Nous avions évoqué au mois de septembre la tenue d’une conférence de presse organisée par le collectif Culture Bar-Bars venu relancer leur antenne régionale, ici, à Rennes.

Pour rappel, ce collectif a la  volonté de fédérer les bars et autres petits lieux de diffusions pour répondre d’une seule voix aux problématiques inhérentes à la vie nocturne (horaires, relations avec les riverains, prévention et réduction des risques, gestion de la vie nocturne etc…).

Il est vrai qu’après la fermeture de deux troquets stratégiques comme la Bascule et le Sympatic, le manque cruel de lieux pouvant accueillir comme il se doit des groupes électriques se fait rudement ressentir.

Mais le collectif organise aussi son propre festival, au nom éponyme, depuis maintenant plus d’une dizaine d’années. Comme une sorte de fête de la musique finalement. Jack Lang en moins. 

C’est donc pas moins de 230 cafés-concerts dispersés dans 56 villes qui accueilleront près de 2200 artistes durant trois jours, du 27 au 29 Novembre. L’occasion aussi de parler prévention, sensibilisation et addiction puisque le festival se veut responsable avec des distributions d’éthylotests, préservatifs, bouchons d’oreilles et des déambulations de professionnels de terrain dans certaines villes.

A Rennes, 5 bars membres du collectif (le 1988 live Club, Bar’Hic, le Bistro de la Cité, le Chantier & le Ty Anna) proposeront une programmation aussi riche qu’éclectique : du blues aux sonorités jamaïcaines en passant par de la musique irlandaise et même par des sets techno house. Le tout, de manière totalement gratuite.

Un de nos coups de cœur se porterait volontiers sur la soirée du 27 novembre au 1988 Live club avec le groupe Moodoïd (Progressive & Psychelic Pop) et le groupe toulousain Aquaserge évoluant dans un univers proche du kraut-rock-psyché : déviant et abyssal. A découvrir sur scène.

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► Alter1fo : Le 1988 Live club participe pour la première fois au festival Culture Bar-Bars. C’était important pour vous de répondre présent à ce rendez-vous ?

Sylvain et Meryl du 1988 Live Club : C’est effectivement très important pour le 88 de faire partie du festival Culture Bar-Bars car c’est un peu la vitrine du collectif. C’est un moyen de rappeler les valeurs que nous défendons au sein de la Fédération : le vivre ensemble, la défense des Cafés Culture comme lieux de convivialité et de dynamisme territorial, la prévention, le soutien aux artistes émergents, une plus grande liberté dans l’accès à la culture au sens large… Et le tout dans plus de 400 lieux en France !!

► Comment avez-vous conçu la programmation sur ces trois jours ?

Au même titre que nous sommes libres de participer ou non au festival, tous les lieux adhérents du collectif ont une totale liberté dans leurs choix artistiques et éditoriaux. Donc, oui, il y a du coup de cœur, des découvertes, des artistes qu’on aime et qu’on soutient. Qu’ils soient d’ailleurs musiciens, plasticiens, photographes ou conteurs !

► Pouvez-vous rapidement nous présenter vos soirées ?

Avec plaisir ! Tout d’abord, il y a nos coups de cœur « officiels » : MOODOÏD et AQUASERGE, sortes de chansons rock psychédélique en français, un peu folles et expérimentales mais tellement jouissives, qui joueront le jeudi 26 novembre, à partir de 21h.
Le lendemain, on organise dans le cadre de nos Vendredis Elektro, une nuit ELEKTRO BAR-BARS de 00h à 06h, avec de jeunes artistes de collectifs locaux que nous soutenons comme Social Afterwork ou Krone et un DJ de renommée internationale très pointu et talentueux du nom de ZADIG. Je crois que c’est même la première fois qu’il joue à Rennes.
Enfin, le samedi 29 dès 21h, on a le plaisir d’offrir une carte blanche à La Marquise, tout nouveau collectif constitué de jeunes musiciens rennais qui défendent un jazz moderne, accessible et dynamique.
Dans une tradition BAR-BARS de libre accès à la culture, tous ces évènements sont gratuits. A noter cependant, qu’il faudra se procurer un pass BAR-BARS, disponible au Bar Le Backstage, pour entrer au club le 28. Sans quoi, il faudra s’acquitter de la modique somme de 10 euros…

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Et même si le succès sera sans nul doute au rendez-vous, ce genre d’événement, tout comme celui des Bars en Trans ou du festival I‘m from rennes, ne doit pas être l’arbre qui cache la fête-forennes. Certains bars rennais souffrent encore de riverains peu enclins à une vie nocturne et festive dans l’hyper-centre. Tranquillité oblige. Souhaitons simplement que ces petits lieux puissent continuer à proposer une programmation riche et variée en dehors de ces gros rendez-vous, tout au long de l’année. La municipalité par son Maire-adjoint à la Culture envoie pourtant des signaux rassurants à ce sujet, tout comme le premier adjoint chargé de l’urbanisme.

Benoit Careil ^{Interview mail – 18/11/2014} : «Nous travaillons actuellement avec les gérants de bars à l’élaboration d’instances de réflexion partagée, d’interconnaissance, de médiation et de négociation pour que ces conflits d’usage ou de voisinage se règlent d’abord par le dialogue et la négociation […] Nous travaillons sur la mise en place d’instances de médiation et de négociation, qui inviteraient en cas de plaintes, le plaignant et le gérant concernés à se mettre autour de la table avec la Ville, et peut être la Préfecture, pour chercher une solution par le dialogue et la recherche d’un compromis. Il est clair que pour la Ville, si les personnes ont des droits, et notamment celui à la tranquillité, elles ont aussi de le devoir d’accepter de négocier avec les autres personnes les conditions d’un vivre ensemble dans lequel l’expression culturelle est l’un des facilitateurs indispensable qu’on ne peut écarter sur simple plainte.»

Sébastien Sémeril, premier adjoint chargé de l’urbanisme ^(18/11/2014) : «Il est impératif conserver l’âme de cette place […] qui gardera des lieux de vie nocturne»

Un message encourageant mais fragile eu égard la mutation progressive du centre-ville vers un tourisme d’affaires avec son futur Centre des Congrès, son hôtel de luxe à la place du siège de la Banque populaire de l’Ouest, son spa et autres bars lounges…