablement les connexions entre vos deux lobes cérébraux à coup d’énergie furibarde. Et avec un charisme de malades, tenez-le vous pour dit.
Le même soir on retrouvera Kurt Vile and the Violators, projet solo de l’Américain, joué à plusieurs sur scène. Auteur de cinq albums de folk qui flirtent parfois avec le psyché, parfois avec une écriture plus classique à l’américaine (le garçon cite Neil Young, Lou Reed ou Dylan en tête, notamment pour leur diction particulière qui devient partie intégrante de leur univers), mais qui ont progressivement quitté les rivages lo-fi des premiers albums (Constant Hitmaker -2008- et God Is Saying This To You… -2009) pour une écriture parfois plus incisive et tranchée (sur Childish Prodigy en 2009 ou Smoke Ring For My Halo en 2011 qui lui ouvrent une plus grande reconnaissance critique), Kurt Vile cultive arrangements à la fois nonchalants et racés, notamment sur son cinquième long format Wakin On A Pretty Daze (2013). N’hésitant pas, qui plus est, à étirer les formats de la sacro-sainte chanson pop (plusieurs titres dépassent les 7-8 minutes). Nul doute que sous les derniers rayons de soleil, la magie devrait prendre sur la scène du Fort.
Juste avant, ce sont The War on Drugs qui auront l’honneur d’inaugurer la même scène pour ce premier jour de festival. L’ancien groupe de Kurt Vile (le garçon avait en effet accompagné son copain Adam Granduciel aux débuts de War on Drugs avant de quitter la formation en 2008) en est déjà à son troisième essai de folk aussi touffu qu’épique avec Lost in the Dream après Slave Ambient en 2011 et Wagonwheel Blues en 2008. Une bonne dose d’americana, voire de classic rock (trop?) viennent colorer les chansons folk du combo de Philadelphie, le tout emballé par une production tirée à 4 épingles qui met la voix de son chanteur en avant (sur ce dernier lp en date). De la belle ouvrage qui devrait en ravir plus d’un en ce tout début de soirée.
Mais le vendredi, c’est la tête d’affiche qui risque bien d’en faire chavirer plus d’un. Lorsqu’on cherchait avec Christophe (Brault) un groupe dont la « reformation » serait aussi intéressante qu’à ses débuts, nous sommes tombés d’accord sur le trio de Bristol (et autant vous le dire, sur le sujet des reformations/retours, Christophe est intraitable). Portishead est un groupe passionnant, qui si vous étiez déjà jeune dans les années 90, vous filait déjà des frissons d’excitation aussi cafardeuse que suspendue.
La faute à Beth Gibbons dont la voix vous transporte autant qu’elle vous cloue sur place, grande dame à la classe bien souvent inégalée et dont la présence scénique et le charisme tout en humilité vous submergent de bout en bout de chacune de ses apparitions. La faute aussi au magicien tête chercheuse Geoff Barrow qui derrière ses machines est parvenu à créer des morceaux de soul glaciale, mélange de hip hop, de symphonies synthétiques et organiques. La faute enfin aux guitares distordues d’Adrian Utley, tout aussi passionné par les expérimentations soniques que son compère Geoff. Trois albums studio, Dummy (1994), Portishead (1997) et Third (2008) et un live (Portishead in NYC – 1998) ont suffi à faire de Portishead l’un des groupes les plus intemporels des nineties (vous pouvez ré-écouter les vieux albums, ils n’ont pas pris une ride). Mais ce qu’on apprécie particulièrement avec Portishead, c’est que les musiciens ont vraiment attendu d’avoir de nouvelles choses à dire et à écrire pour retrouver les chemins du studio en trio… A l’inverse de certains de leurs confrères, pourrait-on dire. Third, sorti en 2008 est un grand disque (ré-écoutez Silence très fort) dont les morceaux, comme ceux de leurs précédents albums, sont gravés dans nos inconscients et nos épidermes. Vivement.
