Le label rennais In My Bed sortira le 26 octobre 2013 sa 13ème référence : Embedded, une superbe compilation gravée sur vinyle. Elle regroupe bien sûr les formations présentes sur le label, mais aussi toutes celles qu’ils aiment dans Rennes. La sortie du disque sera dignement fêtée le samedi 26 octobre au Jardin Moderne lors d’une soirée gratuite où vous pourrez acheter cette merveille et voir les 13 groupes présents sur le disque : Formica, 13th Hole, Sudden Death of Stars of Stars, Mozzarrela’s Funeral Parlor, Downtown Cuckoo, Mistress Bomb H, Saïtam, Laetitia Shériff, Møller Plesset, Chatterbox, Lonely Tunes, Santa Cruz et Prosperi Buri.
Alter1fo participe à la fête en vous proposant les 13 interviews des groupes de la compilation, accompagnées des titres inédits gravés sur la compilation.
Sur la compilation Embedded, on retrouve aussi des Parisiens et une nonchalence toute Pavementienne… Onzième titre et onzième interview avec le trio Lonely Tunes.
Alter1fo : Si vous deviez vous présenter en quelques mots ou quelques lignes, que diriez-vous ?
Olivier pour Lonely Tunes : Power trio minimaliste
Le projet Lonely Tunes existe depuis quelques temps déjà, mais peut-être sous une forme différente. Vous faites tous les trois également partie d’autres formations, si j’ai tout compris. Quelle est la genèse de Lonely Tunes ?
Je suis rennais d’origine, et j’ai longtemps joué dans un groupe avec mon cousin Matthieu (d’Inmybed) et mon frère Renaud (aka Prosperi Buri). Ça s’appelait Moskdl et on a pas mal joué avec Formica à l’époque. Lorsque j’ai quitté Rennes pour Paris le groupe s’est dissous et après avoir joué quelque temps en solo à Londres, j’ai cherché de nouveaux acolytes. J’ai rencontré Philippe – batteur qui n’avait pas touché à une batterie depuis dix ans -, maître à penser d’Ichliebelove, un groupe parisien. Suivi de Bénédicte, qui pour le coup n’avait presque jamais joué de basse de sa vie. Mais ça collait bien avec l’idée de minimalisme, et puis surtout c’est une fille.
Quand on écoute vos chansons, on est frappé par cet amour d’un certain son lo-fi. On pense immédiatement aux génies de la nonchalance des nineties, Pavement et Yo La Tengo en tête. Pour le son, certes, mais aussi pour cette facilité apparente à trousser de vraies bonnes chansons. Vous êtes d’accord avec cette filiation ? Quelles influences revendiqueriez-vous de votre côté ?
Tout à fait d’accord. Bon, le côté lo-fi n’est pas plus une revendication que le fait qu’on soit tous nuls en technique de son, soyons honnêtes. Idem pour la nonchalance qui n’est pas forcément voulue, et qui cache sans doute une certaine timidité. Mais oui, on est tous les trois férus de la scène indépendante américaine du début des années 90. C’est d’ailleurs autour de ça qu’on s’est rencontré. Personnellement je devais avoir une quinzaine d’années quand j’ai entendu Pavement pour la première fois, j’apprenais des solos de hard-rock pour mes cours de guitare et je me suis dit : « laisse tomber, c’est ça qu’il faut faire » . Alors j’ai commencé à écrire des chansons.
Trois disques sans lesquels vous ne pourriez pas vivre ?
Revolver, White Light /White Heat, Slanted and Enchanted. Je n’ai pas plus banal.
Comment composez-vous ? Vous improvisez ensemble ? Chacun fait ses propres morceaux, ou bien l’un d’entre vous arrive avec une partie que vous retravaillez ensemble ?
