Route du Rock 2011 : interview des reponsables des bénévoles

Village bénévoles

Vendredi soir 12 août, premier jour du festival de la Route du Rock : au PC des bénévoles, on retrouve Francis, responsable des bénévoles, son assistant Boris, et Adeline, responsable du recrutement. Tous les trois ont accepté de nous éclairer sur les différentes formes que prend le bénévolat sur un festival, et de nous expliquer les rouages de cette mécanique bien huilée.

Comment devient-on bénévole sur la Route du Rock ?

Francis

Francis : on peut s’inscrire sur le site en ligne, pour les gens qui viendraient pour la première fois sur le festival. Il y a aussi beaucoup d’anciens sur ce festival, il y a à peu près 60% des bénévoles qui sont déjà venus l’année précédente. Il faut savoir qu’à partir du mois de mai, Adeline (pour cette année) a relancé les anciens bénévoles par mail.

Quels sont les critères de sélection ?

Adeline : Beaucoup de motivation bien sûr ! Souvent ce sont des anciens, donc s’ils ont été pris les années précédentes et qu’ils n’ont pas été retirés des effectifs bénévoles, c’est qu’ils ont été efficaces et appréciés, on peut donc leur faire confiance.
C’est surtout de l’échange humain, par téléphone ou par mail, on peut s’apercevoir si la personne est motivée ou si c’est juste pour profiter du festival. C’est du ressenti, un peu de feeling, et puis parfois sur CV bien sûr, sur certains postes.

Francis : Il y a des gens qui ont déjà un profil type quand on lit un CV par exemple. On demande les expériences professionnelles et les envies de chacun. Si on a quelqu’un de motivé qui veut par exemple travailler sur le plateau, on va plutôt le mettre sur le plateau qu’au parking.
Il y a aussi des gens qui vont nous dire : « je veux voir tous les concerts », et là on va leur proposer d’autres postes. C’est pas forcément les postes les plus marrants. Il y a deux postes clés sur lesquels tu peux voir tous les concerts : le premier c’est l’entretien, et le deuxième c’est le nettoyage des douches et des toilettes. C’est pas forcément marrant, mais ils voient tous les concerts. C’est Boris qui est en charge d’une partie de cet effectif. Quand il a fait ses réunions de préparation, la plupart étaient des anciens.

Village bénévoles

Boris : C’est effectivement des anciens, comme sur pas mal de postes. Il y a quand même un gros pourcentage de bénévoles qui reviennent sur le festival, grâce à l’accueil. L’accueil est le point spécifique de la Route du Rock. C’est un festival qui ressort au niveau national, parce que les bénévoles y sont bien traités, et on tient à ce qu’ils soient bien accueillis et qu’ils se sentent bien.

Ils travaillent sur les postes qu’on leur confie, mais il faut aussi qu’ils puissent profiter du festival, soit à travers les concerts, soit à travers l’ambiance et le village bénévoles qu’on met en place pour eux. C’est aussi ça qui fait qu’il y a un tel pourcentage de bénévoles qui reviennent chaque année.

Combien de bénévoles sont présents sur le festival ?

Adeline : un peu plus de 600.

Quels sont les différents postes proposés ?

Francis : Ca va de la plomberie en passant par l’électricité, le contrôle des tickets, l’accueil des artistes, les accréditations, la régie camping, la consigne camping. On a une scène à la plage, donc forcément, on a des bénévoles là-bas. On a des concerts également au Palais du Grand Large, on a aussi des effectifs là-bas. Tu as une trentaine de postes différents.

Adeline

Sur certains postes, y-a t’il besoin de compétences particulières ?

Adeline : Je pense notamment aux accréditations, il faut un certain type de connaissances. Si ce sont des gens qui connaissent le milieu de la musique, c’est un peu plus facile, il y a des choses qui se font un peu plus intuitivement. Sur l’électricité, on peut prendre tout le monde mais si les personnes ont des compétences dans ce domaine, c’est un plus. C’est surtout une question d’envie et de motivation, être un petit peu débrouillard.

Je pensais plus particulièrement à la scène, l’installation du matériel : est-ce que vous faites appel à une société ou bien il y a des bénévoles ?

