De la « creative non fiction ». De la quoi? De la non-fiction créative, ce type de texte à mi-chemin du reportage journalistique et de la création littéraire: on dit le genre né avec Trumane Capote, d’autres citent Blaise Cendrars ou Albert Londres, toujours est-il qu’il foisonne en ce deuxième millénaire, avec les créations de Svetlana Aliexevitch, Javier Cercas, Emmanuel Carrère. Les éditions Marchialy, nées en 2016, s’en sont même fait une spécialité, « des histoires vraies portées par une exigence littéraire, grands reportages aux limites du roman d’aventures, enquêtes romancées, épopées gonzo, récits d’exploration », peut-on lire sur leur site internet. Et pour le coup, voilà une histoire vraie, incroyable. Un voleur d’art, français, coupable de plusieurs centaines de vols dans plusieurs pays européens, le plus souvent avec un couteau suisse. Des tableaux de maîtres, des objets d’art, parfois volumineux, pour un butin évalué par certains spécialistes à plusieurs centaines de millions d’euros. Effectivement, la comparaison avec Arsène Lupin (personnage fictionnel, lui) a du sens. Ca pourrait faire un bon polar inspiré d’une histoire vraie, n’était le talent de raconteur de Finkel, qui a personnellement rencontré le voleur et s’est attaché son amitié. En essayant d’expliquer ses gestes et surtout son rapport obsessionnel à l’art, il dresse un portrait singulier et passionnant d’une figure (ou même deux, si l’on ajoute celle de la compagne du voleur) aussi déroutante qu’attachante, et ce jusqu’aux dernières pages.
traduit de l’anglais par Julie Sibony
Éditions Marchialy – 2024 ISBN : 978-23-81340-55-5
350 pages – 22 € – Sur le site de l’éditeur
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