La dernière fois que nous avons parlé avec les anglais de Total Victory, nous les avions entassés au grand complet dans la caravane du Jardin Moderne. Nous retrouvons cette fois Dan Brookes (chant) et Matthew Leonard (basse, production) par mail pour discuter de leur remarquable troisième album English Martyrs et faire le point avec eux sur où en est le groupe après dix ans d’existence.
Si ce n’est pas déjà fait, nous vous conseillons vivement de visionner notre précédente interview vidéo de la bande en 2016 réalisée avec l’aide précieuse du camarade Appolo’s Mouse. Les échos avec ce nouvel entretien sont nombreux et assez intéressants.
Alter1fo : Pour commencer, après 10 années d’existence, Total Victory se met en pause à durée indéterminée après cette tournée européenne. Qu’est ce qui vous a amené à cette décision ?
Dan Brookes (chant) : Quatre raisons. Un: Je vais devoir me concentrer davantage sur mon travail actuel pendant la prochaine année. Deux : Matt Evans (guitare, clavier) a quitté le groupe et nous avons besoin de voir si on peut continuer de manière satisfaisante. Sa place dans le groupe a été très importante lors de ses dix années. Trois : Nous venons de boucler un disque et une tournée. Quatre : ça nous semblait le bon moment pour prendre le temps de réfléchir.
Matthew Leonard (basse, production) : Nous avions fait une pause entre les deux premiers albums et il s’est avéré que ce fut la meilleure chose que nous aurions pu faire. Nous ne savions plus quoi faire. Et quand tu ne sais plus quoi faire, le mieux c’est de faire l’inventaire. Je sens que c’est ce dont nous avons besoin aujourd’hui. Maintenant, je suis impatient de m’y mettre.
De votre point de vue qu’est -ce qui a changé pendant ces dix années dans les scènes musicales anglaises ? Et au Royaume-Uni en général ?
Matthew : c’est dur à dire. Sans que ce soit notre faute, ou du moins sans qu’elle soit intentionnelle, nous avons toujours existé en dehors des scènes musicales. Tout du moins en Grande Bretagne, où il n’y a pratiquement pas de scène indépendante/art-rock dans laquelle on aurait pu évoluer. Si ça existe, c’est sûrement la scène la plus affreusement étouffante qu’on puisse imaginer. Nous avons sûrement bien fait de transformer notre groupe en une île.
Dan : Matt a raison. Nous ne nous sommes vraiment complètement affiliés à une scène. J’aurais adoré davantage en faire partie mais ça n’a pas fonctionné. J’ai envoyé notre disque à des fanzines punk car il y a dedans des positions politiques qui auraient pu leur plaire. Mais j’ai réalisé que s’il y a beaucoup de choses que j’aime beaucoup dans le punk (l’énergie, les chansons, l’esthétique) il y a aussi beaucoup de choses que j’y déteste (le trop de sérieux, le manque de nuance, les limitations stylistiques). Donc nous n’avons jamais vraiment intégré la scène punk.
Plus largement, quand nous avons formé le groupe il y a dix ans, il y avait un nombre continuellement décroissant de groupes à guitare au Royaume-Uni. Commercialement, nous étions du côté des perdants dès le début. Le dernier grand boum du N.M.E. dont est issu The Strokes et The Libertines a aussi donné des groupes misérables comme Pigeon Detectives et Kasabian. Un grand nombre de jeunes gens a compris que le musique à guitare devrait plutôt être une affaire de vieux croûtons avec des problèmes de cheveux. Aujourd’hui, il y a approximativement sept groupes à guitare au Royaume Uni et cinq d’entre eux sont de soporifiques duos guitare/batterie avec d’affreux multipads MIDI. Tous les autres ont acheté Ableton ou un MPC (logiciel d’édition de musique électronique et séquenceur).
Le pays va lui aussi de plus en plus mal. Les élections l’ont montré mais cela fait un moment que ça va mal. Je pense qu’aucun d’entre nous n’a eu une augmentation de salaire depuis la création du groupe et tu ne peux pas marcher dans la rue principale de n’importe quelle ville sans croiser cinq, dix ou vingt personnes à la rue. Le déshonneur est nationale.
