Le cœur de Maintenant bat (aussi) au Vieux St Étienne

Toujours soucieux de faire battre d’un même cœur les différents publics et les équipes du festival qui investissent pas moins de 18 lieux différents cette année, les organisateurs de Maintenant ont à nouveau choisi d’utiliser le Théâtre du Vieux St Etienne comme quartier général ouvert à tous : des curieux qui veulent se renseigner sur les propositions du festival aux amateurs de warm-up électro léchés, des passionnés ou néophytes qui souhaitent assister à des performances, aux publics les plus divers qui viennent manipuler des installations interactives ou prendre un brunch.

On souhaite à nouveau une belle réussite à cet épicentre dont le succès se renouvelle chaque année, confiants que nous sommes en la capacité de Maintenant à en faire un lieu chaleureux, ouvert à tous (à noter, c’est important, l’entrée est totalement gratuite). D’autant que l’équipe nous y promet également un espace détente et une petite restauration proposée sur place. Rendez-vous au cœur de Maintenant, Théâtre du Vieux St Étienne. Petit tour d’horizon de ce que vous pourrez y trouver.

Maintenant, c’est quoi ?

L’association Electroni[k] propose différentes manifestations à Rennes, notamment pendant le temps fort Cultures Electroni[k], renommé Maintenant depuis 2013 (à ce propos, lire ici), autour des arts, de la musique et des technologies au travers de spectacles ou installations variés et souvent atypiques, mais toujours d’une réelle qualité artistique. Cette année Maintenant aura lieu du 4 au 13 octobre 2019.

Au fil des années, l’association Electroni[k] a ainsi complètement réussi à nous alpaguer avec ces propositions éclectiques, souvent décalées, à l’incongruité jouissive. A cause de cette bourricote d’équipe, on a dormi dans un dojo plein d’inconnus et écouté un concert en pyjama, on a entendu des légumes faire de la musique (mais on n’a pas mangé la soupe, faut pas exagérer!), on s’est caillé les miches dans la piscine St Georges pour une diffusion subaquatique qui nous a fait frissonner au sens propre et figuré, on a écouté un quatuor à vents en forme de cornes de brume. On a aussi regardé une tapisserie devenir vivante, fait des bulles en forme de montgolfières, et même allumé un nuage sur la place Hoche : bref, on a fait un paquet de trucs qu’on n’aurait jamais imaginé vivre.

En plus des offres plus classiques, Electroni[k] s’attache ainsi à constamment expérimenter de nouvelles formes d’accueil et d’interaction avec le public : des lieux apparemment incongrus (une piscine, un dojo, une maison de retraite…), des formats étonnants (des concerts sous l’eau, des installations qui s’écoutent sur des lits suspendus, des performances qui se découvrent au cœur de dispositifs sonores englobants ou de visuels hallucinants, des concerts au casque…). Et surtout, une volonté de s’adresser à tous les publics. Alors oui, chaque année, on attend octobre comme Noël avant l’heure, persuadés que l’équipe d’Electroni[k] aura caché mille surprises dans sa programmation.

Inauguration

C’est au Vieux St Étienne que débutera et s’achèvera cette nouvelle édition du festival. Dès le vendredi 4 octobre à 19h30, Maintenant vous invite en effet à son inauguration au théâtre du Vieux St Étienne dès 19h.

AntiVolume In/Ext de Lucas Paris : expérience immersive au cœur du son et des lumières

La soirée commencera avec la performance AntiVolume In/Ext de Lucas Paris qui devrait trouver une fantastique résonance sous la haute voûte de la nef du Vieux St Étienne. On se souvient que l’an dernier, m-O-m, le projet de Thomas Laigle s’y était révélé spectaculaire et hypnotique avec ses ampoules crépitantes et ses irrésistibles grésillements et y avait gagné en pouvoir d’immersion. Le live sonore et lumineux de Lucas Paris, qui joue lui aussi sur l’immersion du spectateur, devrait également s’y déployer avec intensité. Lucas Paris se place en effet au centre, au milieu des spectatrice.eur.s, avec quatre colonnes lumineuses et ses machines.