Autre figure du début des nineties, Slowdive prendra le Fort le même soir. Le groupe de pop noisy qui aimait noyer ses mélodies dans des vagues de reverb n’a pas publié de nouvelles chansons depuis les années 90 et devrait donc allégrement piocher ce vendredi soir dans ces trois albums sortis entre 1991 et 1995 (Just for a Day puis Souvlaki produit par le sieur Eno en personne et enfin Pygmalion) et ce pour le plus grand plaisir de ses fans. Shoegaze délicat et mélodique, la musique du groupe britannique avait pourtant peiné à s’attirer à l’époque de ses sorties, la reconnaissance d’une grande frange de la critique musicale. Pourtant, les années passant, nombre d’artistes ont clamé l’influence qu’avaient pu avoir les compositions de Slowdive sur leurs propres univers. Au hasard, dans les plus récents, on pense à la dream pop cotonneuse de Beach House par exemple. Une chouette madeleine nineties pour les plus vieux d’entre nous, une découverte ouatée qui pourrait faire mouche chez les plus jeunes.
Tout aussi attendu par notre équipe (si ce n’est encore plus) : le trio américain Liars. On ne sait pas trop si on doit mettre les musiciens du côté dancefloor ou rock, puisque le dernier album en date Mess, nous catapulte sur la piste à coups de claviers et de basses bien grasses, les bras en l’air, le nez et les pieds dans la boue pour notre plus grand plaisir. Alors qu’à ses débuts, Liars était vu comme le chantre d’un rock déstructurant punk et no wave. Son premier opus paru il y a treize ans déjà, en 2001, avec un titre à rallonge They threw us all in a trench and stuck a monument on top, annonçait déjà un certain jusque-boutisme : guitares acérées et furieuses, voix possédée primitive qui scande les paroles, textures électroniques habitées (craquements, sonorités étranges)… Avant de poursuivre dans une veine tout aussi tendue mais encore plus oppressante sur leur second opus : They were wrong, so we drowned (2004). Avec Drum’s not dead en 2006, Liars affirme à nouveau la pertinence de ses compositions noise avant-gardistes. Sur l’album suivant, éponyme (2007), Liars veut écrire des chansons. S’intéresser à la mélodie. L’album y gagne en accessibilité. Mais attention, ne tombe pas pour autant dans la facilité. « Plaster Cast Everything » , le premier titre rappelle très vite que Liars n’est pas là pour faire de la tapisserie ou du macramé. L’étoffe de héros, ça se tricote à la sueur, avec des cordes de guitares bien tendues et des poings (de chemin) de croix. Guitares agressives, folie furieuse et schizophrénie restent présentes, même si certains titres ont la finesse mélodique des meilleures chansons pop. En 2010, Liars est revenu avec Sisterworld, plus accessible, certes, peut-être plus mélodique, si l’on peut dire. Mais encore sombre, tendu et tordu. Même si cuivres, cordes, ou lenteur de certains morceaux apparaissent alors inédits. C’est avec WIXIW que Liars plonge de manière plus radicale dans les sonorités électroniques se réinventant une nouvelle fois avec brio. Pourtant, pour Mess, le groupe souhaite revenir à plus d’immédiateté, à quelque chose de plus « primal » . Naissent ainsi onze titres qui lessivent tout sur leur passage à coups de synthés bien gras et de rythmiques concassées. Sur scène, Liars est possédé. La Route du Rock les avait déjà vus pour un concert teinté d’apocalypse noise et arty. Angus semblait immense, dégingandé et habité sur la scène du Fort Saint Père. La prestation nous avait laissé exsangues. On vous (se) souhaite la même chose pour cette nouvelle édition.
