Carnivore ? Végétarien ? Dans cette recette en dix étapes, il vaut mieux choisir son camp, avoir la cuisse alerte et le bidon pas trop bedonnant pour remplir son estomac du mets convoité !
Le prétexte du livre à compter est un point d’appui simple et bien choisi pour cette sympathique poursuite. On se croit dans un de ces cartoons où la raison du plus fort est rarement la meilleure.
Sylvain Diez, également peintre et sculpteur, nous offre à chaque double page des focus de choix sur la scène, invitant son plus ou moins jeune lecteur à profiter des détails qui comptent, ainsi que des expressions smileyiformes du renard, à comparer aux imperturbables lapins.
On appréciera les illustrations aux couleurs et contours francs, fraîches comme des dessins d’enfant, le vocabulaire recherché d’un texte pourtant très court, et la dernière double page en forme de comic strip muet mais offrant un dernier éclat de rire après la chute.
Vous reprendrez bien un peu de Lapins aux carottes ?
Lapins aux carottes, Sylvain Diez, Kaléidoscope
Et le dessert du jour, c’est un livre à déguster. Une première gorgée de bière, mais sans alcool et sans autre amertume que celle, légère, des choses qui changent parce que c’est la vie. Ce livre-là fonctionne aussi par double pages, où, à chaque fois, l’enfant tient dans sa main une petite partie du monde qu’elle sait par ailleurs immense mais sur lequel elle a prise.
Le creux de ma main est un écrin, mieux, c’est un lien ingénieux et généreux. Des matières à sensations, des petits coeurs battants, des transformations… le têtard en grenouille, la graine en fleur, la farine en gâteaux – quand on vous promettait du dessert – et la petite fille curieuse et parfois maladroite en grande soeur attentive et émerveillée. Et sa main recueille, ressent, soigne, libère, fabrique, répare, sème et aime… toujours avec émotions…
On ne sait qui de Laëtitia Bourget ou d’Alice Gravier accompagne le mieux sa binôme, l’une par l’évidente justesse de ses mots, l’autre par l’abondante luxuriance de ses images.
Toujours est-il qu’on peut à volonté aller, venir et revenir encore, et plonger la main dans ce bocal de bonbons colorés dont chacun retirera selon son goût une identification directe à cette fillette plus vraie que nature ou l’écho de plaisirs de l’enfance.
Et ce qu’il y a de bien avec de tels albums, c’est qu’on peut s’attarder aussi aux costumes étudiés du personnage, sans perdre une miette de son jeu sans faux-semblant, ni de la parfaite mise en lumière des scènes.
Le creux de ma main, Laëtitia Bourget, Alice Gravier, Sarbacane
Merci beaucoup pour ces choix. Ca donne très envie. Surtout aux grandes soeurs qui sont souvent maladroites, on dirait bien.
Effectivement, les costumes, s’ils sont comme celui de la première de couverture, devraient captiver les yeux demoiselles.
J’ai juste une question sur « Le creux de ma main ». C’est tout neuf ou c’est un vieux livre ?
C’est tout neuf, enfin de l’an 10 !
deux petits bijoux apparemment !!!
J’aime beaucoup l’illustration de couverture du second remplie de poésie 🙂