Embellies 2014 : Romain Baudoin « 1 Primate »


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Parce que Landais d’origine et issu d’une famille de musiciens traditionnels gascons, la vielle à Roue a toujours été présente dans la vie de Romain Baudoin aka 1 Primate. Et pourtant, Romain ne s’y intéressera véritablement qu’à partir de ses 18 ans. A la vielle à roue, il préfère la guitare électrique, le rock in opposition (RIO) et le côté expérimental. Il aura fallu un concours de circonstances que seule la vie sait si bien nous concocter  pour lui donner envie de s’y mettre. A sa manière.

Romain Baudoin : « A l’occasion de l’album No Quarter, je suis parti voir Jimmy Page et Robert Plant sur scène à Toulouse. Leur concert a débuté par un solo de vielle à Roue de Nigel Eaton. Ce fut un électrochoc pour moi ! J’ai vraiment halluciné sur cet instrument et je me suis dit « C’est incroyable j’ai cet instrument chez moi depuis que je suis gamin et je n’en fais rien » J’ai débuté la vielle comme cela. Et puis, à cette époque, je m’étais cassé le poignet donc impossible pour moi de jouer de la guitare. J’en ai  donc joué énormément. »

Passionné, Romain va alors aller vite : diplôme d’Etat en poche, il devient rapidement professionnel de la musique en vielle à roue et entre au sein de la formation ARTUS (familha Artús) dans lequel il retrouve également certains de ses cousins. ARTUS est un collectif qui a su développer leur propre label PAGANS (qui veut dire Païen) et une boite de prod HART BRUT. Cette formation travaille au développement du patrimoine immatériel culturel gascon, travail basé sur l’expérimentation, l’engagement, la technique instrumentale, la recherche sonore et l’improvisation : micros, électro acoustique, amplification, utilisation d’effets, lutherie , bref, tout y passe.

« Assez rapidement on s’est aperçu que nos instruments manquaient de capacités pour nous permettre ce que nous voulions faire »

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Romain va alors développer son propre instrument, hors norme et hybride en ajoutant un manche de guitare électrique à sa vielle à roue électroacoustique alto, à l’image de la guitare double manche de Jimmy Page : la boucle est bouclée. Le projet solo prend forme : 1 Primate se révèle.

« A force de chercher, j’ai eu l’idée de me libérer une main de la vielle pour pouvoir  jouer de la guitare en tapping. Je me suis donc retrouvé avec cet instrument un peu hybride que j’ai fabriqué avec mon père et que j’appelle Torrom Borrom qui veut dire chaos en Gascon. Je l’ai appelé comme cela parce qu’au départ, je n’arrivais à générer que des murs de sons, une énorme masse sonore assez démente mais totalement ingérable. »

Romain va donc apprivoiser « la bête » pendant deux ans, au cours de nombreuses sessions de répétitions, pas après pas, note après note. Comme la lumière au bout du tunnel surgit alors la musicalité au milieu de ce bruit fougueux et puissant.

« J’enregistrais toutes mes sessions d’improvisations pendant des heures et des heures et à chaque fois, je les réécoutais. Dès qu’un moment de musique existait au milieu de ce chaos, j’essayais de me rappeler comment j’avais pu faire ce son et je le notais. J’ai donc développé ainsi une technique de jeu. »

L’album sorti récemment est  une première étape pour Romain. Chaque morceau représente une technique instrumentale différente, une énumération des modes de jeu, mais pas que! L’album nous saisit d’emblée: les sons hypnotiques et lourds de la vielle associée aux notes électriques venues d’ailleurs nous procurent une dualité d’univers comme un combat, une lutte entre musique traditionnelle et un rock progressif, radical. Perte de repères sonores, pertes d’identité, l’album ne s’apprivoise pas en une seule écoute, il se mérite et exige que l’on s’y attarde (sortie prévue le 27 mars, un premier extrait est en écoute sur le bandcamp)

« Même si l’album ne sort que maintenant, il a été enregistré il y a un an et demi. J’’ai donc travaillé d’autres techniques depuis et je dompte le Torrom Borrom beaucoup mieux. J’arrive même à improviser. Malgré tout, l’idée principale de l’album reste quand même de dégager un discours musical. Mon intention artistique est que celui-ci puisse s’écouter comme un disque normal. »

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En live, le set de Romain est une performance même si ce dernier ne la cherche pas forcément. En plus de la vielle,  ses pieds ne sont pas en reste. Romain les utilise pour jouer du grelot et de la grosse caisse aux pieds. Tout  est joué en temps réel, sans machine, ni boucle, ni sampler… Du vrai live.

« Les derniers concerts se sont vraiment bien passés. L’aspect performance en live pour le coup aide  à intéresser les gens et atténue le côté « froid » du disque. Mais comme avec ARTUS, c’est beaucoup de travail, beaucoup d’engagement et d’énergie. Finalement,  je me soucie assez peu de comment les gens perçoivent la chose, je ne suis pas dans une recherche de consensus ou de popularité. Mon travail est très sincère, très droit, très direct. »

Romain sera présent à la soirée carte blanche du 27 Mars au Jardin Moderne invité personnellement par Lætitia Shériff, excusez du peu… Cette dernière était venue faire une date à Pau en décembre dernier et Romain faisait sa première partie : coup de cœur musical.

« Laetitia m’a appelé et m’a dit qu’elle souhaitait me voir venir jouer à cette soirée. C’est une rencontre récente, finalement. Cette date est une opportunité également pour moi car beaucoup d’associations bretonnes voulaient me programmer en solo et profitent de ma venue sur Rennes pour me faire jouer. Du coup je vais donc me faire une petite tournée bretonne : je jouerais à l’Antipode le dimanche suivant, puis à la Roche sur Yon… »

Romain ne viendra pas en terre inconnue de toute manière, il y est souvent venu avec Artus et son autre projet Feiz Noz Moc’h mais également en solo au Manège à Lorient et ne cache pas sa sensibilité affective à notre belle région.

Ce n’est pas anodin pour moi de jouer ici en Bretagne.  Tout comme chez moi, la Bretagne possède une forte identité culturelle et j’ai beaucoup d’amis musiciens bretons que ce soit en trad’ ou en rock. J’ai donc vraiment un rapport affectif avec elle. Et puis, je suis parrain d’une petite bretonne, je suis donc familialement amené à y revenir (rires…). »

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Page FaceBook de Romain Baudoin 

Label Pagans : http://pagansmusica.net/

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Retrouvez l’intégralité de nos articles sur les Embellies 2014 dans notre dossier.

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Carte blanche à Laetitia Shériff le 27 mars au Jardin Moderne 
avec Laetitia Sheriff (forcément), MellaNoisEscape, 1 Primate, ainsi qu’un after show mitonné par Mistress Bomb H et Lester Brome
LE JARDIN MODERNE – 20H00
Tarif Sortir : 6 € – Tarif Plein : 12 € – Sur place : 14 €
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