Les sons produits, à l’intensité variable, tout en grains, en aspérités et en nappes profondes et les variations de lumière des diodes électroluminescentes, en partie improvisés, forment une sculpture mouvante, en même temps lumineuse et sonore, qui joue avec l’espace, le délimitant par ses lumières changeantes et le son, toujours en mouvement, tout comme par les sons en diffusion quadriphonique qui vont et viennent entre les colonnes, se jouent de l’extérieur et de l’intérieur. Pris dans cette masse lumineuse et sonore, par cette sculpture à la volatile et intangible inertie, et dans l’impressionnant écrin de poutres boisées et de pierres centenaires du Vieux St Étienne, on pourrait bien vivre une expérience assez inédite.

Girl Power sur le dancefloor : Sentimental Rave

Juste après, c’est la Dj et productrice Sentimental Rave qui devrait nous emmener jusqu’aux premières heures de la nuit avec une performance aussi puissante qu’intransigeante derrière les platines. La co-fondatrice du collectif Les Amours alternatives dont le but était d’organiser des soirées pour mettre en avant de jeunes artistes féminines qu’on ne voyait pas (ou peu) dans les clubs mêle en effet amour de la scène rave des nineties (avec Laurent Ho, Sextoy et Liza’n’Eliaz en inoubliables représentants de la scène hardcore techno française), tueries techno, aciiiid, bass music qui ramone le dancefloor et gabber bam dans ta face. Intense, que ce soit dans son éclectisme bienvenu aux platines, ou dans l’honnêteté et la sensibilité qui sous-tendent ses sets, Soraya Daubron devrait lancer cette première nuit Maintenant avec autant d’appétit que de sensibilité et de puissance. Une excellente entrée en matière.

Plus d’1fos sur l’inauguration

Des installations immersives et/ou participatives

Autre bonne idée pour rassembler les publics, des [k]ids aux têtes chenues en passant par les imprévisibles ados et leurs parents, des curieux aux passionnés : proposer des installations, des performances, avec lesquelles on peut souvent interagir. A découvrir dès l’inauguration, donc, mais également toute la durée du festival.

Maquillez-vous numériquement en 3D avec Ines Alpha

On commence avec la présentation du travail de l’artiste Inès Marzat alias Ines Alpha, directrice artistique évoluant dans la publicité après avoir étudié le cinéma d’animation dans une école d’arts appliqués et qui s’est ré-inventée de manière autodidacte en artiste 3D. Férue de mode, mêlant fascination pour les mangas japonais, kawaii, surréalisme et science-fiction, la jeune femme réalise des portraits vidéos hallucinants. Ajoutant aux visages de ses modèles filmés du maquillage mouvant en 3D, Ines Alpha révèle les êtres d’une manière novatrice. Plutôt que de cacher les visages, ses filtres et son maquillage 3D sont là pour donner une nouvelle dimension extraordinaire, à la fois étrange, hybride et fascinante aux personnes filmées. On pense forcément à Björk transformée par Mathew Barney en observant ses maquillages 3D colorés qui dansent et papillonnent sur les visages. Avec Panteros666 (Club Cheval, Bromance), l’artiste travaille également l’animation sonore de ces portraits. Pour Maintenant, Ines Alpha présentera à la fois un parcours de portraits vidéos à découvrir au Vieux St Étienne et une partie interactive où chacun.e pourra être invité à tenter l’expérience de la métamorphose numérique.

