Maintenant 2015 – On se retrouve à la Cité ? – Le programme

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Difficile de faire exister un site rassembleur des publics au cœur d’un festival quand sur 6 jours, l’événement investit plus de 25 lieux. Pour résoudre cette problématique, les organisateurs de Maintenant ont choisi d’utiliser un nouveau site, la Salle de la Cité transformée pour l’occasion en quartier général ouvert à tous : des curieux qui veulent se renseigner sur les propositions du festival aux amateurs de warm-up électro léchés, des passionnés ou néophytes qui souhaitent participer à des rencontres autour de la créativité numérique (ateliers, conférences), aux publics les plus divers qui viennent assister à des performances ou encore manipuler des installations interactives. On souhaite à cette initiative une belle réussite, confiants que nous sommes en la capacité de Maintenant à en faire un lieu chaleureux, ouvert à tous. D’autant que l’équipe nous y promet également des surprises, un espace détente et une petite restauration proposée sur place. Bienvenue sur la planète Maintenant, Salle de la Cité. Petit tour d’horizon de ce que vous pourrez y trouver. 

Apéros clubbing festifs et chaleureux

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Tous les soirs, entre 19h et 22h, la salle de la Cité se transformera en dancefloor pour profiter de l’apéro dans une ambiance chaleureuse. Aux platines, chaque soir, se relaieront cinq jeunes producteurs et djs de la scène rennaise : le mardi, c’est la pop-house de Douchka (auteur du ep Joyful sur Nowadays records) qui vous mettra dans l’ambiance. Le mercredi, le dj résident des Crab Cake L.G. Rivales vous fera profiter de sa sélection disco house, suivi le jeudi par l’éclectisme bienvenu de The Unlikely Boy.  Vendredi, ce sera le challenge pour Vanadis qui aime taper dur habituellement mais devra choisir des sélections plus adaptées à un warm up. On donne toute notre confiance à cette activiste des Midweek pour y parvenir. Le dimanche, c’est un autre pilier du collectif Midweek qui prendra les platines aka Tristan Mdwk pour un final envoûtant et chaleureux. Le samedi, enfin, on retrouvera Knappy Kaiserknappy (qu’on connaît aussi par ici pour ses créations graphiques, dont le Projet Pilote réalisé avec Antoine Martinet aka Mioshe qu’on pourra également entendre aux platines au Triangle le samedi après-midi ), non seulement en dj set pour cet apéro ambiances électroniques à la salle de la Cité, mais aussi quelques heures plus tôt au Triangle pour une Expérience 5 distillant aux casques son ambient vitaminé au savant éclectisme.

Pour en savoir plus sur cette fine équipe qui fait bouger les nuits rennaises et se plonge corps et âmes dans l’électro, on ne saurait que trop vous conseiller l’interview collective des cinq bougres par nos amis de Rennes Musique.

Good Morning Rennes ou le clubbing à l’heure du petit déjeuner : le Before Work

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On aime Maintenant entre autres pour ces propositions décalées, parfois loufoques qui nous ont vu passer la nuit dans un dojo en pyjama pour un concert, écouter de la musique en maillot de bain à la piscine St Georges ou découvrir des morceaux joués à l’aide de légumes par exemple (et on en passe une  palanquée). Cette année, la belle équipe d’Electroni[k] semble une nouvelle fois tombée sur la tête (et c’est tant mieux) et nous propose de profiter des joies du clubbing au petit déjeuner. Non pas après une nuit passée sur le dancefloor, pour un after comateux. Non, non, un jeudi matin directement avant d’aller au travail, à l’heure où d’habitude on a toutes les peines du monde à abandonner sa couette… Good Morning Rennes s’exclame l’équipe Maintenant en vous invitant à débuter la journée en faisant la fête au saut du lit. Petit déjeuner et boules à facettes feront bon ménage. Un beau challenge pour ceusses pas du tout du matin comme nous.

Demain ! les rencontres de la créativité numérique : les rencontres, les ateliers et workshops

demain-rencontresPuisque demain se prépare maintenant, Maintenant propose cette année une série de rencontres, de conférences, de tables rondes, d’ateliers, de workshops pour ouvrir un « espace de réflexions et d’échanges autour de la créativité numérique« . Une bonne manière de découvrir des projets artistiques innovants et des initiatives étonnantes sur trois journées qui devraient être passionnantes : Créativité numérique et relations aux publics, le jeudi, Techniques et créativité numérique : hacking artistique, croisements son et nouveaux outils numériques, le vendredi, Éducation et créativité numérique le samedi. Pour voir le programme complet particulièrement développé et les horaires, c’est ici.

« Manipuler, comprendre, détourner, créer ! Venez vous confronter aux nouveaux outils numériques avec les créateurs de Demain ! » Tel est le mot d’ordre de ces ateliers proposés par l’équipe de Maintenant. Que vous soyez petits ou grands, experts ou débutants, nul doute que vous trouverez ateliers et workshops dans la programmation proposée par Demain ! Vous pourrez créer des morceaux de musique, utiliser de l’encre conductrice, de l’électricité et des origamis pour créer des tableaux lumineux et interactifs, appréhender le hacking, coder l’intelligence artificielle d’un robots, vous servir de tablettes pour des jeux interactifs ou réaliser des films avec des jeux vidéos. Pour voir le programme complet, les horaires, c’est par là.

