Le Grand Soufflet nous promettait du reggae dans la java pour ce vendredi soir ; le chapiteau a tenu ses promesses, embarquant un public venu nombreux dans les méandres des décibels jamaïcains et des tonalités musette modernisée.
Vrai pari que ce combo aux univers diamétralement opposés. D’un côté, Winston McAnuff, sa dégaine de rasta qui se respecte (dread-locks et barbe grisonnante), ses sonorités de prophète reggae-roots, en bref, un grand monsieur du reggae jamaïcain, surnommé Electric Dead.
De l’autre côté, Fixi, l’accordéoniste de Java, un instrumentiste touche à tout, arrangeur à ses heures, dingue du folklore musical revisité. Aussi à l’aise avec un soufflet dans les bras qu’en agitant ses mains sur un clavier.
Et pour pimenter le tout, le duo devient trio ce soir avec la participation de Kus, Human Beat Box impressionnant, qui a fait preuve d’un immense talent lors de ce set.
Un projet fou donc, mêlant deux ténors et leurs diverses influences musicales respectives. Le chapiteau tangue sous la fusion musette, reggae, afrobeat, roots, maloya, accents cajun, cumbia… Le public se transforme en un océan de corps oscillants et de têtes dodelinantes. Ça groove, ça ondule, ça fait sautiller le plancher !
Leur album « A new day », sorti le 30 septembre, se dévoile morceau après morceau dans une atmosphère surchauffée. Le single Garden of Love remporte un gros succès auprès d’un public fin connaisseur.
Le maloya réunionnais One Two Three nous incite à appeler nos ancêtres le temps d’une chanson ; sur Johnny, Kus démontre tout son talent d’Human Beat Box.
Un métissage envoûtant en tout cas, qui n’a pas laissé de marbre un public amateur et venu en nombre. Un rappel réclamé à corps, à cris, à sifflements aigus… Encore une fois le Grand Soufflet prouve que l’alchimie des genres fait mouche !
Et si vous voulez en savoir plus, lisez aussi notre interview : Renconter avec Winston MacAnuff & Fixi au Grand Soufflet