Devenez compositeur avec l’Apparatum de PanGenerator

On est déjà raide dingue d’Apparatum, présenté au Théâtre du Vieux St Étienne donc pendant tout le festival, mention d’honneur du PrixArts 2019 d’Ars Electronica dans la catégorie “Digital Musics & Sound Art”, étonnante machine conçue et réalisée par le collectif polonais PanGenerator, rassemblant les designers et artistes Piotr Barszczewski, Krzysztof Cybulski, Krzysztof Goliński et Jakub Koźniewski, estompant les frontières entre arts visuels, musique et ingénierie. Fascinant meuble-instrument au design minimaliste et référencé, l’installation Apparatum utilise une interface numérique pour produire un son complètement analogique où l’on parvient à quasi comprendre tout ce qu’on fait, tout en libérant sa créativité. Inspiré par le studio expérimental de la radio polonaise, l’un des tous premiers studios au monde à produire de la musique électroacoustique, Apparatum vous invite à devenir vous même créateur.rice.s de musique expérimentale, à la manière des pionniers du studio de Varsovie.

D’abord, le design avec ces cadres en acier : ce dernier s’inspire du travail d’Oskar Hansen (architecte, designer, artiste, sculpteur, pédagogue novateur et on en passe qui travailla au contact de Fernand Léger, Pierre Jeanneret, Picasso, Le Corbusier et développa le concept de Forme Ouverte, autrement dit une architecture ouverte, participative, avec des espaces qui peuvent être au besoin modifiés par les habitants – concept qu’il transposa également à l’éducation) qui, au début des années 60, avec Józef Patkowski et l’acousticien Witold Straszewicz, conçut le studio expérimental de la radio polonaise. L’idée était d’y favoriser au maximum la flexibilité de l’espace et de donner la possibilité aux artistes et aux ingénieurs du son de le modifier constamment (qu’il s’agisse des qualités acoustiques du studio, en bougeant des panneaux colorés et des rideaux mobiles sur les murs, par exemple, ou de l’équipement technique et musical utilisé : on pouvait notamment déplacer une grande partie de l’équipement car il était suspendu à un essieu tournant horizontalement au-dessus du centre du studio).

Studio expérimental de la radio polonaise (crédits photo : Musée d’Art Moderne de Varsovie) – Apparatum, PanGenerator

Suivant la même idée (Oskar Hansen avait choisi des panneaux et des éléments colorés, qui transformaient le musicien en « sculpteur » et « peintre » , son choix d’arrangements des différents éléments du studio devenant action sur l’espace et sur le visuel du studio -mais aussi dans un but de faciliter le travail de l’artiste qui pouvait « enregistrer visuellement » la disposition de son équipement une fois celle-ci en adéquation avec son choix musical) de rendre les choses les plus visibles et donc lisibles possibles, le collectif PanGenerator a décidé d’utiliser le travail de Bogusław Schaeffer. Ce dernier, a notamment conçu son propre langage visuel musical à partir de symboles (qui transmettait les indications à l’ingénieur du son responsable de la production de la pièce musicale), fabriquant d’étranges partitions musicales, particulièrement visuelles, notamment pour la Symphonie – musique électronique qui a inspiré musicalement et graphiquement l’Apparatum. L’interface numérique sur laquelle vous allez pouvoir composer reprend ces symboles, d’une manière intelligemment explicite. Vous pourrez ainsi créer votre propre partition sans avoir besoin de vous fader le moindre cours de solfège.

Apparatum, PanGenerator – Partition de Bogusław Schaeffer (crédits photo : Aurea Porta Foundation)

Oubliez également les incompréhensibles manuels accompagnant la prise en main des synthétiseurs modulaires et autres diaboliques machines avec Apparatum. Avec l’installation des Polonais, la création électroacoustique devient ludique et facile. Tout en respectant les techniques de composition et les qualités analogiques du studio expérimental. Le studio de la radio polonaise utilisait principalement la bande magnétique pour composer, notamment en jouant sur le timbre, la dynamique et la hauteur des sonorités. L’idée était essentiellement de manipuler les sons analogiques physiquement (en éditant, en coupant et collant les bandes magnétiques) et électroniquement (à l’aide de filtres et de générateurs) ; PanGenerator a donc choisi de créer deux types «d’échantillonneurs» sur la partie supérieure de son Apparatum : deux boucles de bandes magnétiques à deux pistes et trois échantillonneurs linéaires à bande simple juste au-dessus. Pour fabriquer les sons et les tonalités, Apparatum utilise aussi des générateurs analogiques optiques basés sur des disques en rotation avec des motifs graphiques. Vous pourrez ainsi vous transformer en compositeur.rice de musique electro-acoustique en un clin d’œil et même à la fin de votre performance récupérer la partition et un lien vers le fichier mp3 enregistré de votre œuvre, Apparatum éditant à chaque manipulation une impression de votre travail.