Installations ouvertes à tous

Transformez-vous en créatures imaginaires, en dj à trois platines, dessinez avec votre voix et lisez des poèmes numériques plein d’humanité

On découvrira avec la même curiosité In the Woods créée par Camille Scherrer, qui nous rappelle dans ce qu’on en a vu, l’esprit de la Cave aux Bulles présentée l’an dernier pendant Maintenant. Le principe est le même : transformer la réalité « pour faire croire aux gens qu’on vit dans un monde où la magie est encore possible » . Kids et plus grands pourront ainsi, au détour d’une forêt en ombres chinoises, se transformer sans s’en rendre immédiatement compte en créatures fantasmagoriques. Magique ! Travaillant aussi bien sur la simplicité apparente que sur une approche essentiellement intuitive, la jeune designer suisse joue sur l’émerveillement et la surprise juste à partir d’ombres et de sources lumineuses. Les images nous ont pour notre part d’ores et déjà convaincus ! Et on est d’autant plus impatients que sa venue aux Champs Libres durant le premier dimanche organisé par Electroni[k] avait dû être annulée en janvier dernier.

In the Woods - copyright Camille Scherrer

Tout comme le Dyskograf (Avoka), tourne-disque lisant les plages noires dessinées sur des disques en carton pour les traduire en sons, présenté à Maintenant en 2012, le Beat Blox réalisé par Per Holmquist vous transformera en turntablist chevronné sans avoir besoin de vous escrimer durant des heures avec vos vinyles, simplement en utilisant de petits blocs de bois (?). Passionné par la musique et l’envie d’en jouer, mais sans maîtriser aucun instrument, le Suédois a essayé de trouver un moyen intuitif et ludique pour créer de la musique. C’est de cette manière qu’est né le Beat Blox. Composé de trois platines colorées comportant des capteurs numériques, le Beat Blox vous invite à poser des blocs de bois tout aussi multicolores sur les plateaux des trois tourne disques afin de créer votre propre morceau. Chaque platine remplace un instrument : une pour les claviers, une pour le rythme, une pour les basses. Le Beat Blox rend ainsi la musique tangible et permet à quiconque de créer et d’expérimenter. Si en plus vous vous amusez à combiner les trois platines (qui sait peut-on même scratcher…), on arrive à obtenir des beats et des sons relativement complexes et plutôt bluffants.

On ne sait pas encore grand chose du Spirodraw inventé par les deux étudiants de l’EESAB Romain Coulon & Baptiste La Barbe, si ce n’est que l’installation proposée par les deux jeunes gens devrait vous permettre de dessiner avec votre voix. Que vous soyez Castafiore ou pas.

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Si on a tout compris, Traversées ne sera pas visible qu’à la Salle de la Cité mais également au 4 Bis puisque il s’agit en réalité de deux créations réalisées par les artistes Flavien Théry et Fred Murie du collectif Spéculaire et des personnes accompagnées par les Appartements de Coordination Thérapeutique Louis Guilloux et l’Espace Social et Culturel Aimé Césaire. Ces dernières ont été invitées à écrire des souvenirs d’enfance qui ont ensuite été utilisés pour la création d’une installation plastique. Il s’agissait également de réfléchir à la forme de restitution qui serait la plus pertinente pour toucher un large public. Les textes seront donc projetés à la salle de la Cité mais aussi sur un écran géant sur la façade du 4Bis (Esplanade Charles-de-Gaulle) selon un rythme indéterminé. Ajoutez à cela une machine qui choisit des mots dans les différents textes diffusés. « L’application informatique, chargée de faire défiler les phrases, cherche inlassablement des liens entre les récits jusqu’à faire apparaître un mot dont chaque lettre appartient à un texte différent » expliquent les deux concepteurs, « l’ensemble donnant vie à une multitude de poèmes acrostiches. »

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Performance pour tous : la Mr-808 de Moritz Simon Geist

Mr-808 - Moritz Simon GeistAu commencement des eighties, les musiciens fauchés qui souhaitaient s’aventurer vers un son novateur se tournèrent vers une boîte à rythmes créée par la firme japonaise Roland, moins coûteuse que les DX7 alors en vogue chez les professionnels de studio de l’époque, une des rares qu’ils pouvaient s’offrir : la TR-808 (ou la TR-909). Le Rythm Composer était plutôt intuitif et proposait une gamme de sons de percussions analogiques pas vraiment réalistes (ce qui entraîna d’ailleurs l’arrêt de sa construction -qui dura de 1980 à 1983-, la Linndrum aux sons plus « réalistes » la supplantant rapidement). Entièrement programmable, la TR-808 proposait une gamme de sons très reconnaissables : une grosse caisse profonde, une caisse claire légère, voire clinquante, une hi-hat légèrement grésillante et cette fameuse cloche (cowbell) particulièrement synthétique.