Pour ouvrir sur la scène du Fort le vendredi, on retrouvera également l’incandescente Anna Calvi et on en est plus que ravi. La Britannique au sang latin a sorti en fin d’année dernière un second album, One Breath, qui n’a fait que confirmer que la jeune femme n’est pas de ces feux de pacotille monté en épingle par une presse musicale avide de nouvelles PJ Harvey fantasmées. Mais a au contraire imposé la musicienne comme de celles qui construisent de vrais albums, denses et parfaitement équilibrés. Sur ce deuxième essai, la jeune femme fait preuve d’une obsession des détails et des arrangements tout aussi maniaque que sur le précédent (Anna Calvi -2011 – sur lequel au lieu de faire appel à un orchestre symphonique, elle a joué l’une après l’autre seule, chacune des trente-deux parties de violon), avec planqués au détour d’un pont ou d’un refrain, des déflagrations de guitares crades, des envolées symphoniques inattendues ou des percussions aux sonorités africaines. Les structures sont éclatées, triturées, étirées, mais retombent toujours sur leurs pattes, avec une grâce féline, bâtissant toujours plus en profondeur l’univers lyrique sombre et romantique de la jeune femme. Son ep de reprises sorties cette année (dont un Strange Weather en duo avec David Byrne à tomber – et on ne parle pas du Bowie-sque Lady Grinning Soul) confirment en outre les talents d’interprétation plutôt hors normes de la musicienne. Et quand on sait que sur scène, la timide demoiselle transforme ses prestations en secousses telluriques, remuant tout ensemble le feu et la glace, on devrait bien commencer la soirée.
Le samedi, le plus que très attendu gratteux lo-fi Mac Demarco ouvrira sur la scène du Fort. Aussi nonchalant qu’attachant, le gamin aux blagues loufoques un rien grivoises sur scène -ou en video comme le prouve sa toute récente collaboration avec Tyler, the Creator- et à la guitare à 30 dollars canadiens (c’est ce que dit la légende) devrait immédiatement vous donner envie de danser en tongs (qu’il y ait de la boue ou non) sur sa pop faussement torchée en 3 minutes sur un coin de table, une Viceroy aux lèvres. Le songwriter, capable d’écrire une ode aux cigarettes (Viceroy, donc) en la transformant en ballade aussi contemplative qu’addictive a en effet un talent certain pour écrire de petits bijoux à la Jonathan Richman. Depuis de premiers essais avec son complice Alex Calder sous le nom de Makeout Videotape, Mac Demarco enchaîne désormais sous son propre nom les galettes d’une demi heure (Rock and Roll Night Club en 2012, premier album déglingué du slacker canadien signé chez Captured Tracks, puis l’excellent 2 la même année dont la majorité des exemplaires a dû être vendues à Total Heaven -on n’en sait rien, mais ce serait fort possible !- qui a ouvert au garçon et à ses musiciens les scènes du monde et de Navarre ; et enfin le tout récent Salad Days -2014-) de ballades lo-fi à la classe nonchalante. Le prince farfelu du cool sera une excellente rampe de lancement pour cette dernière soirée de la Route du Rock.
Figure plus dandy que celle du Canadien, Baxter Dury passe cette année des frimas hivernaux au coucher de soleil estival après deux venues à la collection hiver de la Route du Rock (2006 et 2012, si on se souvient bien). Depuis Happy Soup, sorti en 2011, le Britannique a réussi à se faire un prénom après deux premiers essais restés confidentiels (en termes de ventes, du moins) Len Parrot’s Memorial Lift en 2002 et Floor Show en 2005, notamment grâce à ces 10 titres à la simplicité directe où s’entremêlent la voix grave du songwriter et celle omniprésente et légère de Madelaine Hart aux chœurs. Épurée, aux arrangements minimalistes, la musique de Baxter Dury gagne pourtant en luminosité sur ce troisième album. Sa basse ronde et ses chœurs sautillants et élastiques vous donnant même parfois envie de vous trémousser avec un flegme tout britannique (on pense à Claire ou à la dernière partie de Leak at the Disco par exemple). Pour sa troisième venue à la Route du Rock, Baxter Dury viendra présenter en avant-première son quatrième et nouvel album, précédé par le single Pleasure annonciateur d’une jolie livraison.