Francis : Ah non, attention, pour le montage de la scène, c’est une société qui s’en occupe, ce sont des professionnels, c’est un métier. Un festival serait mort s’il n’y avait pas de bénévoles. Mais il faut savoir qu’il y a des métiers. Si on met des bénévoles partout, comment vont faire ces professionnels du spectacle pour vivre ? Et puis il y a des postes bien spécifiques. Tu ne vas pas t’improviser électricien en chef ou savoir faire un patch sur une scène.

Au niveau du « contrat » entre le festival et les bénévoles, il y a un certain nombre d’heures à faire ? Qu’y a t’il en échange ?

Village bénévoles

Boris : Ca dépend vraiment des postes. Effectivement il y a des « devoirs » au niveau du travail des bénévoles en fonction des postes. Mais le but est qu’il y ait aussi du plaisir derrière. On est assez strict sur le respect de ce travail, des horaires, de leur comportement. Et à côté de ça, ils sont totalement libre, et on les encourage à faire la fête, à profiter du festival.
Chaque poste a des règles précises, par exemple sur certains postes, il n’est pas nécessaire d’avoir une tenue reglementaire, mais une tenue appropriée pour recevoir les gens. Il y a des postes qui sont plus sous les projecteurs, il faut faire attention, par exemple les runners pour les artistes. Ce sont des points qu’on précise aux responsables.

Chaque équipe par type de postes a des responsables particuliers : il y a des topos et des explications qui sont donnés au début du festival pour que les bénévoles sachent ce qu’ils peuvent faire, et ce qu’ils ne peuvent pas faire. Et qu’ils sachent qu’on leur laisse la possibilité, via tout ce qu’on met en place, d’en profiter, à côté de leurs créneaux et de ce qu’on leur « impose ». Il faut qu’ils puissent en profiter, passer un bon moment et avoir envie de revenir l’année suivante.

Et vous, comment êtes-vous venus sur la Route du Rock ?

Francis : en 1995. Je travaillais à l’époque dans un café-concert des Yvelines, le Café de la Plage. Le programmateur du lieu s’appelait Stéphane Ridard, un des membres fondateurs de la Route du Rock. Il rencontrait un souci sur ce festival, la gestion des bénévoles. On s’est dit : « on ira te filer un coup de main ». Et depuis 1995, je suis là !

Adeline : Je suis en stage. Je fais mes études et je cherche à travailler dans les musiques actuelles. J’ai trouvé cette offre de stage, j’ai postulé et j’ai été retenue. C’est une très belle expérience. C’est la première fois que je viens sur ce festival, et c’est rigolo d’en découvrir les coulisses, l’organisation. C’est hyper intéressant de voir un festival se monter. Ce sera vraiment une expérience formatrice pour mon avenir professionnel mais aussi personnel.

Boris

Boris : Je suis le festival depuis le début des années 2000 au niveau de la programmation. Je suis venu en tant que festivalier en 2005. J’étais aussi stagiaire en 2006 pour le recrutement des bénévoles. Ca a bien fonctionné avec Francis, on s’est bien entendu, et depuis 2007, je reviens en tant qu’assistant pour l’aider sur certains postes et l’assister lors des coups de bourre pendant le festival. Et comme je travaille aussi dans le milieu des musiques actuelles (j’ai une association sur Dijon qui organise des concerts) j’apprends beaucoup d’un festival comme la Route du Rock. C’est un festival mythique, et représentatif d’une certaine forme de programmation artistique, assez rare voire unique en France. C’est important pour moi de m’investir ici, pas seulement pour les amis et ce que je peux apprendre, mais aussi pour défendre une certaine idée de la musique.

Dernière question, avez-vous le temps de voir les concerts ?

Francis : Non (rires)

Adeline : Pas pour le moment.

Boris : Pas encore mais on va essayer. Maintenant ce qui est intéressant, c’est qu’on est trois au lieu de deux. On essaie d’en profiter un minimum, parce qu’il y a quelques années, ça n’était pas le cas. Maintenant on essaie, quand on a un ou deux coups de coeur sur le festival, et de se prendre une heure sur les trois jours pour regarder un groupe qu’on n’aura pas l’occasion de revoir tout de suite. Même si c’est compliqué, on essaie !

Merci à Francis, Boris et Adeline de nous avoir consacré un peu de leur temps le premier jour du festival, chargé pour cause de mise en place !

Retrouvez notre dossier spécial Route du Rock 2011

1 commentaires sur “Route du Rock 2011 : interview des reponsables des bénévoles

  1. jose

    je suis tres heureux de vous lire moi meme j’ai des difficultés pour l’organisation de nos activités

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