En 2012, vingt années après « La Fossette », l’album qui l’a révélé, Dominique A publie conjointement un album, « Vers les lueurs », et un livre autobiographique, « Y revenir ». Cette même année, le festival de Manosque lui demande une « lecture musicale » autour de son texte. Plus qu’une simple performance, et encouragé par le retour enthousiaste du public, Dominique A a eu envie de repartir sur les routes de France avec ce spectacle pour 25 dates. C’est cette création, agrémentée d’une mise en scène, et d’un jeu de lumière, qui nous sera présentée à l’Aire libre, salle qu’il affectionne particulièrement, les 24, 25 et 26 octobre.
Interview.
► Alter1fo : Peux-tu présenter ce que nous allons découvrir les 24, 25 et 26 octobre à l’Aire Libre ?
Dominique A : Tout d’abord, il s’agit bien d’un spectacle, et non pas d’une simple lecture d’extraits issus de mon livre Y revenir, livre autobiographique sorti l’an dernier. Il y a une mise en lumière, et beaucoup de musique. Dans le livre, il y a quelques passages qui ont attrait à la musique et qui sont mis en avant dans le spectacle.
► Comment est venu l’idée de cette « lecture musicale » ?
C’était au départ une commande d’un festival littéraire à Manosque « Les correspondances » dans le sud de la France. Ma première lecture s’est donc faite en septembre 2012. J’avais bien travaillé le projet, et les gens l’ont très bien reçu. L’idée d’en faire une tournée a germé au fur et à mesure et s’est vraiment concrétisée en 2013.
► Au moment de la sortie du livre Y revenir, tu n’avais finalement donc pas l’idée d’un tel spectacle ?
Non, il s’agit vraiment d’une histoire de circonstance. « Les nuits de la correspondance » est un festival où j’ai été invité plusieurs fois. Ils font toujours venir des chanteurs car ils estiment qu’il existe des ponts entre la littérature contemporaine et toute une vague de chanteurs, qu’on appelle, allez, on va dire un gros mot mais « chanteurs littéraires » (rires). Pour ma part, ils m’ont déjà fait venir 3 fois : la première fois, en 2002, avec le même principe, c’est-à-dire de lectures entrecoupées de chansons et de musique par-dessus les textes. A cette époque, c’étaient des extrait d’auteurs que j’aimais particulièrement , j’avais carte blanche pour le choix. J’avais donc pioché dans ma bibliothèque. Je suis revenu une deuxième fois, accompagner Jeanne Balibar à la guitare qui, elle, lisait. Pour la troisième fois, toujours sur le même principe mais cette fois-ci, le cahier des charges était plus restreint, car cela devait tourner uniquement autour de mon bouquin.
► Tu as accepté de suite, ou avais-tu une crainte de la faisabilité du projet ?
► Et cela débouche sur cette tournée d’octobre à Novembre…
Faire tourner ce spectacle, c’est toujours particulier, car cela se déroule sur un temps « restreint», on le joue uniquement pendant deux mois. Jusqu’alors, il n’y avait pas de mise en lumière. On a travaillé à l’Aire Libre pendant ces deux derniers jours pour vraiment amorcer un vrai travail de mise en scène, et cela enrichit le propos et donne une autre tournure, ça a plus de « gueule ». Je suis plus à l’aise que les premières fois parce que l’on a, en plus, un petit décor, et tout ceci me permet de gagner en fluidité, sans être trop oppressé par les manips à faire.
L’idée n’est pas non plus d’excéder les 25 dates que l’on va faire, afin de ne pas rentrer dans un truc qui serait pour le coup un peu mortifère car le spectacle est très écrit et réglé comme du papier à musique.
► Être tout seul sur scène te semblait naturel ou as-tu réfléchi à la question ?
A la base, être seul sur scène reste malgré tout financier (rires), mais réellement, je n’ai même pas imaginé le faire avec une autre personne. Il y a des moments tellement feutrés, et même si des moments assez énergiques existent , cela reste globalement très personnel et l’idée de le jouer avec des gens me semblait assez contradictoire.
► Comment as-tu fonctionné pour travailler, pour choisir tes extraits du livre ?
L’idée était d’isoler tous les extraits en rapport avec la musique afin de créer un lien le plus fort possible entre le texte et la musique. Donc tous les textes liés au son ou à la musique ont été repris. Après, il fallait garder ceux qui permettaient de dessiner une trame narrative et chronologique. C’est marrant d’ailleurs, parce qu’en relisant le bouquin récemment, je suis tombé sur des passages que j’avais complètement oubliés et qui peuvent donner une tournure différente à la lecture du bouquin.
Mais sinon, je travaille comme d’habitude, dans ma chambre de 8m carré et je bidouille dans mon coin, parfois sans micro, souvent juste avec ma gratte acoustique. C’est un peu de la bricole (rire) . Comme ce n’est pas évident de lire et de jouer de la musique à la fois, il faut juste apprendre à ne pas être bloqué par le pupitre devant soi mais c’est une habitude à prendre.
► Justement techniquement, est-ce plus difficile pour toi par rapport à un concert « disons plus classique » ?
► Il faut donc s’attendre à une sorte de pièce finalement ?
