Encore une soirée à la programmation de fou au Jardin Moderne ce jeudi 28 février. Au menu : 3 concerts qui risquent de vous coller des mandales soniques bien secouées, un live prometteur et une expo très attendue. Autant dire qu’on y sera. Et qu’on ne devrait pas être les seuls !
Trunks est un groupe rennais [interview ici] qu’on aime d’amour, une de ces formations qui, dès la première écoute, vous file une dérouillée mémorable. De ces funambules qui éclatent les formats et culbutent les genres, tout en restant dans un cadre défini (le rock) pour mieux s’y balader intensément. Trunks est un « super groupe » même devrait-on dire, puisqu’il réunit cinq musiciens rennais déjà connus et reconnus pour leurs projets respectifs (solo ou en groupes tel We only said, Chien Vert, DPU, …) : Laetitia Sheriff (basse, guitare, voix), Florian Marzano (guitare), Régïs Boulard (batterie), Stéphane Fromentin (guitare) et Daniel Paboeuf (saxophone).
Auteurs de deux albums qui se sont rapidement avérés indispensables dans notre discothèque, les excellents Use less (2007) et On the Roof (2011) ainsi que d’un ep qui nous aura marqué au fer rouge (Kniee / Journey to the line, 2010), Trunks revient dans les bacs avec un split vinyl sorti le 1er décembre, le très réussi 3ème épisode de Rosemary K’s Diaries initié par les Disques de Plomb, qu’ils partagent avec Filiamotsa. Cette sortie est l’occasion d’une tournée de plusieurs dates en février/mars. Les Rennais s’arrêteront donc ce jeudi 28 février pour un concert au Jardin Moderne qu’on attend avec une impatience qui frôle l’indécence. Et pour cause : la formation impeccable sur sillons, dégage une énergie exponentielle en live.
On retrouvera également avec une joie non feinte le trio Filiamotsa, oui, ceux-là même qui ont partagé ce Rosemary K’s Diaries #3 avec Trunks. C’est d’ailleurs grâce à ce split vinyl que l’idée d’une tournée d’est en ouest Trunks/Filiamostsa a vu le jour. Cette soirée au Jardin Moderne est la huitième date partagée par les deux formations. Et vue l’adhésion immédiate éprouvée à l’écoute des enregistrements de Filiamotsa, on a hâte de découvrir la version live de cette noise à violon aux idées larges, qui se révèle aussi inventive que percutante sur disque.
Auparavant duo (violon amplifié, batterie) le groupe de Nancy s’est adjoint les services d’un troisième homme (violon, claviers) pour donner plus de possibilités, une plus grande ouverture à ses recherches soniques. Le projet Filiamotsa soufflant Rhodes, relecture des morceaux du groupe avec un clavier Rhodes et une section de cuivres leur a montré que la formule à deux limitait les expérimentations. L’apport de nouveaux timbres tout comme la possibilité d’aller vers de nouvelles harmonies, expérimentés avec ce projet, les a convaincus de poursuivre l’aventure avec un troisième membre. La majorité de leur dernier album, Sentier des Roches, sorti il y a une poignée de jours, a ainsi été composé à trois. On y retrouve même de très chouettes collaborations, l’une avec G.W. Sok de The Ex, excusez du peu, qui prête sa voix au trio sur 4QSO, un autre autre avec l’Archipel Nocturne (excellent collectif mêlant cordes et percussions, proche des musiques improvisées et/ou savantes) sur Montroyal, titre qui nous a déjà filé une belle déculottée sur le split ep, la troisième, enfin, avec Chapelier Fou sur La Porte de la Fontaine, qui est une nouvelle fois une franche réussite.
The Enchanted Wood sera également présent pour un concert en septuor. Michel Le Faou a en effet décidé de monter son propre projet, non pas sous une forme solo, mais davantage en le pensant comme un collectif permettant les passerelles et les collaborations avec d’autres musiciens. « De manière générale, ce sont les rencontres qui nourrissent le projet et me donnent envie d’essayer de nouvelles choses » nous avait-il précédemment expliqué en interview [là] .
Sur son deuxième album, Monster Parade, tout juste sorti décembre dernier, Michel Le Faou est ainsi accompagné d’une partie de La Terre Tremble !!! (Julien Chevalier à la guitare, Paul Loiseau à la batterie), des copains de Fat Supper (avec Leo88Man au piano, Pierre Marolleau à la batterie et Dudy Ruby à l’enregistrement), de la tripotée des Fordamage sur le morceau The Phantom Creeps et de chœurs fournis qui feraient pâlir d’envie pas mal de monde, puisqu’en plus des musiciens pré-cités, on y retrouve Astrid Radigue, Laetitia Sheriff, Tim Bewlay, Perrine Labat, Hélène Le Corre et Benoit Lauby. Bref, vous l’avez compris, Michel Le Faou sait s’entourer. Si vous ajouter à cela que le garçon est un peu collectionneur/bricoleur d’instruments, amateurs de sonorités et de timbres souvent peu usités (on pense à un dernier concert au Jardin Moderne avec un theremin) et particulièrement inspiré, vous aurez une petite idée de ce que peu donner ce projet aux ambiances sombres et cotonneuses et aux atmosphères très cinématographiques. On a pour notre part hâte d’entendre les titres du dernier album en live.
On est également impatient de découvrir l’exposition de Mist1guett. La jeune graphiste-illustratrice que nous avions rencontrée en 2011 [interview ici], diplômée de l’école Boulle, travaille en effet sur la communication visuelle de The Wâll Factory et a notamment réalisé son premier clip pour le projet. Fabriqué à partir de dessins qu’elle a ensuite photographiés puis progressivement animés, le clip a nécessité pas mal de matière. Que la jeune femme a souhaité mettre en valeur en proposant au Jardin Moderne de monter une exposition pour montrer l’envers du décor. Reprenant les dessins utilisés pour la réalisation du clip, mais en les réorganisant parfois pour renforcer la cohérence de l’exposition, Mistinguett a également réalisé une fresque sur l’un des murs du Jardin Moderne en mêlant dessins et créations à la craie. On a hâte de la découvrir. [Pour en savoir plus vous pouvez également lire la très bonne interview de La Vie Rennaise là]
On retrouvera également le projet solo de l’ancien chanteur de Lebowski, The Wâll Factory en live [interview ici]. The Wâll Factory a sorti un premier ep, Initiatory Road, enregistré sous la houlette de Miguel Constantino, en octobre 2012. Particulièrement varié, ce premier 5 titres navigue entre pop, rock (Beck période Odelay) et folk et se permet même une incartade plus bruitiste sur un titre (Middletro Avenger). Souhaitant associer des images a priori disjointes, The Wâll Factory mêle animalité et une certaine imagerie industrielle. Le ep reste cependant cohérent de bout en bout et laisse augurer de belles choses en live. A découvrir.
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Trunks, Filiamotsa, The Enchanted Wood et The Wâll Factory seront en concert au Jardin Moderne ce jeudi 28 février à partir de 20h + vernissage de l’exposition de Mist1guett.
Gratuit.
Plus d’1fos : http://www.facebook.com/events/178055515670487/?ref=ts&fref=ts