« La nuit ne dure pas », est écrite comme une valse… à trois temps. Chaque temps est consacré à l’un des protagonistes, à l’un des frères, à l’un des membres des Kid Bombardos. Que des ados décident de monter un groupe de rock, l’histoire est banale. Quand ces jeunes gens sont frères, l’histoire se corse un peu. Mais si leur propre oncle s’y colle pour narrer leur ascension, l’affaire s’annonce périlleuse. Evidement, « La nuit ne dure pas » est un roman, pas une bio, on se doute bien que les neveux n’ont pas poussé le vice à passer à confesse, mais souvent un oeil extérieur est plus perspicace qu’un coureur dont le nez est vissé au guidon.
La première valse concerne l’ainé, bassiste, le littéraire du gang. Son truc à lui, c’est la dope et son cortège d’emmerdes. C’est toujours le même cinéma. On est faible, on se drogue. Et quand ça commence à poser un problème, c’est la croix et la bannière pour décrocher. Premièrement, l’addiction est souvent un frein et deuxièmement, il faut faire une croix sur ses fréquentations habituelles qui risquent de réduire à néant les effort de sevrage. La nuit est longue, mais le salut vient souvent des femmes, surtout lorsqu’on est jeune, beau et bassiste d’un groupe de Rock’&Roll.
Le deuxième frère, enfin le benjamin, le troisième quoi, est batteur. C’est la bonne pâte du groupe comme le sont souvent les petits derniers. Mais être une bonne pâte ne suffit pas au bonheur, surtout quand on a l’impression que la vie nous échappe. La fuite sera donc au rendez vous. Le petit frère largue tout le monde sur un coup de tête et part. Paris sera un voyage initiatique à la recherche de soi-même et une fois de plus, la gente féminine s’invitera pour baliser le chemin.
Le dernier temps, est l’histoire du n°2 de la fratrie, guitariste et compositeur du groupe. Il a des problèmes avec sa chère et tendre, principalement à cause d’une incartade auprès d’une groupie un peu trop insistante. En plus de ses déboires conjugaux, il traverse une période où il se retrouve incapable de pondre un nouveau morceau. Son inspiration l’a quitté en même temps que sa copine. Forcément, tout le monde lui tombe dessus car sans nouveaux morceaux, le groupe s’effondre. La rédemption viendra t-elle aussi du sexe prétendu faible ?
Chacun a sa part d’ombre. Mais pour avancer il faut se transcender et réussir à lever le voile opaque. Olivier Martinelli, nous tient en haleine en entrant dans les sentiments les plus profonds de ses jeunes neveux. En écrivant le récit à la première personne, il incarne véritablement ses 3 personnages. Rien n’est masqué, leur mal être est palpable. Mais il faut aller de l’avant et la musique s’invite à chaque page. Elle donne le rythme, pas celui lancinant de la valse, mais celui chaotique, du Rock’& Roll. Car le roman est avant tout l’histoire d’un groupe de rock et de ses propres contraintes : composition, répétitions et tournées. Chacun doit faire avec ses propres problématiques pour faire vivre ce groupe, c’est la dure loi du rock’& roll.
John Fante est la figure tutélaire de ce roman. Ce n’est pas une mince affaire je vous l’accorde, mais Olivier Martinelli s’en sort brillamment. Je pourrais même affirmer que celui qui détestait ses contemporains n’aurait certainement pas renié cette immersion dans cette danse frénétique où les cœurs battent à la vitesse du Beat. Enfin, le destin fait bien les choses, « La nuit ne dure pas » est éditée chez « 13E Note Editions » qui est aussi l’éditeur de Dan Fante, le propre fils de John. La vie serait presque douce et belle, mais malheureusement « 13E Note Editions » connait des difficultés qui aujourd’hui mettent en stand-by son travail d’éditeur. C’est triste, car leurs livres sont les meilleurs que l’on trouve aujourd’hui en librairie. Alors, toi le Fan de John Fante, toi celui de Dan, et surtout toi le rocker brisé … oui toi qui traine de la jambe « La nuit ne dure pas » est fait pour vous !
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La nuit ne dure pas – Olivier Martinelli – 13e note éditions : ISBN : 978-84-938027-7-6
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On dit « une bonne pâte » et non pas « une bonne patte ». L’erreur est écrite 2 fois à la suite dans le 3ème paragraphe, celui concernant le plus jeune frère.
Et on écrit « soi-même » et non pas soi même.
Bises.
Merci pour toutes ces remarques orthographiques. Une question cependant. Avez vous lu l’ensemble du texte ou juste le paragraphe incriminé ? Quoi qu’il en soit, je suis suffisamment impressionné pour vous proposer le poste de re-lecteur officiel, à la place de ma maman qui laisse passer de pareilles horreurs …..