Révélation pop psychée de cette année pour beaucoup le quatuor britannique Temples a un talent ineffable pour trousser de petites bombes inspirées et racées comme le démontre leur premier album Sun Structures (2013) en 12 titres bluffants. Avec leurs allures de Marc Bolan Byrdsien, les gamins de Kettering ont un sens inné de la mélodie qui tourne et vous kidnappe l’oreille (oui, The Golden Throne en est le parfait exemple). Sans compter sur une sacrée habileté à fomenter des arrangements aussi ambitieux que malins, qui certes, doivent beaucoup à leurs glorieux aînés (oui, il y a du Beattles chez les Temples, mais aussi du Syd Barett, du Byrds ou du T-Rex), mais qu’est-ce que c’est bon. D’autant que ces quatre drilles enregistrent le tout tranquille à la maison et produisent le tout avec un talent presque vexant. Car comme Tame Impala, les minots aux épaisses tignasses ne se contentent pas de ressasser un passé figé sur du papier glacé mais insufflent une énergie toute neuve à leurs compositions. Et on parie même que plus d’un artiste paierait cher pour pouvoir se targuer d’aligner sur un même album, non pas un pauvre single, mais douze tubes en puissance. Alors bien sûr, il faut aimer la pop, et qui plus est la pop kaléidoscopique. Mais si sur scène, les jeunes Anglais sont aussi forts que sur disque, on ne boudera pas notre plaisir.
François Floret l’avait dit après les difficultés de 2012, la Route du Rock se devait d’avoir une « programmation sexy » pour les fins de soirée afin de faire revenir les jeunes pour danser jusqu’au bout de la nuit. Un groupe ou un dj set électro en fin de soirée, ce n’est pas pourtant pas une nouveauté à la Route du Rock, mais cette année, les 5 artistes ou groupes choisis devraient rallier le plus grand nombre. Et surtout nous faire danser jusqu’aux dernières (ou quasi) heures de la nuit…
On commence avec Jamie XX, aka Jamie Smith, membre essentiel de the XX, qui prendra les platines le samedi 16 août. Un retour gagnant on l’espère puisque le garçon avait annulé son set à l’édition 2012. Si l’homme s’est illustré par ses talents de producteur de dubstep (avec le maxi Far Nearer ou plus récemment Girl/sleep sound ou All under one roof raving), on a tout autant acclamé ses collaborations (We’re New Here, 2011, avec Gil Scott Heron) ou ses remixes (Adèle, Radiohead, Glasser, Florence+the machine…). Mixant tout autant house, électro, dubstep, le Londonien devrait vous tenir éveillés jusqu’à l’arrivée de la star méga attendue venue de Norvége.
Todd Terje (puisque oui, c’est de lui qu’il s’agit) a affriolé les radars de la sphère électro et est indubitablement une pièce maîtresse de cette programmation plus sexy. Depuis la sortie du hit planétaire Inspector Norse (voire Strandbar ou Delorean Dynamite) le producteur était suivi à la trace par une horde de clubbers les bras levés. Et son premier album sorti au printemps (le bien nommé It’s Album Time) n’a fait qu’enfoncer le clou. Prince du disco scandinave (il n’est pas le seul, ses copains Prins Thomas et Lindstrom en sont deux autres fervents représentants), le garçon a même invité Bryan Ferry à chanter sur une reprise de Johnny and Mary (la ballade de Robert Palmer) entre 12 titres de nu-disco et de house décalée (au hasard plus proche de Jean Jacques Perrey et François de Roubaix que de Frankie Knuckles – l’intro de Your Love exceptée-). Festive, sexy, sans prise de tête, la musique du prodige norvégien devrait sans aucun doute donner un petit côté balearic aux plages malouines…
La veille, c’est aux Allemands de Moderat qu’incombera la tâche de secouer la torpeur du Fort St Père (fort à parier qu’avant eux, les Liars auront également bien fait le boulot !). Formé de deux machines de guerre des nuits berlinoises du début des années 2000, aka Modeselektor (oui, vous vous rappelez certainement de Dancing Box ou 2000007 avec TTC ou The White Flash avec le sieur Thom Yorke) et Apparat (les excellents Walls ou Orchestra of Bubbles avec la taulière de Bpitch Ellen Allien), les trois gredins ont réussi à produire dès leur premier album (Apparat, 2009) une électro qui contentait tout autant fans hardcore du genre que néophytes, une électro plutôt exigeante qui se permettait une facilité d’accès à toutes les oreilles. Avec la sortie de II (2013) Apparat a une nouvelle fois fomenté plusieurs titres souvent classieux (II, 2013) – entrecoupés il est vrai de titres plus rnb qui nous heurtent un tant soit peu l’oreille. Mais si la production est parfois un peu trop aseptisée à notre goût et ce dubstep plus blafard que râclant les âmes, on ne boude pas notre plaisir, notamment sur les belles envolées techno-electronica que peut nous offrir le très progressif Milk.