Bref, si beaucoup se détournèrent de l’instrument lui préférant un succédané plus réaliste, les soi-disant défauts de la TR-808 emballèrent en revanche une tripotée de musiciens avant-gardistes. Parmi eux, Grandmaster Flash, maître ès scratch entre autres, fut le premier à l’utiliser sur scène, la machine lui permettant de programmer chaque élément (grosse caisse, caisse claire, clap, cymbales, tom…) séparément.

Mais c’est Afrika Bambaataa qui a rendu la TR-808 reconnaissable entre toute puisqu’on l’entend sur Planet Rock. A sa suite, les pionniers de la house de Chicago et les gamins de Belleville (la triplette de Detroit) -et leurs descendants- en ont fait l’un de leurs instruments de prédilection. Tant et si bien que la TR-808 est devenu l’un des fleurons du son de la techno (à l’instar de la TR-909 et du générateur de basse TB-303) et de la musique électronique en général. « Une même machine sert à Derrick May, qui la vend pour quelques dollars à Franckie Knuckles, qui lui-même la prête à Marshall Jefferson » (Ariel Kyriou, Techno Rebelle). Les musiciens peu intéressés par un son réaliste ont ainsi préféré les productions résolument synthétiques offertes par les machines Roland.

Roland_TR-808Dans un mouvement inverse, Moritz Simon Geist, jeune ingénieur et musicien allemand, ayant notamment collaboré avec Mouse on Mars, s’est proposé (avec le collectif Sonic Robots) de créer une réplique plutôt monumentale de la TR-808, en version mécanique : la Mr-808. Sauf que cette fois-ci la caisse claire, la charley, la cabassa, les claves, le clap, les toms et la cloche sont joués par des robots. Un énorme cadre reproduisant le boîtier de la mythique boîte à rythmes contient une grosse dizaine de « vrais » instruments actionnés via bobines et moteurs. L’action de chaque robot étant contrôlée par le musicien à l’aide d’un dispositif électronique et un micro-contrôleur arduino. On pourra la découvrir en action de mardi 13 octobre à la Salle de la Cité.

A l’inverse des sons électroniques joués par des musiciens derrière leur laptop, la création de chaque élément sonore est ici rendue visible. « Normalement, quand tu es producteur de dance musique ou de musique électronique, tu as du matériel électronique qui crée le son de façon électronique. Nous essayons de ramener cette création sonore du domaine digital au domaine physique. Nous prenons des robots pour faire le travail. Par exemple il y a un tambour qui est frappé par un moteur, une ficelle par un électro-aimant. Tous ces moteurs, électro-aimants sont assemblés pour finalement produire un son similaire aux sons électroniques et capable de créer la structure de la musique électronique. Je pense que c’est une manière intéressante de procéder. D’après moi, peu de gens le font et il y a beaucoup de choses qui peuvent être réalisées dans ce domaine » explique le musicien à Shape.

Et si l’une des avancées de l’invention de la boîte à rythmes était normalement de parvenir à jouer ce qu’aucun homme ne pouvait physiquement faire, le passage de l’électronique au domaine physique permet à Moritz Simon Geist et ses acolytes de Sonic Robots de jouer sur les erreurs inhérentes à la mécanique. On se souvient de Dj Pierre effaçant la ligne de basse de la TB-303 et tournant les potards, inventant ainsi par erreur et accident Acid Trax, la pierre philosophale de l’acid house. Comme de cet employé de Duke Reid oubliant d’appuyer sur le bouton enregistrant la piste vocale sur la dubplate que Rudy Redwood est venu chercher, inventant sans le vouloir le remix. On sera loin de toutes les citer mais l’histoire de la musique est pleine d’erreurs qui ont alimenté et favorisé la création. « J’aime l’idée d’introduire plus d’erreurs dans la musique. Une percussion frappée par le bras mécanique d’un robot ne pourra jamais être aussi prévisible que le son généré par un ordinateur. Par conséquent, le caractère mécanique de l’installation MR-808 introduit la faillibilité dans la performance. » On souhaite en tout cas à cette MR-808 d’aussi belles heures que la TR-808…

MR-808 de Moritz Simon Geist visible du mardi 13 au dimanche 18 octobre de 12h30 à 22h – Mardi 13 octobre à 20h (ou 20h30, on n’a pas trop compris?) : performance ouverte à tous.

Retrouvez ici tous nos articles sur Maintenant avant, pendant et après le festival.

 


Du 13 au 18 octobre, de 12h30 à 22h00, l’équipe du festival Maintenant vous accueille à la Salle de la Cité (5 rue d’Echange – Rennes)  pour vous renseigner sur les projets de l’édition 2015 du festival, découvrir des performances, participer à des ateliers, danser le matin et le soir, assister à des rencontres ou encore manipuler des installations…

Plus d’1fos : sur le festival Maintenant

Maintenant aura lieu du 13 au 18 octobre 2015.

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