C’est étonnant tout ce qui peut se passer dans les motels de Las Vegas. Marcial Di Fonzo Bo a voulu le mettre en scène, d’après un texte de l’argentin Rafael Spregelburd. Une multitude de personnages, du sexe, de la drogue, dans un esprit rock’n roll… avec la participation de l’excellente Marina Foïs. Très original et c’est tant mieux.
La estupidez (la connerie) est une scène de tous les jours, qui se passent dans les motels de Las Vegas. L’univers général est totalement décalé et c’est de là que le spectacle tire toute son originalité.
Les 5 acteurs jouent plus d’une vingtaine de personnages au total… Tout le monde y passe: on voit des policiers homos-cocaïnomanes-trafiquants, des couples de vacanciers déjantés, des escrocs de l’art revendant une toile faussée, un frère délaissant sa pauvre sœur handicapée, un père de famille scientifique qui pense pouvoir recréer le monde, (…)
Rafael Spregelburd (l’auteur de la scène) revendique clairement sa passion pour le cinéma américain, avec des effets peu utilisés au théâtre que l’on retrouve dans cette pièce, comme le travelling, des fondus enchaînés. La qualité des textes se place très bien dans la magnifique scénographie réalisée par Vincent Saulier. Les différentes pièces se superposent, plusieurs scènes sont jouées en même temps, les chambres changent de configuration en permanence.
Tout est fluide, dense, il n’y a jamais de baisse de régime, tant l’humour est présent sur toute la durée et par l’attachement qu’on se fait des personnages. Il y a vraiment un esprit Tarantino, Lynch dans l’ensemble, avec en plus du bon rock’n roll dans certaines scènes et des costumes à en faire tomber plus d’un.
Marina Foïs, très drôle pendant tout le spectacle joue bien, notamment quand elle imite une handicapée en fauteuil ou lorsqu’elle fait la journaliste d’un magazine peu mondain.
L’originalité de cette pièce est présente par le fait que le metteur en scène joue également dans la pièce, ce qui devient de plus en plus rare aujourd’hui. Ce type de théâtre moderne, sans prétentions est à la croisées des genres. Il bouscule les codes et bascule les cadres
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Comment on fait des fondus-enchainés au théâtre ???
Je sais pas si tu es allé voir la pièce… mais regarde pendant les changements de plateaux, les transitions… on se croirait vraiment au cinéma.. par l’excellente scénographie réalisée par Vincent Saulier 😉