Pour le jeudi ? Doublé gagnant avec d’un côté le retour de Caribou (venu à quatre reprises à la Route du Rock), et de l’autre la venue des épatants Darkside. C’est d’abord Caribou qui viendra présenter son nouvel album à paraître à l’automne, Our Love. On n’en a encore rien entendu, mais l’on suit le Canadien depuis Manitoba déjà, donc autant le dire, on ne s’attend pas à âtre déçu. Le projet de Daniel Snaith, en plusieurs sorties discographiques racées et stylées, a en effet souvent squatté nos platines sans relâche. Qu’il s’agisse de son électro-pop sautillante fabriquée à partir de sons vintages, de samples, mêlant les influences les plus diverses et de rythmiques parfois disco, parfois krautrock, parfois electronica (notamment sur l’excitant The Milk of Human Kindness, 2005 et sur l’addictif Andorra –2007-, gorgé de soleil) ou d’une électro d’abord pensée en tant que structure rythmique pour danser (après la découverte de Border Community), quitte à ce qu’elle s’assombrisse et gagne davantage d’épaisseur avec une retenue toute mélancolique sur l’indispensable Swim (2010). [Depuis, l’homme a également travaillé sous le pseudonyme de Daphni]. Derrière sa batterie, avec ses compagnons de scène (car l’homme sur scène produit une musique peut-être plus organique avec de « vrais » musiciens, contrairement à ses albums sur lesquels il est souvent seul à officier), Dan Snaith devrait nous parler tout autant à nos oreilles qu’à nos jambes.
Darkside nous accompagnera ensuite jusqu’aux plus profondes heures de la nuit. Et autant le dire, on exulte. Car l’électro lente et sexy du duo new yorkais d’adoption est une véritable odyssée déglinguée, entre craquètements et souffles, textures élimées et basses hypnotiques au groove malsain (Psychic, 2013). Formé du minot prodige Nicolas Jaar (Space is the only noise en 2011, mais aussi de nombreux lives extatiques ont forgé la réputation de cet americano-chilien) et de Dave Harrington, le guitariste-bassiste qu’il engage pour jouer Space is the Only Noise (« Il ajoutait des sons et de l’intensité à mes morceaux, se souvient Nicolas Jaar. Ça partait dans une direction rock que je n’avais jamais imaginée pour ma musique. Dave et moi avons rapidement construit un vocabulaire singulier sur scène” expliquait le gamin aux Inrocks), Darkside se fait d’abord connaître avec un ep 3 titres (Darkside ep, 2011) sacrément bien reçu par la critique, mais également en juin 2013 avec un long remix iconoclaste et détraqué du dernier album des Daft Punk (Random Access Memories) sous le pseudonyme de DaftSide. Avant la sortie du premier véritable long format du duo, petit bijou d’electro spatiale lente et funky donc. A voir sur scène.