Votre troisième album s’appelle English Martyrs. A la lumière des récentes attaques terroristes, cela sonne maintenant tragiquement prophétique. D’où vient ce titre à l’origine ?
Matthew : Il nous a fallu du temps pour réaliser ce qu’il veut vraiment dire et son lien avec les récents actes terroristes. Nous avions ce titre depuis un bout de temps, au moins quatre mois avant les événements. Au bout du moment, tu ne penses plus au sens littéral des mots. Ce sont juste des mots. De la graphologie. Alors quand des gens nous ont fait remarquer leur nature presque prophétique, nous n’avons pas trop su comment réagir. C’est le genre de choses qui arrivent.
Dan : Dans le sens historique britannique, English Martyrs fait référence aux protestants et aux catholiques exécutés durant la réforme anglaise des 16ème et 17ème siècles. C’est aussi un nom assez commun pour les écoles anglaises. Ce titre semblait rempli des nouvelles possibilités qui parcourt la plupart des chansons de l’album. Après, je ne suis pas pour donner trop d’explications sur les titres, les paroles ou les thèmes. Je préfère que les gens aient leurs propres interprétations même si elles ne collent pas à celles que j’avais en les écrivant.
Alors effectivement, le titre peut aujourd’hui s’étendre à ceux qui sont morts en essayant de commettre des attaques terroristes. Ce sont eux-mêmes des anglais radicalisés. Ce n’était pas notre intention. Ces mots sont maintenant lâchés dans le monde, on ne peut pas les retirer parce que la nouvelle réalité a changé leur sens.
Comment est-ce que l’album a été composé ? Y a -t-il des évolutions par rapport à vos disques précédents ?
Dan : La toute première chanson de Total Victory qui fonctionnait vraiment fut Omnivictory. C’était un jam de 20 minutes que nous avons découpé pour en faire une chanson. Chacun d’entre nous y a contribué et chaque aspect de ce morceau a été créé collectivement. La plupart des chansons des deux premiers albums ont été créée de cette façon, ou en travaillant lentement deux ou trois parties pré-écrites jusqu’à qu’une chanson en émerge. C’était une façon relâchée et amusante de travailler.
Sauf que ce n’est plus possible aujourd’hui. Tout est beaucoup plus strict et planifié. Maintenant j’écris les bases de la chanson avec ma guitare et je m’enregistre dans mon appartement sur mon téléphone. J’envoie ça au reste du groupe et j’écris les accords/notes. La plupart du temps, il reste des espaces libres que les autres peuvent changer ou modifier mais il y a moins de flexibilité avec le rythme, le tempo et les accords. Ça semble bien fonctionner mais l’ancienne façon me manque vraiment.
Sur votre blog vous écrivez que ce nouvel album a été la source “de nombreuses discussions et des tensions internes ». Quels étaient les objets de ces échanges et de ces tensions ?
Dan : Le mix a été le principal sujet de débats. Avec le recul, il y avait aussi clairement d’autres tensions en jeu. Nous nous sommes mis beaucoup de pressions pour sortir un bon album maintenant qu’il y a des gens qui en attendent un. Nous ne sommes plus un groupe local qui balance un album sur bandcamp sans y penser après. Nous avons un label. Nous avons des fans. Pour moi, nous avions une sérieuse responsabilité de faire les choses bien.
Matthew : Chacun s’investit différemment dans les albums. C’est normal. Tout le monde en a quelque chose à foutre et tout le monde a des intérêts personnels. Dan n’aimait pas la façon dont l’album prenait forme et nous avons eu une sorte de face à face. Des visions différentes. Je pense aussi que le groupe a agit de façon autistique. De l’autisme collectif. Les choses n’ont pas été expliquées clairement. Les gens perdent leur calme pour des broutilles. Tout ça est très divertissant.
Dan : Assez souvent, je ressens de l’insatisfaction avec plein de musique (et pas seulement la notre, y compris avec des choses que je pensais aimer) et j’ai eu le sentiment que ce que nous faisions était de plus en plus hors de propos. Tout et tout le monde m’ennuyait à ce moment là. Après que nous nous soyons bagarré un peu et après que Matthew ait quitté le groupe, Martin a écrit un chouette e-mail qui a mis les choses en perspective et nous avons réussi à finir le disque. J’en suis très heureux. Au final, les débats étaient sur le plan artistique et pas sur le plan personnel. Nous sommes toujours amis.
