Cher lecteur. Si tu lis ces lignes, c’est probablement que tu as décidé d’aller au parc expo, le vendredi 10 et/ou le samedi 11 décembre et que …

1/ tu fais partie de ceux qui seront ivres morts dès 22h, que tu ne verras donc aucun concert, que tu as déjà commencé l’échauffement éthylique, que tes yeux embrumés par l’alcool te font voir des gros mots plein ce texte et que ça te fait rire;

2/ tu fais partie de ceux qui ont épluché maniaquement la programmation de ces Trans Musicales, que tu as écumé les Myspace de tous les groupes en griffonnant compulsivement des notes pour chacun d’entre eux et que tu viens hurler devant ton clavier : « Rhhooo, le con, il a même pas mis Bidulozex, cette formidable formation péruvienne de deep-grind-mazurka-house ! »;

3/ tu fais partie de ceux qui y vont comme ça, pour la musique mais sans trop savoir, et que tu cherches des puces pour te les coller à l’oreille.

Ou alors, tu peux aussi être ma mère, ou mon copain Sylvain, venus ricaner sur mes fôtes d’orthographes mais bon, ça commence à bien faire.

Quoi qu’il en soit, tu es le bienvenu.

Le vendredi est clairement le plus excitant des deux soirs pour votre serviteur, avec un joli paquet de groupes prometteurs. J’y arriverai d’ailleurs plutôt tôt, car dès 20h45 le tentant post-punk-noisy des belges de Madensuyu retentira dans le hall 4.
Le dilemme commencera alors, puisque dès 21h au hall ce sera le tour de Paris Suit Yourself et sa No Wave qui passe ou qui casse. De toutes manières, ce sera retour au hall 4 vers 22h05, en effet je ne peux décemment résister à un néo-zélandais (même exilé à Londres) et que Connan Mockassin et sa psyché-pop bien barrée a tout pour me plaire.
Nouveau casse tête à 22h40, où il faudra choisir entre les duels spectaculaires des fanfarons HipHop du Witty Crew et les ambiances house-cauchemardesques de Salem. Sauf pressions psychologiques insoutenables du reste de la fine équipe, je risque bien de prendre l’option deux.

Pfou, j’aurais bien mérité à ce moment là une pause tisane au houblon.

Je ferais bien un petit tour vers 1h dans le grand hall histoire de voir un bout du set de M.I.A. mais mes oreilles seront déjà tournées vers le hall 4 où les fadas finlandais de Shogun Kunitoki lâcheront vers 01h15  leur krautrock psychédélique et tortueux.

A partir de là, ce sera du rab pour moi. On verra selon l’état physique et moral.

Moins de quantités d’emballements anticipatoires pour le samedi mais une solide triplette de très attendus, en guise d’ossature (Matthew Dear/Gaslamp Killer/Gonjasufi).

Il faudra arriver tôt également ce soir là pour pouvoir rendre dignement hommage à l’illustre Psyché, ex-vendeur du mythique Rennes Musiques, qui viendra nous dévoiler dès 21h dans le hall 3, quelques uns des trésors psychédéliques de sa, parait-il, très impressionnante collection de vinyles de drogués.

Le shoegaze de Crocodiles ne m’emballant guère, ce sera temps mort jusqu’à 22h45 ou l’impeccable Matthew Dear viendra distiller en live dans le grand hall, son suave et vénéneux quatrième album : Black city. Ici, ça devient délicat. En effet, Roky Erickson, la légende lysergique du 13th floor elevator se produira avec les gars d’Okkervil River en backing band à 23h05 dans le hall 3. Pour aller le voir, il faudra donc lâcher le set de Matthew Dear mais aussi empiéter sur celui de son  excitant successeur, l’allumé The Gaslamp killer.

Heureusement, après ça se calme sur mon radar. J’irai tout de même jeter une oreille du côté du Hip Hop mâtiné d’Afrobeat de Blitz the Ambassador dans le hall 4, mais j’ai surtout rendez-vous à 2h30 avec le somptueux Gonjasufi, dont j’attends mille merveilles.

Passé ce gros morceau, c’est plus pépère pour moi. S’il me reste encore un peu d’énergie, j’irai sans doute écouter ce que vaut la techno minimale du duo finlandais de Renaissance Man, voire peut-être le blues-rock-psychédélique de Wooden Shjips. Mais là, on parle d’un concert qui débute à 4h15…

Voilà pour mes préparatifs de Trans Musicales 2010. J’espère que ce laborieux étalage vous a au moins donné quelques envies. Sinon, il vous reste l’épluchage méthodique et minutieux du programme… ou le pif total, ça marche pas mal des fois.

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