Tout en se basant sur des concepts pointus, la recherche expérimentale et en se faisant passeur d’un passionnant héritage historique, le collectif PanGenerator parvient à mettre entre nos mains un objet époustouflant de simplicité, de lisibilité, au service de la créativité de chacun.e. C’est intelligent, ludique, simple. Vivement qu’on puisse s’y essayer. On adhère et on adore.

Plantez des maisons avec Atlas par Yann Deval et Marie-Ghislaine Losseau

Planter des maisons en bois qui poussent comme des arbres, reliées à la terre ou flottant en plein ciel, vous en avez déjà rêvé ? Et bien grâce à Yann Deval (motion designer et compositeur) et la scénographe-maquettiste (qui intervient aussi bien par le biais d’installation plastique, qu’au théâtre d’objets ou dans l’espace urbain) Marie-Ghislaine Losseau, vous risquez de pouvoir y arriver. Si vous avez toujours rêvé de bricoler les paysages, de refaire l’urbanisme enfin à votre goût, d’imaginer la vie idéale dans la ville rêvée, rendez-vous au Vieux St Étienne durant toute la durée du festival pour y découvrir Atlas. Et venir apporter votre graine à l’édifice.

Atlas par Yann Deval et Marie-Ghislaine Losseau

Œuvre hybride, Atlas se propose donc d’utiliser les technologies des mondes virtuels pour construire un espace à rêver, une ville imaginaire, poétique. En même temps installation plastique, physique, avec tout plein de petites maisons de cartons et de bois trop stylées comme diraient les kids, demeures-cocon qui invitent déjà à la rêverie et qu’on se verrait bien habiter comme les arbres-maisons de Claude Ponti, et œuvre virtuelle avec ces nouvelles habitations qui apparaissent une fois qu’on en plante la graine à l’aide du casque Hololens qu’on a sur les yeux. Une des très bonnes idées de l’œuvre est d’ailleurs que ces maisons, laquelle sur pilotis, laquelle dans les nuages, poussent de façon quasi organique, comme des arbres, troublant encore davantage la frontière entre organique et synthétique. Au fur et à mesure que les maisons poussent, celles-ci s’imbriquent les unes aux autres, suivent un certain urbanisme et s’adaptent à leur environnement, immergeant le spectateur dans les questions d’urbanisme et de son influence sur nos modes de vie avec une étonnante poésie. Mêlant réalité tangible (l’installation physique) et réalité augmentée, Atlas invite à s’emparer des espaces, qu’ils soient virtuels ou réels, pour les explorer, d’une part en les contemplant et en s’immergeant dans leur poésie, d’autre part en interagissant avec eux, mais d’une façon tout aussi onirique. A découvrir assurément.

Ambiance électronique : dancefloor du brunch à l’apéro

Durant 7 soirées, entre 20h et 00h, le théâtre du Vieux St Étienne devenu nouveau quartier général du Festival se transformera également en dancefloor pour profiter de l’apéro et des premières heures de la nuit dans une ambiance chaleureuse (voire festive) avec pour objectif la mise en avant d’artistes internationaux ou rennais qui font bouger la scène électronique. Méfiez-vous : le dancefloor est souvent pris d’assaut, et à certaines heures, il est dur d’y entrer. N’arrivez donc pas trop tard.

