C’est une guinguette du Grand Soufflet en pleine effervescence, peuplée de petits et grands, que l’on pouvait trouver samedi après-midi au Thabor. Entre la clameur des joueurs du Grand Palet, les pales de l’hélicoptère de la maréchaussée qui dronait les manifs du centre-ville, la volée de cloches de l’Eglise Ste Anne pour cause de mariage endimanché, Nils Holgersson, ses oies et le duo Eléonore Billy / Martin Coudroy ont dû se frayer un passage jusqu’à nos oreilles…
Un chapiteau empli d’enfants attend impatiemment ce voyage musical. Aux manettes, Eléonore Billy, en tutu pailleté, et Martin Coudroy, deux amoureux de la musique suédoise et de la culture de ce pays nordique.
La Suède, donc, et ses neiges de mètres. Martin ose la démesure, ralliant ainsi tous les enfants et leurs rires à sa cause. Eléonore, plus auguste, tempère le récit. Et c’est donc l’histoire de Nils, ce sale gamin qui n’aimait pas les animaux de la ferme qui va nous être contée. Où l’on découvre l’existence du « tomte », ce lutin du folklore scandinave. Celui qui rendit Nils minuscule et l’obligea à se jucher sur le dos de Martin, son jar de ferme, parti suivre ses copines les oies sauvages dans leur migration nordique vers la Laponie. Un voyage aussi pour le public dans la culture suédoise.
Jonglant successivement entre body percussions, accordéon, flûte et nyckelharpa, le duo de chanteurs-musiciens nous entraîne dans les paysages démesurés du grand nord suédois : forêts, montagnes, prairies, lacs, étangs, élans… C’est poétique, énergique, cadencé. Le tout avec chorégraphies, mimiques et gestuelles promptes à faire rire petits et grands.
On passe du français au suédois, apprenant à compter dans cette nouvelle langue et découvrant les sonorités inconnues de ces villes qui s’égrennent : Stockholm, Malmö, Helsingborg… On écoute avec attention la berceuse « Jon På Lon » (entre les volées de cloches de Ste Anne). 45 minutes de musique, de mimiques et de rires d’enfants.
Un spectacle joyeux et poétique qui rend pleinement hommage à l’oeuvre de Selma Lagerlöf.
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