Saluons aussi les programmateurs qui ont souhaité ne pas limiter ces shows à des artistes plongés le nez dans leurs laptops (même si c’est bien aussi) mais à proposer de véritables concerts. Qu’il s’agisse de Darkside, de Moderat (notamment avec les Pfadfinderei aux visuels) ou de Caribou avec ses deux batteurs sur scène, les shows proposés seront certainement plus vivants et plus orientés vers la scène que de simples dj sets. Et nul doute que cela devrait sacrément réchauffer l’ambiance des fins de nuit de plusieurs degrés.
Eux aussi au Fort, les djs des Magnetic Friends auront également une nouvelle fois en charge de réchauffer l’ambiance entre les concerts.
Cette année, ils l’ont promis : les embouteillages autour de la scène des Remparts et cette impression de s’y retrouver comme en plein milieu de La Guerre des Mondes seront résolus. Si on restait en effet un peu circonspect sur le manque d’anticipation des difficultés de circulation et d’accès à la scène l’an dernier, on avait en revanche apprécié la taille et la hauteur beaucoup plus confortables que pour l’ancienne « scène de la tour ».
Les organisateurs ont a priori bien pris conscience des limites de ce nouveau dispositif et ont tenté de changer les choses comme l’a expliqué François Floret aux copains de Pop is On fire ici : « Nous sommes conscients que l’accès à la scène des remparts n’était pas idéal l’an dernier. Nous ne nous attendions pas à ce qu’il y ait autant de monde à vouloir y aller : elle est prévue pour accueillir 3.000 ou 3.500 spectateurs, pas l’ensemble des festivaliers. Nous allons donc essayer d’améliorer l’aménagement. Cette année, la scène sera dans la même zone, mais orientée différemment, tournée vers l’entrée du fort. Nous allons également déplacer les bars et la restauration pour dégager l’espace, décaler la tour régie et surélever la scène. » Dont acte.
Et c’est tant mieux puisque cette année encore, pour rythmer non seulement l’arrivée des festivaliers mais aussi les petits coups de mous de la soirée, ce sont 9 groupes qui se donneront le tour.
On commencera le jeudi avec la folk inspirée de la jeune Angel Olsen, pas nian-nian pour deux sous, n’hésitant pas à durcir le ton ou à sortir les fantômes du placard. L’ancienne choriste de Bonnie Prince Billy l’a en effet prouvé dans son dernier album en date Burn your fire for no witness (2014) avec 11 titres qui vont de la folk la plus dépouillée et envoûtante (White Fire, Enemy) aux guitares en power chords (avec même un petit côté Pixies) –Forgiven/Forgotten-, en passant par la bossa nova voilée et pervertie de Iota.
On poursuivra le même soir avec la pop des Real Estate, parfaite pour accompagner les couchers de soleil des soirs d’été. Guitares claires qui s’entremêlent devant la voix de Martin Courtney, compositions délicates et lumineuses, le combo indie du New Jersey a réalisé un troisième album Atlas aux climats aériens et cotonneux. Une bonne façon de regarder le soleil fondre entre les pierres du Fort St Père, avec pourquoi pas, une boisson houblonnée à la main (ou tout autre de votre choix).
Changement radical pour clore la soirée sur la scène des Remparts avec les sales gosses de The Fat White Family, un rien plus hirsutes et dépravés. La preuve : un frontman qui finit certains concerts nu comme un ver, un refus des Franz Ferdinand de les avoir comme première partie pour un concert dans le Sommerset, ou une banderole qu’ils auraient tendu chez eux le jour de la mort de Margaret Thatcher « The Bitch is Dead ». Bref, une réputation de dézingués sans foi(e) ni loi précède le sextet cockney auteur d’un Champagne Holocaust à la pochette iconoclaste. Le groupe idéal pour ne pas s’endormir.
