En attendant le bus, en allant faire ses courses ou en s’arrêtant au feu rouge: à Rennes, les occasions de tomber sur une publicité ne manquent pas. Surtout depuis le renouvellement du contrat de Clear Channel qui a permis à la société d’implanter de nouveaux panneaux publicitaires en ville.
Petit rappel des faits. Novembre 2008, la ville de Rennes choisit à l’unanimité de renouveler le contrat de Clear Channel pour le mobilier urbain publicitaire. La société est déjà titulaire du marché depuis 1997. Le choix n’en a pas vraiment été un puisque l’offre de Clear Channel était la seule en lice, Decaux ayant rapidement jeté l’éponge. Clear Channel rafle le marché pour une durée de 15 ans. En échange, l’entreprise verse une redevance d’occupation du domaine public de 452 K€ nette de taxe par an, et une redevance d’exploitation commerciale de 1,080 millions d’euros (hors taxe) par an.
+30% d’affiches grand format
Clear Channel en a eu pour son argent car l’occupation publicitaire est alors montée d’un cran. Selon les statistiques de la ville de Rennes, le nombre d’affiches grand format est ainsi passé de 56 à 80, soit +30%! On compte aujourd’hui 280 sucettes (panneaux de 2m²) contre 230 en 2008. Enfin, on dénombre dorénavant dans Rennes Métropole 531 abribus contre 494 auparavant. Des abribus certes synonymes de confort pour les usagers mais qui constituent également de formidables supports publicitaires.
Dans la moyenne des villes françaises?
« Nous nous situons dans la moyennes des villes françaises », assure la ville de Rennes. A titre de comparaison, la ville de Nantes qui compte 283 000 habitants (contre 207 000 à Rennes), possède 256 sucettes et 60 affiches grands format. Pour Reims, avec ses 187 000 habitants, les statistiques tombent à 40 sucettes et 12 grands formats. Strasbourg (263000 habitants) dépasse Rennes en nombre de sucettes (330) mais fait jeu égal pour les grandes affiches (80).
Quid du patrimoine et de la sécurité routière
Au-delà des chiffres, certains habitants s’émeuvent de cette invasion publicitaire et plus particulièrement des emplacements choisis. « Tous ces panneaux défigurent la ville et son patrimoine, peut-on lire dans le dernier numéro du journal de l’association de quartier Bourg l’Evêque. Malheureusement, rue de Brest, il n’y a pas que les arbres qui poussent, les gigantesques panneaux de ClearChannel aussi. Bien sûr, ils sont du vert sombre et funèbre propre au mobilier urbain de Rennes, mais ils ne passent pas inaperçus. Ils sont même tout à fait incongrus au pied du chef d’œuvre de Maillols, (ndlr Les Horizons) labellisé patrimoine du XXème siècle , et par ailleurs emblématique de la révolution urbaine de Rennes, voulue voici un demi siècle. S’il y a des perspectives que l’on ne peut pas vendre, même à bon prix, ce sont celles de la rue de Brest ». Par ailleurs, le choix de certaines implantations laisse songeur. Pourquoi installer des sucettes sur la même ligne de vision qu’un passage clouté emprunté par des écoliers si ce n’est pour distraire le conducteur?
Bravo pour l’article.
Une remarques et une question : l
– les coûts en électricité pour l’éclairage et les moteurs des panneaux sont payés par les rennais par l’intermédiaire de l’éclairage public.
– la consommation électrique peut être estimée à plusieurs millions de kw. Combien de centrales nucléaires ont elles été construites en France pour alimenter l’éclairage publicitaire ?