Exactement, cela reste un spectacle sans interruption, en continu. Le public n’a pas l’occasion de se manifester. J’ai juste une réaction des gens uniquement lorsque le truc est fini.
► Cela n’est-il pas perturbant pour toi, qui a l’habitude d’être applaudi à chaque fin de chanson ?
C’est plus perturbant pour le public (rires) car pour les chansons énergiques, par exemple, il n’y a pas de temps d’arrêt et le texte reprend immédiatement, ils ne sont donc pas encouragés à se manifester. Mais j’aime bien justement ce côté-là, on sent les gens un peu surpris par l’arrivée parfois brutale des chansons, ou du texte… Ça maintient leur attention même si le spectacle ne dure pas longtemps, autour d’une heure dix. La lecture peut être très fastidieuse, il faut donc qu’il y ait assez d’évènements pour que cela ne soit pas ennuyeux.
► Tu as déjà joué plusieurs fois à l’Aire libre, tu avais envie de revenir une nouvelle fois ?
Ce sont à la base des propositions de tourneurs qui pensent à des lieux, là, particulièrement, des salles à la capacité moyenne entre 150 et 400 personnes maximum parce que le spectacle n’est pas destiné à être joué dans des grandes salles. Mais quand on m’a proposé l’Aire libre, j’ai dit « c’est parfait ». J’avais déjà fait des résidences là-bas, une en 1999 justement, pour l’album « Remué », j’avais même commencé la tournée la bas. J’y retourne aussi en tant que spectateur.
Et puis, il y a des gens que je connais qui y travaillent, comme Sébastien Martin, le frère de Didier Martin qui est mon éclairagiste sur mes tournées et sur celle-ci également. J’aime bien cette salle, c’est un bel endroit pour y travailler.
► Le spectacle s’adresse-t-il aux gens qui te suivent ou au plus grand nombre ?
► Monter sur scène, face au public, c’est se mettre à nu. Dans ce spectacle, tu lis en plus un texte autobiographique, ce n’est pas trop anxiogène (rire) ?
L’idée de se mettre en avant, à raconter sa vie, il y a déjà une sorte d’obscénité à l’écrire alors à le lire et à le mettre en scène devant des gens…je ne veux même pas y penser (rires) ! Sans la circonstance et l’occasion qui m’a été offerte par le festival de Manosque, il n’y aurait jamais eu ce spectacle, ce n’était vraiment pas programmé. Mais contre toute attente, cela a vraiment parlé aux gens lorsque je l’ai présenté. Moi-même, j’ai été très surpris de leur réaction très positive et également de prendre autant de plaisir à le faire. Et dieu sait que pour la première, c’était bancal. Je ne suis pas un acteur à la base, je ne suis pas habitué à lire. Mais les gens m’ont renvoyé un truc tellement fort que j’ai commencé à me dire « Tiens, il y a une forme d’émotion un peu particulière qui n’est pas la même que celle qui émane d’un concert ».
► Depuis 2012, tu n’arrêtes pas : entre la sortie du livre « Y revenir », de l’album « Vers les lueurs », et puis la grosse tournée qui a suivi, tu enchaines de nouveau avec cette lecture musicale…
Oui, J’ai passé deux années assez pleines. C’est toujours difficile de sortir d’une tournée comme celle que j’ai vécu là, jusqu’à cet été avec le groupe. Cette nouvelle tournée de 25 dates en configuration réduite, nous ne sommes que 3 sur la route, va me permettre d’atterrir en douceur, de mettre un terme à ses deux années « très particulières » pour moi, sans que cela soit trop abrupt. C’est un peu comme une sorte de glissement qui évite l’effet de blues de fin de tournée. En plus, on va plusieurs fois s’installer pendant deux, trois jours dans des villes, l’idée de se poser comme cela est assez agréable : cela induit un rythme de tournée différente et c’est plus chouette pour vivre des trucs en dehors du concert ou du spectacle.
Là, je commence tout doucement à embrayer sur de nouvelles compos, à récrire de nouveaux textes aussi pour un autre bouquin.
► « Y revenir » : un disque que tu aimes réécouter ?
► « Y revenir » : un livre que tu aimes relire ?
► » Y revenir » : un lieu où tu aimes retourner ?
Désolé pour la qualité sonore liée à la liaison téléphonique quelque peu défectueuse…
Un grand merci à Dominique A pour sa disponibilité…
Pour aller plus loin :
« Y revenir » Lecture musicale @ Aire libre : 24/25/26 Octobre 20h30
Dans l’attente impatiente de vous lire
L’ambiance dans cet public est électric la plu et la la puie le son des voix qui ne montent pas dégoutent les sans -abris et les petites gens comme moi écrabouillés de gadoue sous silence abrutit De toutes les âmes Vous êtes un qui me touche par vôtre naturel lucide et ce puissant cri du dedans s’élèvent l’entre prise de la raison Celle de l’esprit Qu’importe les années la distance Le poids de la sincérité est un sens épris de Fraternité …Bien à tout le monde s’il en-soleillait et en pleuvait de rire .. » ».Hasta …Vous TOUT CHANT qu’alors CALOR Calins (etc)