Matthew : Autant en tant que producteur qu’en tant que bassiste, je dois avoir un peu plus de détachement que les autres. Je dois prendre en compte les avis de toute l’équipe. J’ai déjà en tête quelque trucs que je changerais dans cet album – j’y pense à chaque fois – mais il est aussi parfait qu’il puisse être dans le temps que nous y avons consacré. J’en suis très fier.
Dan : Une partie des problèmes est aussi venue du fait que je suis un très mauvais communiquant. Au bout d’un moment, il y a eu une bataille de volonté entre Matt L et moi. De mon point de vue, je continuais à essayer de modifier l’ambiance du disque vers les sons que j’avais en tête. Et à chaque fois que ça ne fonctionnait pas dans mon sens, je devenais de plus en plus frustré. J’écrivais de longs et stupides e-mails, menaçant même une fois de quitter le groupe si ça ne se passait pas mieux. Et puis, Matt a, lui, quitté le groupe.
L’album me semble un peu plus narratif que les précédents. Aviez-vous des envies de raconter une sorte d’histoire ? J’aime aussi la façon dont le titre “Once in Every Century” vient ralentir les choses après les deux premiers titres. Est-ce que l’ordre des morceaux a été simple ou compliqué à établir ?
Dan : Il y a des thèmes récurrents dans English Martyrs. Plus que dans n’importe quel album auquel j’ai participé. Il n’y a pas une simple histoire. C’est plutôt neuf façons différentes d’aborder des thèmes comme l’Histoire, la mémoire, la croyance, la mort, l’identité et la nation. L’ordre des morceaux a suivi l’ordre la composition à une ou deux exceptions près (Gold Curtain devait être en dernier, In The Home Counties devait être placé à la suite d’un morceau compliqué).
Matthew : Dan et moi-même sommes tombés d’accord sur l’ordre des morceaux assez vite. Le seul changement a été que nous avons enlevé une chanson du disque. Once In Every Century était destiné à être le dernier morceau de la face A.
Comment est-ce que l’album a été enregistré ? Y a-t-il eu beaucoup de travail sur les chansons dans un deuxième temps ?
Matthew : Les blocs de base de l’album ont été très faciles à réaliser et sont venus très rapidement. La basse, la guitare rythmique, la batterie, tout a été enregistré en deux jours. Et puis le processus s’est ralenti.
Dan : Au départ, tout a été rapide, joyeux et facile. Le premier mix de ces instruments sonnait exactement comme ce que je/nous avions prévu. Nous avons alors écrit une longue liste de ce dont chaque chanson avait encore besoin (des guitares de Martin et Matt, mon chant, des arrangements supplémentaires…) et nous nous sommes fixés une date butoir au 31 décembre 2016.
Les choses progressaient régulièrement. Matt E nous a envoyé par mail ses parties enregistrées chez lui et Martin est passé dans notre local de répétition où il a pu librement rajouté des parties de guitares. Un jour de novembre, Matthew est venu à Worcester et nous avons enregistré 85 % des voix en deux jours au studio d’enregistrement de l’université locale ainsi que quelques discrets plans de claviers et de guitares. Les choses prenaient forme lentement au fur et à mesure que les éléments envoyés par mail étaient ajoutés, retravaillés ou effacés. Les derniers instruments enregistrés furent les cuivres de Once In Every Century.
Il y a eu beaucoup de travail sur le mix. Il était clair que nous étions en train d’essayer de faire un disque plus réfléchi et plus mélancolique que les précédents. Nous essayions de conserver notre colère sans sonner trop angoissé ou à bout de nerf.
Matthew : A mi-chemin – quand Matt nous a annoncé qu’il partait – nous avons réalisé que cela pourrait être notre dernier enregistrement, ce qui a augmenté encore d’un cran le stress.
Par rapport aux disques précédents, je ne pense pas que notre façon de faire ait changé. L’album contient moins d’overdub que nous l’avions prévu au départ. Le principal a été enregistré en prise live. Au niveau sonore, c’est un album qui sonne assez plat et commun. Je pense que ça colle bien à l’ambiance et aux thèmes du disques. Il a aussi un master assez léger, ce qui plutôt courageux pour un groupe de « rock moderne ».
