Kerviniou Recordz, Detonic Recordings et Le Secret mettent les petits plats dans les grands vendredi 17 mars pour célébrer dignement la sortie de Noires sont les galaxies, premier album du trio rennais Ex Fulgur. En plus d’y pouvoir acheter l’excellente galette et d’y entendre la no wave épurée et cinglante du combo, vous pourrez en plus  y savourer les élégantes expérimentations de Thomas Poli, l’electro-pop sombre d’EDH, la house dépravée et barrée de Jardin et enfin les sélections follement synth wave des Synth Cherries. Quel programme !

Kerviniou Recordz (Total Victory, Mnemotechnic…), Detonic Recordings et Le Secret ont allié leurs forces pour sortir le premier album d’Ex Fulgur. Ils ont semble-t-il mis tout autant d’énergie dans l’organisation d’une release party digne de l’événement. La soirée du vendredi 17 mars au Mondo Bizarro, où vous allez enfin pouvoir vous jeter sur le premier vinyle du groupe, devrait combler les amateurs de punk froid et synthétique et d’electro aussi dansante que chelou.

L’étoile (noire) de la soirée sera donc le trio Ex Fulgur. On y retrouve des têtes bien connues des amateurs rennais de musiques frondeuses puisqu’y officient Odilon Violet au chant, Saitam aux machines et la Mistress Bomb H à la guitare. Leur premier disque Noires sont les galaxies (titre emprunté à une série de SF française ayant traumatisée son lot de minots dans les années 80) sort donc officiellement ce 17 mars. On y retrouve huit morceaux de post punk/cold wave cinglants et vénéneux (de la frontwave comme on dit chez Kérozène) faisant la part belle à des paroles dadaïstes et emphatiques du plus bel effet. Le genre de disque qui donne furieusement envie de danser jusqu’à l’épuisement  ou d’aller s’immoler sur la place du Colombier. Sur des morceaux secs comme des coups de triques, Odilon Violet navigue entre une douloureuse intimité et un humour cafardeux avec une élégance d’une superbe maladresse. Ne vous laissez pas abuser par l’étiquette « revival de sombritude à synthé » qui peut vous venir à l’esprit; ce disque s’avère hautement addictif et risque bien de vous coller aux basques comme l’implacable corbeau d’Edgar Allan Poe.

Autre bel animal présent ce soir là : Thomas Poli. On connait surtout le monsieur pour sa science consommée d’un jeu de guitare fiévreux, atmosphérique et minutieux en compagnie de Laetitia Schériff, Dominique A ou Montgomery. Pour cette soirée,  il présentera cependant un set en solo à base de synthétiseurs analogiques. On a pu voir le monsieur à l’œuvre derrière des synthétiseurs analogiques sur le projet synth-prog-krautrock ESB (avec Yann Tiersen et Lionel Laquerrière) et on peut vous assurer qu’il est aussi  talentueux pour pétrir et broder la matière sonore avec des machines qu’avec une six-cordes. On a déjà pu goûter au voyage lors de sa très belle prestation à la Chapelle de l’Hôtel Dieu en janvier dernier et on peut vous affirmer que les paysages explorés par le monsieur sont aussi fascinants que passionnants.

Emmanuelle De Héricourt est la fondatrice de Lentonia Records. Ce label a la particularité d’être dédié aux musiques électroniques composées par des femmes. La parisienne est aussi une musicienne et chanteuse au sein de différents projets. Dans EDH, elle propose une electro-pop à la chaleur glacée dont les rythmes insidieux devrait avoir tous les atouts pour transformer le Mondo en ténébreux dancefloor.

L’autre grand pourvoyeur de sueur de la soirée sera Jardin. Le bruxellois fait partie de la belle bande de cassos flamboyants du Turc Mécanique (avec Sida, Balladur, Strasbourg…).  Rythmiques sales, synthés au bout du rouleau, textes savamment déglingués, le bonhomme instille avec férocité un pur esprit punk sur un dancefloor rendu glissant par des matières douteuses.

Enfin, vous pourrez également entendre les Synth CHerries en DJ Set. Derrière cette épatant patronyme se cachent deux militantes, organisatrices de concert et animatrices de l’émission La Trayeuse Electrique sur Fréquence Paris Plurielle. Ces expertes en synth wave, électro, post punk vous balanceront leurs redoutables sélections qui devraient pousser vos petits corps jusque dans leurs derniers retranchements.

Vendredi 17 mars 2017  – Mondo Bizarro, 264 avenue Général George S. Patton, Rennes – 20h30 – 6€

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