Cent mètres papillon, c’est l’histoire de Larie, adolescent féru de natation. Et c’est surtout l’histoire de Maxime Taffanel, comédien et ancien nageur de haut niveau. Un auto-portrait touchant et féroce en musique et en éclats de rire. 

Seul en scène et seul au bord du bassin et au fond de la piscine : Maxime Taffanel joue son propre rôle. Avant d’être comédien au sein du collectif Colette, il enchaînait les longueurs comme nageur de haut niveau. Et il raconte donc l’aventure de sa vie de nageur avec Elle, la piscine, en robe de bulles.

Il glisse, flotte, respire. Poussée, prise d’élan, battements, contre-courant, culbute. On découvre la vie quotidienne du nageur à travers une jolie chorégraphie de crawl. Connaissiez-vous la rythmique de la culbute ? Larie, le double de Maxime, a 16 ans et l’apprend, la répète, l’améliore, la transcende. Tel le beatmaker des bassins, il décline chaque nage selon son Beats per Minute. 

Mais qui dit battement, dit rythme et cadence. Le tout sous la houlette du sinistre chronomètre. « On ne triche pas avec le temps » dit la grosse voix du coach. Un coach caricaturé à l’extrème (encore que…) par Maxime Taffanel. Un moment de rires et de sourires pour le public. Et c’est au son de La Danse des chevaliers tirée de Roméo et Juliette de Prokoviev que le coach se révèle sous son meilleur jour, imposant à ses nageurs un rythme insoutenable, un programme très animalier où le crawl devient tigré car, c’est bien entendu, « on ne nage pas comme des chèvres », où une bande de requins imaginaires pourchassent les nageurs-dauphins. Le chef d’orchestre du bassin, c’est lui, le coach ; et son meilleur allié, c’est Chronos…

Chronos, la figure redoutée du nageur. Celui qui impose la symphonie des souffles coupés. Car le nageur de haut niveau a beau s’amuser de l’ambiance des compétitions et de la chambre d’appel, a beau être fier de monter sur le podium, la compétition lui est devenue souffrance. Un beau moment scénique d’ailleurs, post-agitation du bassin, où le nageur exprime ses doutes à l’entraîneur. La petite musique du cent mètres pap’ s’est arrêtée, il rame sur sa partition. Larie arrête, il ne sera jamais un champion.

Un spectacle touchant, maniant humour et chorégraphie synchronisée. Maxime Taffanel nage et glisse sur scène avec l’aisance d’un danseur. On le laisse, en sueur, sur le bord du théâtre. Nous, on a monopalme à 20h à la piscine des Gayeulles.

Il vous est encore possible de découvrir ce travail de touchant champion aujourd’hui à 15h au Théâtre de la Parcheminerie.

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Festival Mythos (du 13 au 22 avril 2018)

Descriptif du spectacle
Où ? Théâtre de la Parcheminerie (Rennes)
Quand ? samedi 21 avril à 15h
Tarifs ? Plein tarif : 15€ / Tarif réduit : 12€ / Tarif VIF : 10€ / Tarif Sortir! : 6€