Tous ces choix ont été faits en ayant en tête la possibilité que ce soit notre ultime album – de la pochette jusqu’au mix final. J’aime passer un temps infini à enregistrer mais cela serait au détriment de Total Victory.
Si l’atmosphère globale reste la même, ce nouvel album me semble plus varié que les précédents. Y avait-il l’envie de tenter des choses nouvelles ? Y a-t-il eu des difficultés à équilibrer ces variations ?
Matthew : Il me semble que c’est venu très naturellement. Que ça nous semblait la chose à faire. Je pense que le cerveau de Dan fonctionne différemment. Il semble être grandement affecté par tout ce qui l’entoure, que ce soit de façon consciente ou pas.
Dan : De façon général, je hais les groupes qui essayent désespérément de sonner différemment d’un album à l’autre. Très peu d’artistes sont réellement capables d’une variété aboutie de sons et de styles. Et c’est encore plus difficile à réussir à cinq. Tu commences à jouer avec le même matériel pendant 8 ou 9 ans et puis quoi ? Tu dis : « Attendez les gars. On ne veut plus utiliser que des synthés et une boîte à rythme ! Lançons-nous dans pro-tools et les accords majeurs ! Sortons le vocoder ! Nous sommes désormais un groupe marrant! » C’est impossible, stupide et incroyablement transparent.
English Martyrs, c’est juste les mêmes gens, dans le même groupe, mais cinq ans plus vieux. Ils vivent dans des endroits différents de ceux où ils vivaient quand ils ont fait National Service et ils voient et pensent différemment. Ils ont en tête leur précédente expérience de ne pas avoir réussi à boucler un troisième album. Nous avons toujours eu envie d’emprunter ces nouveaux chemins mais nous manquait la maturité et la confiance pour le faire avec succès. Par le passé, nous utilisions presqu’exclusivement le volume, la densité et l’agression. Maintenant nous avons un spectre plus large.
J’ai l’impression qu’il y a eu un gros travail sur les voix sur cet album. Il y a des samples et plus de chœurs que jamais. D’où proviennent les samples ? Comment ont-ils retrouvés leur place dans les chansons ? Quelles étaient vos envies et vos intentions en terme de voix ?
Matthew : Les samples sont venus en dernier. Je pense que, comme pour National Service, il y en a deux sur ce disque. Celui qu’on entend sur Golfing with The Precariat est la déclaration d’une femme dans une manifestation où elle affirme l’importance de garder des espaces verts ou une ceinture verte dans les villes sans qu’on y construise quoi que ce soit. Nous avons une crise du logement au Royaume Uni et le feu vert a été donné pour pouvoir construire sur de grandes étendues de friches ou d’espaces verts. Ça a énervé pas mal de gens. Le sample s’inscrit bien dans la chanson car le protagoniste du titre pourrait être un de ceux qui prend ce genre de décision. C’est comme si on entendait l’autre versant de l’histoire.
Dan : J’ai commencé à m’inquiéter que le fait de toujours chanter avec cette voix saccadée du Nord ne finisse par atténuer l’impact des chansons et devienne lassante pour les auditeurs. Ce n’était donc pas tant une envie d’évoluer qu’un désir de trouver de nouvelles façons de garder nos auditeurs attentifs et impliqués. De plus, les autres membres du groupe sont de bons chanteurs. Il est même possible que je sois le moins bon des cinq !
Le très émouvant Gold Curtain est la conclusion parfaite pour cet album. Quel est l’histoire de cette chanson ?
Matthew : C’était une prise vocale incroyable. Deuxième prise. Si on considère en plus que le gars Dan pense ne pas savoir chanter, il a fait un boulot fantastique.
Dan : Nous avons écouté la version de Il Nostro Caro Angelo par Fabio Viscogliosi. Nous avons trouvé que l’utilisation de l’espace et l’épure étaient juste magnifique.
Gold Curtain a été principalement écrit pendant la tournée de 2016. D’abord sur scène durant la balance au Magasin 4 à Bruxelles et puis après terminé en studio. Placer le chant de Matthew à la fin en guise de contre-point et découvrir leur parfaite harmonie a été un instant magique.