Dancefloor à l’apéro

Peach – Crédit Photo Cecilia Corsano Leopizzi

Une fois n’est pas coutume, et on s’en excuse. On n’a pas eu le temps d’écouter à fond tous les artistes présentés lors de ses ambiances électroniques. On vous propose donc les textes explicatifs du festival pour vous donner de plus amples détails (cliquez sur les noms pour les entendre). On commence par le samedi 5 octobre à partir de 20h avec Peach, Benjamin Cochois et Klass Sirius. « Reconnue par ses pairs comme l’une des étoiles montantes de la scène outre-Manche, Peach remue les dancefloors du monde entier avec ses performances d’house énergique. Cette vitalité se retrouve sur son premier titre Silky : perle au rythme effréné sorti sur Intergraded, le (très) prometteur label du producteur anglais Midland. Originaire de Toronto, la jeune DJette, animatrice d’une mensuelle sur la radio londonienne NTS, viendra partager tout le sens de la fête à l’anglaise ! Entouré de machines analogiques, de synthés modulaires, et d’instruments DIY, Benjamin Cochois propose un live où gros kicks, nappes déglinguées et breakbeats sauvages sont légion. Sa techno, grandement influencée par Détroit, groove et donne l’irrésistible envie de bouger. Deux siamois inséparables, c’est comme cela que se définit le duo rennais Klass Sirius, référence dans l’art de décortiquer et manipuler des machines analogiques et autres contrôleurs numériques. Ne pas se donner de limites, tel est le mot d’ordre pour surprendre et garder la spontanéité qui fait leur authenticité. Influencés par de nombreux courants musicaux, leur son reflète une techno rythmique, énergiquement afro, le tout saupoudré de nappes chaleureusement sombres. »

Le lendemain, ce sera un B2B avec Kooper et Leissen pour arriver jusqu’aux premières heures du lundi. « Inspiré par des labels comme Clek Clek Boom, L.I.E.S, Hessle Audio ou encore Livity Sound, Kooper vogue entre house, techno et electro, teintées de reflets acids et breakés. En 2015, il remixait Challenger de Bambounou, supporté et joué par l’artiste lui-même. A travers de multiples dates dans le Grand Ouest et un passage au Festival Astropolis, il peaufine son savoir-faire aux côtés d’artistes comme Anthony Parasole, Antigone, Heartbeat, Svengaligost, Mad Rey ou encore Route 8. Ses sets hybrides oscillent entre sonorités brutes et atmosphériques. Membre du collectif rennais Merci, crew amoureux de la de la fête decontract’ et des dancefloors pimentés, Leissen a déjà fait ses preuves sur la scène électronique bretonne. Repéré par le festival Astropolis, il participe à la 25 ème édition du tremplin du festival. Attendez-vous à un set éclectique sans aucun mot d’ordre ! »

Crystallmess – Crédit Photo Gil Anselmi

Pause en début de semaine pour reprendre sur les chapeaux de roue le mercredi 9 octobre au soir avec deux artistes qui devraient envoûter le dancefloor. « Derrière le pseudonyme Crystallmess se cache Christelle Oyiri : DJ, productrice, écrivaine et artiste multimédia, soucieuse de faire la lumière sur les sous-cultures passées et présentes. Abordant les sujets de l’aliénation coloniale et de la culture des clubs, elle crée en 2018 “Collective Amnesia : In Memory Of Logobi”. Ce spectacle célèbre l’histoire oubliée de logobi, une danse afro-française urbaine du milieu des années 2000, qui fusionne techno hardcore et coupé-décalé. Mais c’est avant tout au travers de ses DJ sets éclectiques mais cohésifs, s’appuyant davantage sur les textures, le continuum sonore et la narration plutôt que sur les genres, que Crystallmess se démarque. Du zouk abrasif et du dancehall à l’afro-trance et à la techno de Detroit. Tête chercheuse invétérée Vanadís représente avec fierté la florissante scène électronique rennaise, qu’elle met en avant via le collectif ÖND (dont elle est fondatrice et artiste résidente). À travers des sets efficaces et percutants, elle déploie un spectre musical large, allant de l’acid à l’électro en passant par l’EBM et la techno industrielle. Tout en gardant une véritable avalanche de sonorités dissonantes et de rythmes déstructurés, elle pourrait révéler pour l’occasion ce soir-là, une autre facette de son travail.  » On est tout ouïe.