Le lendemain ce sont d’autres Londoniens (d’adoption cette fois), qui prendront la scène, mais ceux-ci davantage biberonnés aux nineties qu’aux seventies punk. A l’écoute des Cheatahs, impossible en effet de ne pas sentir sa frange immédiatement attirée par le bout de ses chaussures. Des mélodies planquées dans un brouillard de guitares shoegaze, des voix noyées dans la reverb’, Cheatahs rappelle sans peine les riches heures de My Bloody Valentine ou le Wagon de Dinosaur Jr. Sûrement rien de nouveau sous les projecteurs, mais les Cheatahs le font bien et avec un remarquable instinct mélodique. Alors ne boudons pas notre plaisir.
Les Protomartyr viennent pour leur part de Detroit, mais ont sûrement moins écouté Derrick May et consorts (ou même les Stooges et le MC5) que les Anglais champions des ambiances sombres de la Factory circa 80’s. Après un premier album No Passion, All Technique, Protomartyr signe cette année un nouvel opus (Under Color of Official Right) de pop-rock/post-punk aux guitares grasses et à la voix grave et décharnée. On les retrouvera également sur la scène des Remparts le vendredi 15 août.
Pour finir, c’est le trio canadien Metz qui mettra le feu aux poudres pour danser et pogoter jusqu’au bout de la nuit. Les drôles de dézingués devraient en effet une nouvelle fois envoyer le public de la Route du Rock se faire centrifuger à coups de déflagrations furieuses et bruitistes. Post hardcore refoulant du goulot, à l’ascétisme brutal la musique du trio risque de vous faire mal aux os. Guitares écumant la rage et les déchirures au tympan, rythmiques basse-batterie lourdes comme un pavé dans ta face, Metz ne lâche rien. Mais vous hache menu-menu. On a hâte.
Plus punk que hardcore, les Perfect Pussy qui débuteront sur la même scène le samedi auront pourtant la même volonté d’en découdre. Quintet de Syracuse (état de New York) aux velléités à peine moins rentre-dedans, les Américains ont sorti un premier album au titre un rien trompeur (Say yes to love, 2014) où tout est expédié le plus rapidement possible, dans un brouhaha de larsens et de fureur. Si la présence sonique du combo mené par la chanteuse Meredith Graves se révèle aussi énergique que l’est le concentré de ces 12 titres furibards, on risque bien de commencer la journée couvert de bleus soniques.
Plus lysergiques et hypnotiques, les Toy se feront sans doute moins braillards que leurs prédécesseurs sur la scène des Remparts. Car si le quintet londonien ouvre son second album Join the dots (décembre 2013) en vrombissements dark sur une batterie kraut, la suite du disque fait la part belle à une pop psychée bien souvent gorgée de soleil (You won’t be the same). Quitte, certes, à la couvrir parfois de cambouis en cradossant un peu les guitares par moments (Join the dots), histoire de pervertir juste assez ses belles mélodies.
On finira avec le rock lo-fi crasseux et malade des indispensables Cheveu. Le trio bordelais, parisien d’adoption, responsable d’un rock hirsute, qui rappelle autant Devo que Cabaret Voltaire en passant par Butthole Surfers, aime en effet à nous botter l’arrière du crâne à coups de guitares crades et de sonorités industrielles, d’un chant furieux incantatoire et de structures déglinguées. On ne saurait que trop vous recommander l’écoute de leurs trois lps sortis chez Born Bad Records, notamment 1000 (2011) aussi tordu que jubilatoire et le dernier en date, l’album Bum (on ne se lasse pas de ce jeu de mots foireux) à la pop dynamitée et dézinguée. D’autant qu’en live, les Cheveu nous ont laissé un souvenir impérissable lors de leur dernière venue à l’Antipode MJC, notamment grâce au chant éraillé et braillard de David Lemoine (le Ron Perlman du Punk-Garage français) passée à la moulinette d’effets multiples. A ne pas manquer.