La ligne des paroles the boys want you out est le nom d’un chanson de J Fox, un artiste de Wigan qui fait dans la performance et le désastre musical. Il y a quelque chose dans cette image qui s’est incrusté dans mon esprit. Les paroles tournent autour la simplicité de la chanson et de l’idée obsédante de comprendre que, peut-être, il est temps d’arrêter. D’une certaine façon, elle a été créée pour être la fin : d’une personne dans la chanson, d’un album, et potentiellement du groupe.
Comme d’habitude vous avez choisi une pochette assez frappante. D’où vient cette photo et Pourquoi ce choix ?
Matthew : D’habitude, on passe beaucoup de temps à parler de l’aspect visuel mais là, c’était la seconde image dont on a discuté. On est tombé très vite d’accord. Nous avons passé plus de temps sur le choix de la police de caractère.
Dan : L’image vient de Penda’s Fen (Le marais de Penda) une pièce de théâtre télévisée de 1974. C’est l’histoire de l’éveil d’un adolescent conservateur à l’idée que la Grande Bretagne a une Histoire plus riche et plus profonde que ce qu’en raconte sa famille de chrétiens conservateurs dans une forme de capitalisme familialo-centré qui se nourrit de l’éducation reçue. Le point culminant du film arrive quand le garçon rencontre, dans une vision, le Roi Penda, le dernier roi païen de notre île. La pièce est jouée à une dizaine de kilomètres de l’endroit où je vis. L’image me semble bien refléter les changements qu’il y a pu avoir dans les paroles tout en liant les thèmes abordés d’une façon attirante et énigmatique à la fois.
Nous avons la chance de vous revoir une fois de plus à Rennes au cours de cette dernière tournée européenne. Ce fut, une fois de plus, un concert hautement énergique et généreux tout en étant, de plus, très touchant. Comment s’est passé le reste de la tournée ? Y a-t-il eu des différences avec les précédentes tournées ?
Dan : C’était une tournée très forte. Je pense qu’il y a eu des concerts avec un public un peu plus conséquent et que nous avons su monter en puissance sur ces dates. Pour la première fois, Paris a même semblé impressionnée. Il y a aussi eu avec nous plus de groupes avec des femmes et plus de femmes dans le public. Ce dernier point a été particulièrement plaisant.
En dépit de votre hiatus, il semble que vous avez quelques projets dans le futur proche. Quels sont-ils ? Qu’en est-il du plus long terme ?
Matthew : Le futur lointain du groupe est assez brumeux pour le moment même si je suis globalement optimiste. Nous en sommes toujours à ce point pleins d’énergie et motivés. Ce serait dommage que ça s’arrête maintenant. De mon côté, je suis cependant à la recherche d’un peu de temps pour penser à d’autres musiques. D’autres groupes.
J’ai été mentalement totalement investi dans Total Victory depuis trois ou quatre années et je pense avoir besoin d’un bon nettoyage de palette. Comme je l’ai dit plus haut, nous avons fait exactement la même chose entre The Pyramid of Privilege et National Service et ça a brillamment fonctionné. Les gens ont besoin de se détendre. Vous même avez sûrement besoin d’une pause de total Victory. Vous ne le savez pas mais je parie que si.
Dan : A court terme, Martin va sûrement continuer avec Horse Opera, son excellent groupe de death/country mené par notre guitariste/conducteur de tournée Ste Hutchinson. James a à peu près un million de projets en cours. Est-ce qu’il travaille toujours sur cet hommage à Iron Maiden ? J’espère que Matt Evans fera quelque chose de son côté. Je vais essayer quelques petits trucs du mien.
A moyen terme, nous avons eu une discussion productive avec le groupe parisien Harassment à propos d’un split 45 tours pour fin 2017/ début 2018. Nous avons aussi eu une conversation très tentante avec le groupe de Manchester Monster Island pour un autre 45 tours.
Pour le long terme ? On verra comment tout le monde se sentira en 2019. Je ne veux pas dire de façon définitive si on continue où si c’est fini. Je ne sais juste pas. Si jamais ça s’arrête maintenant, je pense que j’aurais le sentiment que nous avons accompli un million de fois plus que ce à quoi je m’attendais.
Plus d’1fos :
le report du concert au Bar’Hic
sur le blog du groupe (pour les anglophones)
Merci à Caro pour son aide précieuse dans mes démêlées avec la langue de John Cleese.