Plateau européen le jeudi 10 octobre avec des artistes belge, danoise ou anglaise pour secouer les danseur.se.s. avec amour sur la piste du Vieux St Étienne. D’abord avec « Astrid Sonne qui a le chic pour se placer là où on ne l’attend pas. Issue d’une formation classique (elle pratique l’alto depuis l’âge de 6 ans), elle intègre à ses compositions des sonorités orchestrales et découvre, lors d’un concert où son ordinateur crashe, le glitch (technique de production de musique electronique basée sur des dysfonctionnements logiciels et matériels), lui ouvrant dès lors une multitudes de possibilités dans son processus de création. Mixant à merveille passages ambient, calmes, harmonieux et sonorités brutes, l’artiste danoise transporte son public pour le mener vers des contrées d’où l’on repart transformé. Un voyage à ne pas manquer… La florissante scène musicale belge ne rayonne pas uniquement que par ses rappeurs. En effet, l’électro est dignement représentée en la personne d’Obsequies. Un EP sorti sur le label Knives et voici l’artiste sur le devant de la scène, lui permettant de délivrer ses lives emplis d’émotions. Entre calme et déflagration, harmonie et chaos, le public voit s’entrechoquer piano, voix et froissements électroniques jubilatoires lors d’un concert d’une rare intensité. L’artiste londonienne a rapidement su se faire une place au sein de la scène électro ! Elle essaime chaque week-end ses mixes teintés de broken beat, drum and bass ou encore dubstep, et ce dans les plus prestigieux club européens. Influencée par le son de Bristol (bastion de la bass music d’où sont originaires des artistes tels que Massive Attack ou Banksy), re:ni confirme à chaque date qu’elle peut autant briller que ceux qui l’ont guidée vers le chemin du succès. »

upsammy – Crédit Photo Thessa

Place à un duo franco-belge et une perle venue d’Amsterdam pour un vendredi 11 octobre qu’on pressent intense et passionnant. « OD Bongo, c’est la rencontre de deux esprits : Edouard Ribuyo et Amedée De Murcia. Le premier est à la tête du label ThirdTypeTapes, producteur d’une electronica bruitiste et aventureuse sous le nom de C_C. Son compagnon de route est aussi un vétéran bien connu de la scène électronique avec son projet Somaticae (cœur avec les doigts), et un trublion du rock distordu au sein du groupe Balladur. En marge de la scène dub industrielle, le duo propose un chaos jouissif et improvisé, au milieu du public, et sans aucune concession. Les deux compères prennent un malin plaisir à amener les auditeurs dans un état de transe, sous le feu d’effets visuels stroboscopiques. Leurs expérimentations se rapprochent des explorations soniques de groupes tels que Techno Animal ou encore Pan Sonic, et ont déjà secoué plus d’un dancefloor en terre bretonne, notamment lors du festival Visions 2018 et aux 24 heures de Rennes. Un des lives les plus intenses du moment ! » Pas besoin d’aller à Amsterdam pour entendre « parler de Thessa Torsing, plus connue sous le nom de scène d’upsammy, une des DJs les plus en vue de la scène électro néerlandaise. » Il suffit de vous rendre à Maintenant pour découvrir l’étrange voyage musical IDM proposée par la Dj et productrice venue du nord.

AZF – Crédit Photo Jacob Khrist

Samedi 12 octobre, on repart pied au plancher pour une nuit qui risque de remuer fortement les danseur.euse.s « Si la techno industrielle française ne devait retenir qu’un seul nom pour 2019, il serait sûrement composé de ces trois lettres : AZF. Avec une musique brute et sans concessions, la grande prêtresse du collectif Qui Embrouille Qui (où l’on retrouve Théo Muller et Puzupuzu) frappe fort et juste. Invitée sur les plus grandes scènes européennes (Dour, Marsatac, Nuits Sonores,…), AZF débarque avec un DJ set sous haute tension ! Issue de la bouillonnante scène d’Amsterdam, la jeune artiste (à peine âgée de 23 ans) a rapidement su se faire une place sur la scène européenne. Bercée par les productions du prestigieux label Warp (qui compte dans ses rangs Aphex Twin, Autechre ou encore Flying Lotus), Mad Miran construit ses sets autour de tout ce que l’imaginaire IDM peut fournir, de l’acid à l’afro, en passant par le breakbeat ou l’ambient. A découvrir de toute urgence ! »