Si vous êtes plutôt lève-tôt (et oui, 14h30, c’est plutôt tôt en langage festivalier), vous pourrez commencer la journée par une petite découverte musicale sur la plage Bon-Secours avec des dj sets mettant en avant trois labels français indépendants dès 14h30/14h00, puis dès 16h, poursuivre avec le live d’un artiste issu de leur catalogue. Le jeudi, c’est La Station Radar qui ouvrira le festival, suivi par Chambre 404 le vendredi et Futur le samedi. Tout ça avant de vous étirez tranquillement sur votre serviette de plage au son de lives plus que prometteurs.
On commencera le jeudi 14 août avec Johnny Hawaï. Les organisateurs l’ont dit, le programmer sur la plage, c’était une évidence. Sur son dernier 4 titres dont l’artwork aux palmiers vous met déjà dans l’ambiance, Southern Lights (septembre 2013), les vagues vous accueillent en effet en douceur pour 40 minutes de rêverie de pop lo-fi instrumentale et décalée, parfois teintée d’ambient. On gage qu’il n’y aura pas mieux pour accompagner vos pensées vagabondes sur les ondes iodées.
Le lendemain vous pourrez piquer une tête en compagnie d’Aquaserge quitte à rencontrer de drôles de chimères sous les eaux de St Malo. Héritiers directs de la scène prog-rock de Canterbury, et d’autres dérangés magnifiques (l’Art Ensemble de Chicago en tête, mais aussi Serge Gainsbourg ou Zappa bien sûr et on en passe), ses membres ont un temps servi de backing band à l’esthète pop Bertrand Burgalat, mais ont également été vus autour d’April March, Tame Impala, Stereolab, Acid Mothers Temple… En 10 ans (quasi) et 4 albums derrière eux, dont le dernier en date A l’amitié est sorti cette année, Aquaserge a prouvé qu’il était possible de mélanger pop, jazz, prog, free ou kraut avec goût et talent. De sacrés bonshommes.
Le samedi enfin, vous pourrez enchaîner les brasses et les dos crawlés au son de la musique Pegase. Le Nantais à l’électro-pop aérienne, co-fondateur du label Futur Records, a sorti un très attendu premier album cette année (Pegase, 2014). L’ancien chanteur de Minitel Rose y fait la part belle à une électro-pop cotonneuse, avec des montées à la M83 et des ambiances soyeuses. Sous le soleil de St Malo, immergé dans les vagues, ça devrait le faire. C’est en tout cas tout le mal qu’on vous souhaite.
La conférence de Christophe Brault
Si vous détestez les grains de sable qui grattent entre les orteils, vous aurez tout de même une belle alternative dans les fauteuils moelleux du Théâtre Chateaubriand le vendredi dès 14h avec Christophe Brault, qu’on ne présente plus ici (ancien disquaire de l’institution Rennes Musique et chargé de cours à l’université Rennes 2 en musicologie, désormais conférencier bondissant et passionnant et également star de l’émission Music Machine sur nos pages diffusée sur RCR) qui se chargera de retracer en deux heures (ça ne va pas être facile) l’histoire du rock psychédélique. Entre LSD, couleurs chatoyantes, contre-culture, vélléités hippies et on en passe, Christophe dressera un panorama de son âge d’or aux États-Unis et en Angleterre entre 65 et 68 aux groupes les plus récents (au hasard Tame Impala ou les Temples programmés cette année). Ça devrait une nouvelle fois être passionnant.
Pour les sportifs (pas nous)
Copacabana, le Maracana, c’est un peu ce que deviendra la plage de l’éventail le samedi pour la huitième édition de Foot is not dead sur le sable malouin. Mais pas que puisque vous pourrez également participer à une initiation au Touch Rugby (avec le club de St Père) ou à un tournoi de Dodgeball (ne nous demandez pas, depuis le temps, on ne sait toujours pas ce que c’est… disons une sorte de ballon prisonnier avec plusieurs balles ?). Et le tout bien évidemment aux sons des artistes du festival !
______________________________
La Route du Rock Collection Eté 2014 du mercredi 13 août au samedi 16 août.
Plus d’1fos : http://www.laroutedurock.com/