Les morceaux étaient écrits bien avant que l’on ne se rencontre. Certains même datent de mon précédent groupe. On les a retravaillés pour les adapter à une formule trio, histoire de pouvoir assurer tant bien que mal rythmiques et solos, mais globalement tout était là. En répétition on se garde toujours un temps d’improvisation qui débouche souvent sur de bonnes idées, qu’on développe ou non par la suite.
Vous avez également signé une reprise de Pavement (Summer Babe – Winter version) sur la compilation Hors-série Slanted ada enchanted du webzine A découvrir absolument. Vous pouvez-nous en parler ?
C’est Philippe, qui avait déjà participé à je ne sais plus quel tribute pour ADA, qui nous en a parlé, alors il fallait bien faire quelque chose. On a toujours aimé faire quelques reprises, et on en garde toujours en rabe pour nos concerts, en essayant de ne pas forcément coller à l’original. Là, j’avais un petit harmonium chez moi, je l’ai enregistré comme ça.
Vous signez donc un titre sur la compilation d’In My Bed. Comment s’est passée la rencontre avec l’équipe?
Comme je l’expliquais je connaissais les gars depuis longtemps déjà. On avait participé aux premiers concerts Inmybed avec Moskdl, et j’étais pas mal proche de toute l’équipe quand je vivais à Rennes. Pour ça et parce que je pense qu’ils aiment cette musique, il nous ont proposé de participer à la compilation.
Comment avez-vous choisi le titre que vous avez joué pour la compil, Winter Comes ?
C’est le morceau qui nous paraissait le plus efficace, et le plus naïf en même temps. Donc c’est assez représentatif. Mais l’originalité de ce titre réside dans sa partie rythmique, qui s’est révélée très difficile à tenir en studio. On n’a donc pas choisi le plus facile pour un premier enregistrement.
Justement, l’une des particularités de cette compilation est que chaque groupe est venu enregistrer dans le même studio, à raison d’une journée d’enregistrement par groupe. Comment s’est passée cette journée pour vous ?
C’est donc la première fois qu’on s’est retrouvé tous les trois en studio (Philippe et moi-même avions déjà pratiqué l’expérience, mais c’était une première pour Bénédicte). On a aimé ça, même si je pense qu’on préfère les lives. Paradoxalement c’est assez difficile d’obtenir ce qu’on veut d’un morceau en studio. On repart souvent avec quelque chose d’assez éloigné de ce qu’on imaginait. Il y a la production bien sûr, mais aussi un sérieux travail sur l’interprétation qui empêche parfois une certaine spontanéité qu’on peut avoir en concert.
Jouerez-vous également à la soirée In My Bed au Jardin Moderne le 26 octobre ? Si c’est le cas, à quoi faut-il s’attendre pour votre set sur cette soirée ?
Oui, on ouvre sur la grande scène. On fera un court set éléctrique (il nous arrive de jouer acoustique). C’est difficile d’entamer la soirée, le public est moins présent. Cela dit on revendique notre côté amateur, auprès de la plupart des autres groupes disons plus « confirmés » de la soirée. Normal qu’on ne soit pas tête d’affiche.
Quels sont votre meilleur et votre pire souvenirs de concert ?
Lors de notre premier concert avec Lonely Tunes, Bénédicte avait oublié de monter le son de sa basse sur tout le premier morceau. Et c’est un bon souvenir. Globalement nous n’avons que des bons souvenirs, même si on se dit parfois qu’on pourrait faire mieux.
Pour finir, en plus de la sortie de la compil’ In my bed et de la soirée qui l’accompagne, quels sont vos projets à venir? Un projet de disque ? Y a-t-il des choses que vous voudriez souligner particulièrement ?
On va déjà profiter de la soirée, après on verra. On a quelques pistes pour un nouvel enregistrement et peut-être un disque, mais rien de concret pour l’instant. On continue les concerts en attendant.
Merci !!
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Événement de la soirée du 26/10 au Jardin
Retrouvez toutes les interviews dans notre dossier Embedded.