Et pour finir le festival de la meilleure des manières, la programmation fera la part belle à l’impressionnante Sherelle et au producteur et dj local Pura Pura. « Mise en lumière lors d’une Boiler Room déjantée, l’artiste anglaise a pu y dévoiler sa maîtrise dans l’art de mixer la jungle et le footwork. SHERELLE a en effet grandi aux rythmes des productions de DJ Rashad, pionnier de ce style né à Chicago et dont la particularité est d’osciller majoritairement autour de 160 Bpm. La venue de SHERELLE pour Maintenant annonce un événement unique pour un DJ set à toute vitesse ! Producteur, dj et fondateur de l’association Nuits Indigo, Pura Pura impose une créativité explosive. Gagnant du tremplin Nordik Impakt 2018, il oscille ses djs set entre sons club, rap et beats. Après avoir sorti deux EP, produit des morceaux pour l’ordre du Periph et Joanna, remixé PNL ou Myth Syzer, il revient cette année avec son troisième EP et plusieurs compilations de remix. »

Brunchs musicaux le dimanche

Autre temps pour découvrir de chouettes projets : le dimanche autour d’un brunch de 12h à 15h. Comme l’an dernier, le Brunch Électronique devrait permettre aux clubbers qui sortent de leur nuit et aux autres de se croiser autour d’un brunch concocté par Miss Dom (goûtez sa brioche perdue, c’est une vraie tuerie !).

Utilitaire Disk – Crédit photo Ben Pi

Le dimanche 6 octobre, c’est le Rennais Utilitaire Disk qui se glissera derrière les platines pour accompagner les agapes dominicales de ses sélections aussi pointues que chaleureuses. Véritable digger passionné, le garçon se propose de nous faire explorer les rivages de l’easy listening afin de favoriser nos digestions pour ce brunch musical. Entre sieste sous les palmiers, cocktail jazz, lounge et space age pop, pour dire vite, Utilitaire Disk devrait faire apparaître le soleil sous les voûtes empierrées du Vieux St Étienne si l’on en juge le mix qu’il a posté ces derniers jours, au titre annonciateur, Joie de la liberté retrouvée (a very nice trip). On vous/se souhaite la même.

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Radio Minus – Chevance

Sans Radio Minus, on doit avouer qu’on serait passé totalement à côté de l’étonnante aventure de la collection de disques Chevance datant des seventies que le garçon se propose de nous faire découvrir tout au long du brunch musical du dimanche 13 octobre. Et autant dire que d’un coup, tout un mode s’ouvre à nous. Collection de disques sacrément atypiques et épatants, au départ pour les enfants, réunie par le producteur Philippe Gavardin, Chevance mêle chansons à textes d’auteurs (Môme Néant ou Conversations, le tube le printemps était trop vert, elle a mangé trop de salade de Tardieu ou ici des poèmes de Desnos, notamment), jeux de mots surréalistes (« ne mets pas tous tes yeux dans le même panier »), fantaisie hautement barrée et arrangements des plus époustouflants : on navigue d’un jazz protéiforme (ah tiens, c’est Louis Slavis à la clarinette) à un folk imaginaire des plus tordus en passant par des expérimentations du GRM. Avec Chevance, on est immédiatement plus proche d’Areski et Brigitte Fontaine que des Kids United. C’est passionnant à découvrir (Radio Minus a compilé certains de ces titre emblématiques pour un disque sorti chez Born Bad Records en mai dernier, Outremusique pour enfants 1974​-​1985) et on a bien hâte d’en découvrir de nouvelles pépites.

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En 2019, Maintenant aura lieu du 4 au 13 octobre à Rennes.

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